✊ COMMUNIQUÉ - COORDINATION D'AVIGNON ✊ Étudiant•e•s, précaires, intermittent•e•s du spectacle et de l'emploi, nous avons occupé ou occupons encore des lieux culturels depuis le 4 mars 2021. Nous sommes entré•e•s dans ces lieux tout d'abord pour lutter contre cet esprit de restriction qui anime le gouvernement, mais également - et surtout - pour des revendications sociales, pour un véritable plan de reprise, soutien à l'emploi et aux salaires dans le secteur du spectacle et pour tous les secteurs empêchés, pour que les personnes en emploi discontinu bénéficient d'une vraie protection, pour que l'on cesse d'abandonner les plus jeunes comme cela a été le cas pendant toutes ces périodes de restrictions. Notre mouvement veut faire cesser les agissements absurdes de notre gouvernement, et se bat en ce sens contre des mesures qui portent, sans cesse, atteinte aux plus précaires. La bataille la plus notable est certainement celle contre la réforme de l'assurance chômage, qui a mené, pour l'instant, à la suspension d'une partie de cette réforme par le Conseil d'État. Mais l'ensemble de nos revendications reste d'actualité : vous pourrez le constater en en consultant la liste, ci-dessous, que nous avions votée le 25 avril lors de la coordination nationale de Villeurbanne. Nous n'avons donc à l'heure actuelle aucune raison de mettre fin à notre mouvement, bien au contraire. Celui-ci accélère sa mutation, trouve sa place dans l'espace public cet été et prépare un automne social d'envergure. Pour cela, nous nous rassemblons à nouveau, nous nous organisons, comme nous l'avons déjà fait à deux reprises, à Villeurbanne fin avril puis à Orléans fin mai. Nous appelons à une nouvelle coordination du mouvement Occupons Partout, les 3, 4, 5 et 6 juillet à Avignon. Elle aura pour but d'approfondir la définition de notre mouvement, de comprendre son évolution vis à vis du contexte et de l'organiser en l'adaptant à nos situations actuelles. Nous débattrons également sur des sujets de société qui nous préoccupent tel que le pass sanitaire. Cette coordination permettra en particulier de préparer nos prochaines échéances, à moyen et long terme - le reste de l'été, la rentrée - mais également à court terme : le choix d'Avignon est, déjà, symbolique, mais également pratique : nous ne pourrons nous contenter d'être spectateur•rices dans un tel lieu. -------------------------------------------------- SOCLE COMMUN DE REVENDICATIONS Pas de réouverture sans droits sociaux et plan de reprise. Nous, occupantes et occupants, sommes déterminé•e•s à obtenir satisfaction sur l’intégralité de nos revendications. Celles-ci s’enracinent dans la conviction profonde que les droits sociaux doivent être maintenus, renforcés et devenir des droits sociaux attachés à la personne, au bénéfice de tou•te•s, indépendamment de l’âge ou du parcours professionnel. De même, l’évolution des conditions de travail et de salaires doit obéir à un objectif de progrès social et écologique. Chacun•e doit être considéré•e sans distinction ni discrimination aucune. Toutes les formes d'inégalités et oppressions systémiques doivent être combattues radicalement et sans relâche. Nous exigeons : ● Le retrait, pur, simple et définitif de la réforme de l’assurance-chômage et donc l’abrogation des décrets du 31 mars 2021. ● Le maintien des droits pour tou•te•s les chômeur•se•s, de la période de crise jusqu’à la reprise totale des activités au niveau de mars 2020 : - Pour les chômeur•se•s au régime général, la neutralisation du décompte des jours chômés jusqu’à la reprise totale des activités. - Pour les intermittent•e•s du spectacle, les travailleur•se•s en emploi discontinu et les chômeur•se•s en fin de droit, la prolongation immédiate des droits au moins un an après la reprise totale et normale des activités. ● La baisse du seuil d’heures minimum permettant l’accès à l’indemnisation chômage pour les primo-entrant•e•s et chômeur•se•s en rupture de droits. L’accès de tou•te•s les travailleur•se•s précaires en emploi discontinu à la protection sociale, notamment par le retour à une annexe spécifique (extras de l’hôtellerie, de la restauration, de l’événementiel, guides conférencier•e•s, accompagnateur•rice•s du tourisme, saisonnier•e•s, intérimaires, artistes/auteur•rice•s, travailleur•se•s forcé•e•s à l’auto-entreprenariat...) ● Pour une véritable reprise du secteur culturel, un plan massif de soutien à l’emploi, impliquant les jeunes, établi en concertation avec les organisations représentatives des salarié·e·s, applicable dès maintenant et jusqu’au retour au volume d’activité antérieur à la crise. Pour les autres secteurs empêchés, conditionner l’obtention des aides du plan de reprise à des engagements sur l’emploi. ● Le refinancement des caisses sociales et la garantie du maintien de l’ensemble des droits sociaux, notamment formation, retraite, santé et prévoyance, médecine du travail. ● Des mesures immédiates permettant l’accès de tou·te·s aux congés maternité, paternité et maladie indemnisés au sein de la sécurité sociale. Nous exigeons qu’à l’issue de ces périodes de congés, soit mis en place un aménagement des règles d’indemnisation chômage en assimilant ces congés à des périodes de travail, quels que soient les métiers et régimes d’indemnisation chômage, comme c’est déjà le cas pour les intermittent.es. ● Face à la précarité des jeunes et ses conséquences, des mesures spécifiques pour les jeunes. Nous considérons la coordination nationale de la jeunesse du spectacle vivant et leur communiqué comme un des piliers essentiels du mouvement. Nos occupations se poursuivront tant que nos revendications n’auront pas été satisfaites. Occupons, occupons partout ! Bonne soirée, François |
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