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RE: [rue] Cadeau


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  • Subject: RE: [rue] Cadeau
  • Date: Fri, 31 Jul 2020 17:38:17 +0000
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alors là j'ai bien ri   mathieu maisonneuve qui s'étonne qu'on ne lui aie pas demandé son avis ?  mdr   ben non vaut mieux demander à des spécialistes et pas des opportunistes qui ont attendu un paquet d'années avant de s'intéresser à ce pour quoi ils ont été élus,  la belle affaire, et puis pour rentrer dans le débat, que les habitués du 4e mur aillent dehors ça ne peut que réhausser la qualité du jeu de pas mal d'artistes de rue qui privilégient les confettis et la grosse sono plutôt que les segments ou l'émotion, ça me rappelle les années 90 où les cies de danse avaient tellement peu de spectateurs qu'ils ont investi la rue en pensant qu'ils auraient les mêmes conditions,( toilettes perso, tapis de danse sur 80 M2, clim, ) j'ai bien rigolé mais certaines s'en sont très bien sorties, loi de la sélection.
après le spectacle de rue est devenu du théatre de plein air , mais ici en ariège on a redécouvert avec le bol d'R les petites jauges, les non habitués, les vrais curieux, la découverte, la convivialité , fini le public acquis, arrivé avec 30mn d'avance pour placer son fauteuil pliant, fini le spectateur qui part 5mn avant la fin parce qu'il a peur de rater le début de l'autre spectacle programmé avec trop peu de temps pour y aller et être bien placé, moi c'est ça que je veux, arrêter d'être actionnaire de Vinci et Total sans toucher des dividendes, 35000 km par an de transport pour couper la France en morceaux m'étonne pas qu'on devienne individualiste, la France est devenue un puzzle sans le modèle pour la reconstituer, non je ne veux pas aller péter à 1000 km de chez moi pour jouer 1h15 faire 2 jours de route pour gagner de moins en moins .
Est ce vraiment impossible de mutualiser,  rester dans une région une semaine, créer un jumelage culturel entre 2 départements ? découvrir une ville une ambiance, revoir des anciens copains qu'on ne voie pas parce que le lendemain on doit être à l'opposé ?  il est où le prestige de faire déplacer tous ces gens ? l'exotisme ?  trop de fric pour claquer parfois la même somme en prestation qu'en transport ?  le jeu en vaut la chandelle ?  les bouchons ? la canicule ? le risque d'accident ? le bilan carbone ? l'usure des véhicules pour en racheter un 4 ans plus tard ?
cette fatigue m'a eu, cette incohérence a eu raison de moi , je n'en vois plus l'intérêt, j'arrête de râler j'en ai profité mais si on veut que ça change il faut que nous artistes décidions de ce changement

les idées:

fin des surjauges qui rendent le spectacle fragile et pas joué dans de bonnes conditions, s'il y a trop de monde on y peut rien, il vaut mieux faire jouer des gens qui viennent de moins loin et utiliser ces frais de transport pour programmer qqchose de plus et dégorger l'afflux de public

un jumelage culturel entre 2 départements qui change tous les ans avec une tournée bol d'R régional 7 jours en région dans des lieux pas forcément subventionnés au contraire ,

retrouver l'ambiance de ce qui nous a incité à faire ce métier , le cercle, l'échelle humaine , le partage t la découverte de lieux où le public n'est pas forcément un officionado

créer comme je l'avais fait à l'époque un site (l'impériale) où chaque cie pourrait inscrire ses dates sures et ses options afin de mutualiser et tenir les programmateurs au courant, en revanche ce sera sans moi j'ai perdu assez de temps et d'argent à essayer de rendre service à la profession,

en cheville avec la ville du coin ou le vllage créer un théatre de verdure pour accueillir de façon hebdomadaire une cie de rue ou autre, ce qui permettrait aussi de produire des choses plus communales un peu à l'image des kiosques a musique qui sont devenus des parkings et qui regroupaient le dimanche toutes les générations

et enfin le meilleur  abollir définitivement le taboult la tarte aux pommes industriels dans les repas ... cordialement    un dinosaure qui n'aurait jamais pensé en devenir un







