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[rue] ce sont toujours les autres qui meurent


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  • From: "Jacques LIVCHINE" ( via rue Mailing List) < >
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  • Subject: [rue] ce sont toujours les autres qui meurent
  • Date: Thu, 10 Dec 2020 06:13:25 +0100
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A la vérité à la vérité je vous le dis 
j’étais ravi de cette histoire de virus 
J’allais enfin connaitre la vérité…

Moi qui écrivais  et déclamais  que le théâtre était aussi indispensable à l’homme que le pain, qu’il était le ciment de la société qu’il était la chlorophylle de l’âme,  

j’allais connaitre la vérité. 

Je me réjouissais de la chute de tous les festivals,  de la fermeture des théâtres,
je voulais assister à l’écroulement de toutes les institutions  avec leur théâtre mortifère et leur personnel pléthorique. 
Et l’Opéra et ses 454 000 € de subvention par jour,  quelle joie la déroute. 

De quoi discutaient les compagnies ?  T’as combien d’annulations toi ? Chou était le champion, il frôlait les 82, l’autre avait toutes ses tournées internationales tombées à l’eau. Générik  à Mulhouse se voyait interdire  dix minutes avant de jouer. 

J’avais un espoir secret. 
On allait nous appeler,   le virus détestant  les courants d’air, nous la Rue,  serions les seuls à pouvoir  continuer d’exercer. 

Or une fois de plus mes prédictions étaient pourries.  

 Les Français se passaient fort bien du spectacle vivant,  on a constaté aucune pathologie du style  : spectateurs en manque. 
Les chrétiens  s’agenouillaient devant leur église, mais devant les théâtres, rien de tout cela. 

J’ai croisé au Super U un homme qui m’a dit  :  on vous revoit quand sur scène ?  vous nous manquez.  Enorme tout de même… un spectateur un seul.  

Je dois le reconnaître après neuf mois presque  sans jouer, hier j’ai eu un petit accès de nostalgie, une mélancolie, un regret, On ne pourra jamais reprendre comme avant nos Kapouchniks, les salles bondées, la ferveur énorme, les 400 places réservées en 40 minutes. 

 

“une belle gloire d’artiste et de conteur emportée. ” 

et puis, ma plus grande peur, j’ai préparé une super -farce pour mon enterrement,  une sorte de dernier pied de nez, mais  s’il n’y a personne :   rater jusqu’à sa mort, ce ne sera pas très glorieux. 

Et pourtant, je suis à la Transverse à Corbigny,   avec A vrai dire  qui prépare un Dom Juan de rue, 
ils sont insouciants,  tiennent une super forme, des repas prodigieux, des rires infinis, gâteaux au chocolat, aux amandes, vins fins de Bourgogne. 

Ah oui la  polémique ?  
Artcena ? 
Tout s’écroule, nous sommes en plein naufrage, et le Cacahuète  s’inquiète   d’Artcena et de sa Gwenaelle. 

 Mon petit proverbe russe  : 

Quand ça va bien, on se plaint 
quand ça va mal on pleure, 
mais quand ça va très mal on chante et on fait la fête.


Jacques Livchine

Metteur en songes  





















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