Tout pareil. La ville de Bordeaux a lancé en décembre un appel à projets pour la saison été 2021, dans le même genre. Si nous avons un peu d’amour propre, il est souhaitable de refuser ces conditions de travail.

François

 

De : " target="_blank"> < " target="_blank"> > De la part de Fred Fort
Envoyé : jeudi 22 avril 2021 12:24
À : " target="_blank">
Cc : fred fort < " target="_blank"> >; Le Fourneau < " target="_blank"> >; Jeanmichel Gaude < " target="_blank"> >; Charlène Helleboid - FéRue - FÉDÉRATION ARTS DE LA RUE IDF < " target="_blank"> >
Objet : Re: [rue] pour les franciliens ????

 

A nouveau : mille fois d’accord !

 

Amicalement

 

Fred Fort

06 71 10 78 20

" target="_blank">

 

 

 

 

Le 22 avr. 2021 à 11:13, Nicolas SOLOY ( " target="_blank"> via rue Mailing List) < " target="_blank"> > a écrit :

 

Salut à tou·te·s, salut à toi en particulier Jean-Michel,

 

Ta réflexion concernant le bord politique pour lequel on joue, les écueils possibles entre un appel à projet et une ligne artistique ou éthique, l'appuyer sur des expériences vécues, tout cela est pertinent, mais je pense qu'en l'occurrence il s'agit d'un hors-sujet total avec les échanges en cours. J'irais même plus loin: tu trolles le sujet alors qu'il se joue ici quelque chose d'inquiétant pour l'avenir de notre secteur.

 

En effet, pour la seconde fois, la Ville de Paris, dont la Maire Madame Anne Hidalgo semble prétendre à l'investiture présidentielle, pose les prémices d'une uberisation des compagnies. En n'assumant pas le rôle d'organisateur qui incombe jusque là aux villes qui organisent des événements dans l'espace public (pour rappel, le Maire d'une commune est considéré comme propriétaire et gestionnaire des espaces publics), la Ville de Paris, et à travers elle sa Maire, impose aux compagnies d'assumer un rôle pour lequel elles n'ont, pour la plupart, ni formation, ni compétence, ni personnel, ni temps, ni budget.

 

Cette demande est comparable aux entreprises de type Uber, qui demandent à ceux qui devraient être leurs salariés, de devenir auto-entrepreneurs. L'objectif? Faire des économies sur leur dos avec pour conséquence de les précariser davantage. Vous n'avez pas vu “Sorry, we missed you”, de Ken Loach? C'est le moment. Et c'est exactement ce que fait la ville de Paris alors qu'elle aurait pu faire autrement.

 

Option 1- Puisqu'elle a décidé de débloquer des fonds pour soutenir la culture, pourquoi n'organise-t-elle pas un festival d'été, durant lequel:

- la partie organisation serait assumée par la ville de Paris et ses agents, avec un vrai accueil (loges, parking, catering et personnel)

- les compagnies seraient payées l'intégralité du cachet

- le paiement des droits d'auteur serait assumé par la ville

Oui mais, ça coûterait plus cher que 700.000€.

 

Option 2- Ou alors, pourquoi ne finance-t-elle pas des opérateurs parisiens (2r2c, La Coulée Douce, Onze Bouge...) pour qu'ils fassent ce qu'ils savent faire de mieux: programmer dans l'espace public?

Oui mais, une partie des 700.000€ passerait dans de la gestion administrative et technique, dans des frais d'accueil, du paiement de droits d'auteurs, et la programmation serait moindre, donc le coup de pub aussi.

 

C'est pour ça que, par souci d'économie (grosse programmation à moindre coût + off en prime = bonne publicité électorale), la Maire de Paris préfère précariser pour la seconde année, des compagnies grandement fragilisées par la crise sanitaire, dans une période où la seconde année blanche est retoquée et où la réforme du chômage s'annonce des plus drastiques. Ça laisse rêveur quant à la teneur de la politique culturelle qui sera menée si cette personne parvient un jour à l'Élysée...

 

Paris étant la capitale de la France, ce modèle pourrait faire des petits. C'est pourquoi je pense qu'il est important de faire toute la publicité à ce dispositif ultralibéral, et qu'en ce sens, il est du devoir de la Fédération des Arts de la Rue de monter au créneau.

 

Bien à tou·te·s,

Nicolas Soloy

www.anthropologues.com

 

 

Le mer. 21 avr. 2021 à 22:20, Jeanmichel Gaude < " target="_blank"> > a écrit :

Bah quoi ? 

Dans les années 90, y avait pas beaucoup de compagnies qui faisaient la fine bouche et refusaient de se prostituer pour faire de la pub à Carrefour et son p... de  « festimagic » en rayons et en têtes de gondole. 

Non ?

Pas mal de Cies ont décollées grâce au budget de ce festival, de et dans Carrefour, qui dépassait celui du Ministère de la Culture.

Y a même eu des spectacles spécialement conçus pour être vu au dessus des rayons, d’une allée à l’autre. Des spectacles spécial Carrefour, des spectacles supermarchés. Des spectacles promotion sur le boudin.

Me trompe-je ?

Personne n’a joué en 1998 pour la coupe du monde de foot en France ?

Aujourd’hui   ... ... ...   hier encore, combien de spectacles en l’honneur de l’ouverture d’un centre commerciale, d’une réalisation de la communauté de communes, avec discours du président, du député, du sénateur-maire ?

Combien de compagnies mettent en avant le coté éthique et refusent de jouer pour des entreprises publicitaires et/ou de propagande ?
Certes, il y a eu ici-même, des débats « doit-on ou non jouer dans une ville d'extrême-droite affichée ? ». Mais qu’en est-il des villes d'extrême-droite cachée ? Des villes de droite extrême ?  Des villes de populisme banal ?  Des villes er des états gouvernés à la peur ?  Des lieus où le spectacle va servir de faire-valloir, de campagne, au pouvoir politique et/ou économique local ?  

J’ai vu, à Grenoble, un festival de rue, clairement opération de com’ du nabaud nazillard édile de l’époque, ou ni le programmateur organisateur, ni les compagnies « élues» ne se posaient de questions. 

Prends l’oseille et tire-toi !

J’ai joué, employé par des compagnies notables, sur des spectacles mégalos à la gloire de personnages politiques ou économiques mégalos. J’y ai croisé d’autres compagnies qui ne se posaient pas de problèmes déontologiques non plus...

Soit on dit NON !     NON c’est NON !      Et c’est toujours NON ! 

Soit on dit oui (parce que j’ai une famille à nourrir, les traites de la piscine à payer...) parce que oui, j’aime bien dire oui, une petite fois oui... 

Mais alors expliquez-moi pourquoi cracher dans la soupe aujourd’hui ?

NB : Je ne fais pas de procès d’intention à personne ni à quiconque. La vie est trop courte pour se prendre la tête.  Je ne pense à rien, c’est juste pour faire avancer le Schmilblick.

Bien cordialement,

J-M Gaude

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