De : < > de la part de Livchine < >
Envoyé : jeudi 23 juillet 2020 06:51
À : Liste Liste rue < >; Fédération de la rue < >
Objet : [rue] Cadeau
 

Face au Covid-19, les artistes prennent la rue

« 360 degrés », par Générik Vapeur, sera le 30 juillet à la Cité des arts de la rue, à Marseille. CAROLINE GENIS

Privés de représentations en salle, comédiens, danseurs et circassiens investissent l’espace public

SPECTACLE

Jamais vu ça ! La rue, poumon du confinement, génère un formidable appel d’air. Depuis quelques semaines, l’invasion d’artistes de tout poil sur les places, les marchés, au pied des immeubles, mais aussi dans les parcs, les jardins, prend une ampleur saisissante. L’espace public devient la scène estivale numéro un.

Privés de théâtres, les comédiens, les danseurs, les circassiens s’y précipitent et se retrouvent au coude-à-coude avec les artistes de rue. Nécessité pour les premiers « poussés par le besoin de renouer avec le métier et les spectateurs », selon le metteur en scène Samuel Sené, auteur de la performance C-o-n-t-a-c-t, visible à Paris et Vichy (Allier), bientôt à Londres. Evidence pour les autres qui, comme la chorégraphe Nathalie Pernette, ont choisi depuis longtemps le plein air « parce que plus envie du confort des salles et désir d’aller à l’aventure dans des lieux toujours différents ».

Ce débordant été culturel, « brassage stimulant pour tout le monde », selon Fred Rémy, directeur du Festival international de théâtre de rue d’Aurillac (Cantal), souligne un mouvement esthétique de fond : « Il y a depuis quelque temps chez les artistes travaillant dans les théâtres un véritable appétit pour la rue, qui permet de sortir des conventions scéniques et de casser enfin le quatrième mur. »

De fait, les performances in situ proposées de plus en plus souvent par des chorégraphes installés – par exemple José Montalvo et Boris Charmatz –, ou par le metteur en scène de cirque Yoann Bourgeois, témoignent de cet attrait pour des terrains de création plus escarpés que la boîte noire. « Le plein air permet d’amener les œuvres là où elles ne vont pas et offre des rencontres avec de nouveaux spectateurs en haussant leurs promenades quotidiennes d’un ton », estime José Montalvo.

Un statut marginal

Bouleversement sanitaire oblige, cette saison se construit « à l’arrache ». Alors que la plupart des 70 manifestations des arts de la rue ont été annulées, comme Chalon dans la rue (Saône-et-Loire) et le Festival de théâtre de rue d’Aurillac, ou reportées, la liste des nouveaux rendez-vous en extérieur s’allonge. De Paris, avec Un été particulier piloté par la mairie, à Mon été à Nice en passant par L’Eté à volonté, à Créteil (Val-de-Marne), sans oublier L’Eté culturel du ministère de la culture, les opérations spéciales s’additionnent.

Curieusement, dans cette ruée, les professionnels de l’espace public ne semblent pas avoir été les premiers dans la boucle. « J’ai été très peu contacté par ceux qui organisent soudain des manifestations dans la rue », constate Mathieu Maisonneuve, directeur de l’Usine, Centre national des arts de la rue, à Toulouse, et président du réseau des 14 Cnarep. Même commentaire de Caroline Loire, directrice artistique d’Art’R, trente ans d’expérience tout terrain sur l’Ile-de-France : « Ça m’agace un peu que les directeurs de salles et les politiques ne fassent pas appel aux opérateurs qui connaissent le sujet. On dirait que c’est facile techniquement de planter des spectacles in situ, alors que c’est loin d’être le cas. »

Seraient-ils « dépossédés » de leur expertise, comme le résume mi-figue mi-raisin Caroline Loire ? Si cette offensive est « géniale pour créer des passerelles entre les arts », comme le reconnaît Jean-Luc Prévost (de la compagnie Les Goulus), président de la Fédération des arts de la rue, elle génère des frictions. Lui s’agace de « ceux qui viennent des salles et découvrent la rue car ils y sont contraints, comme par exemple le metteur en scène Thomas Jolly à Angers. Ils inventent l’eau chaude et leur ignorance est un peu affligeante. Que l’art bourgeois découvre l’espace public et s’en empare, avec plaisir, mais un peu d’humilité ! »

