Merci de dire si bien ce qui est boule au fond de nos ventres…
Nathalie
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] De la part de francoismary
Envoyé : dimanche 25 juillet 2021 20:10
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Objet : [rue] Stéphane des Petites Reveries
" Je ne vous cache pas que depuis ce 12 juillet je ne suis plus qu'une boule de colère et de tristesse, et que faire cohabiter ces deux sentiments dans un seul bonhomme n'est pas aisé. J'ai tellement de trucs dans la tête qui me révulsent et me désespèrent que je ne sais même plus comment les coucher sur le clavier.
Je vais essayer d'être synthétique et mesuré, mais me connaissant c'est pas gagné...
En gros, et pour ne pas polémiquer maousse, la question n'est pas le vaccin. Mais le fait que le président de notre République veuille contraindre les gens à faire quelque chose contre leur volonté, qu'il ne peut leur imposer directement par la loi. Comment ? En créant une loi leur promettant de leur pourrir la vie et de les exclure de toute vie sociale s'ils ne le font pas. Donc de les obliger à renoncer un peu plus à leurs libertés individuelles. Et pour que ça se mette plus vite en place de ne pas faire respecter cette loi par la police mais directement en masse par les citoyens qui contrôleront et excluront eux-mêmes leurs concitoyens. Et pour que ça aille plus vite encore en dressant les gentils sécuritaires contre les salauds de libertaires, promouvant ainsi la haine de son peuple contre son peuple.
Franchement, le 13 au matin je me suis levé en dépression, mais si mais si, me sentant tellement renié dans ma citoyenneté que je voulais renoncer tout de go à mes fonctions dans l'associatif et à mon poste de conseiller dans ma commune.
Après discussion avec le bureau des Rêveries qui sont des gens aussi chouettes que tempérés et que j'embrasse très fort, nous avons décidé de partir sur une position moins radicale.
Nous, les Petites Rêveries, REFUSONS (dans moins radicale y'a radicale quand même) de fliquer les gens, nos voisins, nos amis, notre famille, de les contrôler, de leur demander des données de santé ainsi que leur carte d'identité, et de les exclure d'un espace de culture.
Parce qu'en République nous avons justement créé la police, formée et assermentée, pour tenter de faire respecter la loi avec un maximum d'équité et d'impartialité. Nous ne sommes ni des « forces de l'ordre » ni des vigiles.
Et parce que la culture que nous défendons est celle de l'inclusion, qui accueille tout le monde quelles que soient les idéologies, religions, philosophies et convictions, qui écoute, qui explique, qui comprend, qui intègre, qui aime, au lieu d'isoler, de rejeter, de condamner, de fanatiser et de haïr.
Nous avons donc décidé que nous ne ferons plus aucune action culturelle, tant que nous serons obligés d'appliquer de telles règles coercitives de sélection contraires à notre éthique de partage et de vivre ensemble. Nous avions prévu une « journée de Rêveries » le 14 août sur notre territoire, mais nous l'annulons ; pas de rêverie sous contrôle...
Ça peut paraître excessif, mais ne pas appliquer cette loi ne marcherait qu'un temps et serait fatal pour l'association qui deviendrait de fait hors-la-loi. Et appliquer ces mesures c'est accepter une démocratie à deux vitesses, une culture élitiste réservée aux « bons » citoyens, et de devenir notre propre police.
C'est renoncer aux valeurs fondamentales de notre République : LIBERTÉ, ÉGALITÉ et FRATERNITÉ.
De plus, et là je reprends le je, ce serait ce qui me semble le pire ; participer à cet esprit destructeur de stigmatisation et de défiance qui est en train de gangrener notre société. Je ne pourrai jamais cautionner un gouvernement qui crée deux types de citoyens pour les dresser les uns contre les autres et les pousser à se conchier, à se haïr. Il y avait ceux qui réussissent et ceux qui ne sont rien, maintenant il y a ceux qui obéissent et ceux qui sont moins que rien.
C'est tellement pratique d'utiliser les tensions sociales, sociétales, sanitaires et économiques pour les retourner contre le peuple. Et putain, ça marche ! D'occuper les gens à se vomir pour masquer les vrais causes de notre crise en cours et à venir : un capitalisme débridé qui détruit tout jusqu'aux écosystèmes les plus sauvages, augmentant les contacts et transmissions inter-espèces, pour nous permettre de consommer plus et plus encore, jusqu'à la lie.
Nous sommes en train de nous déchirer, de nous entre-dévorer jusque dans nos familles, encouragés, aiguillonnés par le président de notre République et son gouvernement. Comment accepter cela ? Comment rentrer dans le jeu ?
Mais comment en sommes nous arrivés à une société aussi manichéenne où toutes les nuances de pensée ont disparues ? Si tu n'es pas avec moi tu es contre moi. Si tu ne penses pas comme moi tu es complotiste. Il n'y a plus de discussion, plus de réflexion, plus de débat possibles. Que des dogmes, des croyances assénées comme des vérités, et toute mise en question est frappée d'anathème.
Il ne faut pas rêver, quand une démocratie s'écroule, ce n'est jamais une autre démocratie qui surgit des décombres.
Je vous avais prévenus : colère et tristesse. Mais pas capitulation. Un refus de cautionner, de collaborer à la destruction de notre société, de notre vivre ensemble que je défends depuis des décennies.
Nous nous retrouverons je l'espère, quand le président de notre République aura recouvré raison, ou quand les citoyens auront compris que c'est dans l'union que nous nous en sortirons."