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[rue] Occupation Graslin - OdéON OQP 2021


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  • Subject: [rue] Occupation Graslin - OdéON OQP 2021
  • Date: Tue, 23 Mar 2021 16:55:47 +0100
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La marée est montante, plus de 80 lieux culturels occupés aujourd’hui et une vingtaine, dont des cinémas en soutien.

 

Voici le communiqué de presse du 22 mars 2021 des nantais mobilisés - Occupation Graslin, dans le mouvement Odéon OQP.

 

Depuis quinze jours, les théâtres sont occupés sur tout le territoire. Plus de soixante-dix lieux désormais ! Les agoras tenues tous les jours à 13h devant Graslin sont une énorme lessiveuse où se déversent les misères d'une société fracturée mais aussi où se profilent les contours d'une lutte dépassant largement les revendications sectorielles de la culture. Dans cette lutte, c'est bien d’un choix de société qu’il s'agit. L'écho de nos occupations est énorme à Nantes comme ailleurs, sans que soit encore bien compris le terreau de cette lutte et ses ambitions. C'est donc le moment de rappeler nos revendications et de revenir sur quelques malentendus ou idées reçues qui se font jour çà et là :

 

1- OUI le Théâtre Graslin est occupé. Mais il ne l'est pas par les seul.e.s intermittent·e·s du spectacle mais par l'ensemble des professionnel.le.s de la culture : artistes et technicien.ne.s du spectacle, autrices et auteurs, salarié.e.s d'associations culturelles, étudiant.e.s en formation culturelle (Conservatoire, Université...)...

 

2- Oui nous voulons la réouverture des espaces de rencontres artistiques avec le public puisque les récentes études sanitaires ont montré que, grâce aux protocoles, elle ne serait pas source de nouvelles contaminations. Mais sans un plan massif de soutien à l'emploi et de reprise de l'activité, cette réouverture serait vaine car elle ne prendrait pas en compte la situation catastrophique dans laquelle se trouvent aujourd'hui nombre d'artistes et technicien.ne.s du spectacle, de petites compagnies ou collectifs d'artistes, de petits lieux de spectacle.

 

3- Oui notre lutte est sectorielle. Mais elle n'est pas corporatiste. Bien sûr nous exigeons des mesures d'urgence pour soutenir les caisses sociales spécifiques du spectacle (retraite, formation, médecine du travail, congés spectacle...) dont l'existence est aujourd'hui menacée par la baisse des cotisations. Bien sûr nous exigeons aussi la sauvegarde du régime d'assurance chômage de l'intermittence du spectacle : prolongation de l'année blanche et baisse immédiate du seuil d'accès à l'indemnisation chômage pour les primo-entrant·e·s et intermittent·e·s en rupture de droits. Mais nous demandons aussi son élargissement à tous les travailleur·se·s précaires qui sont les variables d'ajustement d'un système qui profite surtout aux grandes fortunes.

 

4- Oui notre lutte prend appui sur la situation du secteur culturel. Mais notre première revendication est l'abrogation de la réforme de l'assurance chômage qui, en pleine crise, risque d'accroître la paupérisation d'un très grand nombre de salarié.e.s et de demandeur.euse.s d'emploi. Nous voulons aussi que soient garantis tous les droits sociaux, en particulier congés maternité et maladie, pour tous les salarié·e·s à emploi discontinu et les artistes auteurs.trices.

 

5- Oui nous tentons de sauvegarder l'emploi culturel. Mais notre lutte n'est pas une lutte de "privilégié·e·s". L'une de nos revendications principales concerne des moyens et des mesures pour la jeunesse qui se retrouve aujourd'hui dans une grande précarité et vit difficilement l'insertion professionnelle.

 

6- Oui beaucoup d'entre nous bénéficient du régime d'assurance chômage dit de l'intermittence du spectacle. Mais celle-ci n'est pas un statut. Le salariat ou la fonction publique le sont. À cet égard, nous nous opposons à la transformation du régime de la fonction publique qui a des effets délétères sur l'ensemble du secteur culturel.

 

7- Oui nous occupons jour et nuit le Théâtre Graslin. Mais notre occupation n'est pas une fête. Elle est une lutte sociale qui établit un rapport de forces avec un Gouvernement resté à ce jour totalement sourd à nos revendications. Une lutte sociale qui s'amplifie à travers tout le pays et qui va désormais passer à de nouvelles actions de blocages et de perturbations.

 

Les occupant·e·s du Théâtre Graslin

 

A suivre,

François

 



  • [rue] Occupation Graslin - OdéON OQP 2021, François Mary, 23/03/2021

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