Egalement remonté, le metteur en scène Pierre Berthelot, de la troupe Générik Vapeur, prépare pour le 6 novembre un « grand raout » pour « alpaguer les politiciens » : « C’est le chaos. Je n’ai quasiment aucune date cet été et je vais me retrouver en octobre le bec dans l’eau sans avoir bossé alors que les autres vont jouer en salle. On est les grands oubliés mais aussi les grands énervés de quarante ans de pratique de la rue. »

Ces tiraillements rappellent combien le secteur le moins aidé de la culture (10 246 766 euros pour 1 000 compagnies répertoriées), possède un statut marginal. Et pourtant, comme le rappelle Mathieu Maisonneuve,« nous sommes les premiers produits culturels à l’exportation. » « Jouer dans la rue,ce n’est pas faire du théâtre dehors comme certains le pensent, affirme Laetitia Lafforgue. Il faut beaucoup de conviction et de militantisme. Si on choisit ce secteur par défaut, c’est bien simple, on n’y reste pas. »

A quoi Nathalie Pernette ajoute : « Et si on y reste, c’est qu’on aime le danger du hasard. » Impossible en revanche « d’aller au contact des spectateurs », comme cette dernière aime le faire. La pandémie, après le terrorisme et Vigipirate en 2016, brime à son tour la liberté. « Alors même que l’espace public est démocratique et permet de casser tous les cercles, comment va-t-on interagir cet été ? », s’interroge Jack Souvant, de la compagnie Bonheur intérieur brut, également chroniqueur sur France Inter.

« Avec cette crise de l’interdiction, j’ai la sensation que l’espace public, de plus en plus policé, n’appartient plus aux artistes mais à la loi et au ministre de l’intérieur, et que l’on spécule sur la peur en déresponsabilisant les gens, ce qui arrange bien certains politiques, analyse Jean-Marie Songy, directeur du festival Furies de Châlons-en-Champagne (Marne). Il faut que nous retrouvions le théâtre d’intervention, que nous redevenions des hors-la-loi. »

Dans ce contexte de résistance, la notion de surprise chère à la rue resurgit, ainsi que des rendez-vous non annoncés. « Pour ne pas provoquer de gros rassemblements mais aussi pour détourner les contraintes auxquelles nous sommes confrontés, précise Claude Guinard, directeur du festival Les Tombées de la nuit, à Rennes. L’espace public est sensible, et encore plus après le confinement. Il y a eu beaucoup d’angoisse. Les gens ont besoin de formes plus furtives, plus douces. »

Avec des SDF parisiens

Les petits formats et les performances légères tirent évidemment leur épingle du jeu. « Et c’est une bonne chose, car les spectacles intimes ont souvent un peu de mal à trouver leur place dans les festivals de rue », commente l’universitaire Pascal Le Brun-Cordier. Parmi ceux-ci, une tendance se détache depuis quelques années, celle des créations enracinées dans un territoire et une population. Actuellement en répétition et programmée à la rentrée, la compagnie Rara Woulib travaille avec des SDF parisiens pour son spectacle Moun Fou, tandis que Julie Desprairies, habituée à vagabonder de la plage à la bibliothèque, est en immersion dans une ferme du Vercors pour Tes jambes nues, autrement.

Cette évolution a également pour conséquence de fragiliser les grosses parades et productions ambitieuses, à la dimension des villes. « Cela risque aussi de creuser le fossé entre les formes de proximité et celles plus classiques des arts de la rue, en limitant les esthétiques », s’inquiète Pierre Boisson, directeur du festival de rue de Ramonville-Saint-Agne (Haute-Garonne). Indispensables pourtant sont les œuvres imposantes de Royal de Luxe, Générik Vapeur ou Oposito, qui génèrent des émotions collectives. Et ce frisson-là est unique !

Rencontre nationale des arts de la rue, le 6 novembre, Cité des arts de la rue, à Marseille. Réservation sur C-o-n-t-a-c-t.fr.L’Eté à volonté,à Créteil (Val-de-Marne). Master class danse, en accès libre, dans différents quartiers, du 21 juillet au 26 août. Compagnie Bonheur intérieur brut. Jack Souvant, le 6 août, à Clermont-Ferrand.


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