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[rue] C’est là qu’il faudra être


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  • Subject: [rue] C’est là qu’il faudra être
  • Date: Wed, 19 Aug 2020 04:15:57 +0200
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La folle échappée des Fous de la falaise

Catherine CHAILLET18 août 2020 à 07:001446 vues
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Soixante artistes francs-comtois convergent du 24 au 29 août vers Fontenu dans le Jura, en donnant chaque soir, dans les villages traversés une représentation gratuite. Les 28 et 29, week-end de réflexion à l’endroit même où, il y a 40 ans, Michel Crespin, figure tutélaire du théâtre de rue, organisait La Falaise des Fous.

En les privant de rue, le confinement les a privés de spectacle, de public, de travail. Des artistes des arts de la rue ont profité des intérieurs imposés pour extérioriser imagination, envie, élans. Dans la mémoire collective, la lumière du jurassien Michel Crespin  : « Le pape du théâtre de rue », qui initia, les 6 et 7 septembre 1980, La Falaise des Fous au bord du lac de Chalain brille encore. 36 heures de spectacles de rue, 70 compagnies et 7 000 spectateurs. Ce Woodstock, fut pour beaucoup, un événement fondateur des arts de la rue.

Un spectacle vivant

À Besançon, les artistes réunis en la Francomtoise de Rue, des fourmis dans les jambes et dans les têtes, ont voulu, 40 ans jour pour jour après La Falaise des Fous, un acte fort qui permette à la fois d’être ensemble, de reprendre la route, de proposer enfin du spectacle vivant et permettre de se retrouver. Ainsi, ils organisent une transhumance sur les petites routes du Jura, jusqu’à culminer les 28 et 29 août près de Chalain. Quasi à l’endroit de La Falaise des Fous. C’est la folle échappée des Fous de la Falaise. 

Cinq ou six troupes d’artistes partiront, chacun de son côté à travers monts et vaux des campagnes du Jura. Ils rallieront Fontenu en offrant à chaque étape, parades, déambulations, spectacles, veillées. À chacun son mode de transports, à chacun de poser chaque soir au bord d’un village ou d’un champ, son univers. Tous veulent la lenteur, les rencontres, l’éphémère, la débrouille, l’itinérance et puis la décroissance, la liberté, la confiance, la proximité…

La folle échappée

Au public de les rejoindre soir après soir, en respectant distanciation et gestes barrières. Ils sont reconnaissables, ceux-là sont à vélo, une vingtaine de personnes et des Histoires sans frein entre Mesnay, Besain, Crotenay, Pillemoine… D’autres préfèrent les gros pistons : patrouille de mobylettes menée par un 6 X 6 militaire avec cantine à l’arrière, et s’arrêteront à Abergement-lès-Thésy, Sirod, Chaux-des-Crotenay… Voilà un camping-car qui ne passera pas inaperçu, il interviewe, interroge, questionne… les passants, les habitants, pour tenter de comprendre pourquoi tant et tant de gens ont refusé d’aller voter. Ceux-là sont en ânes, entre Prénovel et Doucier pour colporter des bouts des mondes d’avant ou d’ailleurs, avec une mariée, des marionnettes, des marins… Enfin, partis de la Chaux-de-Fonds, une fourgonnette prévoit de mêler personnages de BD et réalité.

 Mobylette, ânes, vélos chacun organise sa tournée. Photo DR

Tous, le 28 au soir, se retrouveront à Fontenu, peut-être rejoints par d’autres artistes invités de contrées plus lointaines, par de plus anciens, présents autour de Michel Crespin, il y a 40 ans, par d’autres personnes, aux pouvoirs plus administratifs que saltimbanques, en colloque, ateliers, récits de voyages théâtralisés, gestes artistiques et symboliques et autres fantaisies festives. En décor, les 40 ans passés et les 40 ans à venir.


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  • [rue] C’est là qu’il faudra être, Livchine, 19/08/2020

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