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Grall Jean Marie
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- Subject: [rue] empreinte carbonne dans notre metier
- Date: Mon, 4 May 2020 19:22:51 +0200 (CEST)
Quand il m'arrive une tuile dans ma vie, je me demande toujours est-ce un bien où est-ce un mal ?
Voyager, jouer, parler des langues étrangères on toujours été des piliers à mon bonheur ces 30 dernières années. Et encore aujourd’hui j'y éprouve beaucoup de plaisir. Ok j'en donne un peu aussi.
Mais les temps changent et les catastrophes annoncées se rapprochent.
Déjà plusieurs années, je me disais qu'une fois de temps en temps chez soi et le reste du temps à faire des milliers de kilomètres cela ne pouvait pas durer. Et quelle absurdité parfois. Il m’est même arrivé de faire plus de 1000 km allé pour jouer dans un plan plus évènementiel que culturel, qui me mettait la honte et dont ni l’espace ni le temps ne rendait l’échange humain intéressant. Bravo l’empreinte carbone et tout ça pour quoi ? Ok, du fric, des heures pour l’intermittence, il fallait bien survivre.
Le confinement m'a obligé à m’interroger. À remettre en question mes idéaux et mes pratiques.
Car à la réflexion, quelle est donc la véritable nature de ce « besoin » de voyager ? Quelle est sa part d'authenticité et sa part d'illusion ? Ça part de superficialité aussi ? Ai-je répondu à des stimuli banals de consommation ? Tourisme et culture. Ai-je collectionné les pays visités et les festivals où j'ai joué comme Casanova ou Don Juan l’on fait avec les femmes ? Car à part l'Allemagne où j'ai habité mes séjours n'ont jamais été assez long pour approfondir et aller au-delà des premiers moments de l’enthousiasme et de l’excitation. Quel était donc ce besoin de chercher mon bonheur ailleurs? N'étais-je pas capable de le créer là où j'habitais ? Et si cette situation d'immobilité devait s’inscrire dans la durée - les voyages seront peut-être même un jour interdits- comment vais-je redéfinir mes idéaux de bonheur ? Sur place...? Il va bien y avoir des renoncements nécessaires.
Avant, les artistes n’étaient-ils pas invités que quelquefois seulement hors de leur région ? Ce devait être une grande joie car pas banal? Aujourd’hui c’est quelquefois dans ma région que je joue.
Il est temps de tout repenser là où j’habite pour découvrir là où j'habite. De tisser des liens sociaux et culturels là où j’habite. De découvrir ce qu'il y a de merveilleux. et y créer du merveilleux. D’y jouer , comme c’est ce que je sais faire, et de tresser des réseaux localement.
Et le bonheur de cesser de nuire à la planète. Dignité et fierté du moment.
Et autre une pensée, juste comme ça :
Si on imagine que la planète est une entité vivante alors comme tout corps vivant qui se sent mortellement menacé il produit des anticorps. Et si ses anticorps étaient le corona virus et sa maladie l'être humain? L'être humain ou simplement son système économique et philosophique erroné ? Croissez et multipliez vous, produisez et consommer toujours plus.
Pour éviter les pandémies futures et autre fléau apprenons les gestes barrière contre le capitalisme. Je consomme le moins possible ( le pire des terrorismes pour le capital et le meilleur moyen de ne pas polluer ) et ce que je consomme j'essaie qu'il soit bio et local.
Je propose aussi , pendant que j’y suis, de confiner nos dirigeants qui nous dirigent vers le néant, pour le maintient de la santé publique; ça aide à réfléchir un peu plus sainement.
Merci de penser à l'environnement avant d'imprimer ce message...
Association Au Gré des Vosges - Theater Rue piétonne
1a, place des Orphelins
F-67000 STRASBOURG
(33)- 952 381 860
Merci de penser à l'environnement avant d'imprimer ce message...
Association Au Gré des Vosges - Theater Rue piétonne
1a, place des Orphelins
F-67000 STRASBOURG
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- [rue] empreinte carbonne dans notre metier, theater rue pietonne, 04/05/2020
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