Ralut la Sue,
Ouaip les déamb n'ont pas la cote en temps de coro, et ça va faire le 2eme été qu'on est assis dehors presque aussi bien que dedans. Les fixes sont sur chaises aussi. Sur mon coussin à 3 mètres du voisin. Cela me rend très triste. Et je ne crois pas que ce soit de gaité de coeur pour les pro non plus. "Gniark gniark gniark, on ne va plus programmer de déambulations car on est très très méchants, machiavéliques".
Pfff, quelqu'un connait un préfet cool en ce moment?
Donc ouaip par chez nous: pas de déamb urbaine classique, à jauge volontairement incontrolée et inclusive, à métissage de croisements de rue et à shaker de grand'places.
Par contre on a pas mal de dates de déamb sous casque pour groupes de 30 en foret. On a inventé le Bureau d'Interprétation de la Langue des Arbres, et ce BILA joue cet été. Dans des parcs, forets, bois. Donc c'est un autre type de déamb, excluante car demandant d'outiller le public en casque, mais sacrément réjouissante quand même et hyper chouette à jouer. Je m'estime chanceux dans ce bazar.
Je pense aux potes qui ont adapté leurs déamb qui devaient sortir l'année dernière, en fixe pour cette année. A ces déamb que nous ne verront donc pas. A ces dramaturgies d'espaces vivifiés qui s'effacent. Et à ces inventions détournées des fixes adaptés.
Au moment même ou sortait le passionnant livre coordonné par le groupe Tonne.
Et je pense aux potes qui déambulent et qui sont abandonnés de toute part. Même plus annulés et payés (dans le meilleur des cas), mais juste non programmés. Comment montrer la solidarité de la rue, la solidité de la rue, l'interdependance entre mouvement et fixité? On invente quelque chose?
La question de la déamb reste néanmoins primordiale: pouvons nous attendre, réclamer, imaginer, créer, ou non un soutien l'année prochaine? Comment trouver des ressorts pour que les cies spécialisées dans ce theatre puissent vivre jusque l'année prochaine ou la situation se débloquera (je touche du bois de tete de singe chauve).
Beaucoup de points d'interrogations...
et pas mal dans les murs aussi.
A temps tot les bandit.e.s
Camille