Pourquoi mai sera fêté en octobre cette
année…
(espérons-le
!)
Réouverture
: tout le
monde l’espère
! Oui, mais
dans quelles
conditions ?
En premières
perspectives :
repli
obligatoire
dans des
espaces clos,
public assis,
formes fixes,
jauge limitée,
comptage
préalable ?
On
est loin de
l’esprit,
voire de la
raison d’être
des arts de la
rue :
un art de
l’horizontalité,
de la relation
directe…
Pouvoir
intervenir
dans les
endroits les
plus divers de
la cité…
Explorer
librement
l’espace
public...
Préserver la
notion d’accès
libre et
gratuit...
Un art qui
peut
s’exprimer par
des
rendez-vous
excentrés,
ponctuels,
mobiles,
réunissant
quelques
dizaines,
voire
centaines de
personnes,
sans viser
automatiquement
de grands
rassemblements
de foules.
De
plus, en
espace public,
on sait
maintenant
(plusieurs
études à
l’appui) que
le risque de
contamination
est très très
faible.
On
pourrait donc
envisager des
protocoles de
reprise
adaptés
à ce contexte,
proportionnés
aux lieux,
formes,
tailles ou
jauges des
spectacles.
Mais
pour le
moment,
l’objectif de
la mi-mai
n’est encore
qu’une
première date
indicative
de premiers
essais très
limités, et on
sent bien que
les étapes
seront très
progressives
jusqu’en
juillet-août
au moins, tant
en extérieur
qu’en
intérieur.
Dans
ces
conditions, et
pour ne mettre
en péril ni le
travail fourni
par les
artistes en
création
depuis des
mois, voire
parfois un ou
deux ans, ni
le travail à
réaliser par
l’équipe du
CNAREP pour
vous proposer
ces créations
lors d’un
temps ouvert,
joyeux, voire
festif, nous
avons dû
décider
d’annuler
notre « Fêtes
le Pont » de
printemps
prévu sur les
deux derniers
week-ends du
mois de mai.
En
effet, la
plupart des
spectacles
risquaient,
pour s’adapter
aux
contraintes du
moment, de
perdre ce qui
faisait leur
force.
Par ailleurs,
pour mettre
sur pied un
tel temps
fort, et voir
le public au
rendez-vous,
c’est dès
mi-avril,
maintenant, au
plus tard,
qu’il fallait
lancer,
organiser,
réserver
logistique,
équipes,
technique,
communication...
L’absence
totale de
visibilité
nous
recommande de
préserver nos
moyens au
service des
artistes.
Car
nous
ne baissons
pas les bras
pour autant
: résidences
maintenues
dans la mesure
du possible
ces derniers
mois, y
compris encore
en avril et en
mai, sorties
de résidences
peut-être
ouvertes au
public fin mai
(?),
promenades-visites
en jauges
intimes en
juin dans
divers
endroits
encore tenus
secrets (?)
et, soyons
fous, un
spectacle
offert en
partenariat
avec le Centre
Chorégraphique
National début
juin en espace
public ?
Une Fête de la
Musique
partagée ?
Nous verrons
bien…
Et
nous sommes en
train
d’imaginer un
printemps en
automne !
Un « Fêtes le
Pont » en deux
week-ends
début octobre,
où,
espérons-le,
la situation
nous offrira
plus de
possibles !
Il ne faudrait
pas que ça
devienne une
habitude… Mais
nous ne
bouderons pas
notre plaisir
de vous
retrouver,
artistes et
publics réunis
!
Oui,
les artistes
du spectacle
vivant veulent
vous retrouver
!
Ils n’en
peuvent plus
de ne pas
faire leur
métier, alors
que métros,
trains,
églises,
grands
commerces «
essentiels »
sont ouverts…
Ils n’en
peuvent plus
d’appréhender
une
réouverture au
compte-gouttes, des perspectives de diffusion menacées au vu de
l’engorgement
qui vient, et
alors que
beaucoup
voient leur
situation se
dégrader au
regard d’un
régime
d’intermittence
menacé et
pourtant si
essentiel
(depuis… le
Front
Populaire ?) à
ce qui fait la
qualité, la
diversité, la
richesse, la
particularité,
unanimement
reconnues, de
la création
artistique en
France.
Car
ils ne font
pas tout ça,
entrainement,
écriture,
imagination,
répétitions,
pour jouer
devant des
écrans ou pour
des
professionnels.
Essentiel·le·s, la culture, l’art ? On peut débattre. Il y a de très
beaux textes à
ce sujet…
Mais
ce qui nous
parait
toujours
essentiel,
c’est la
relation, la
rencontre.
Parler à son
voisin,
partager un
repas…
Et pour ce qui
est de notre
univers des
arts de la
rue, offrir un
regard ou un
mot différent
au passant ?
Emmener un
habitant à
l’aventure
dans son
quartier ?
Faire
bouillonner la
place
publique…
L’art est
public.
Joyeux
vendredi !
Bruno
de Beaufort
Sur le Pont