Cette semaine devait avoir lieu à Aurillac le Panorama de nos projets de création.

Nous n’avons pas choisi de l’annuler.

Nous avons été placé.e.s dans une situation dans laquelle la présentation de nos projets dans des conditions acceptables était impossible. Nous n’avons pas fait le choix de l’espace public pour nous satisfaire d’animations entre deux barrières, devant un public d’invités assis sur des carrés de moquette distanciées conformément aux règles dictées par le préfet du Cantal. Et dans le silence assourdissant laissé par les Cies privées de festival.

Mais comment se priver de cette occasion de montrer notre travail au public et aux professionnels de la Rue ? Cette non-conclusion de deux années de formation bousculée par la situation sanitaire et les choix politiques de gestion de la crise est une douleur pour chacun.e d’entre nous.

Notre inquiétude va pourtant au-delà de l'annulation des Rencontres et du Panorama. Nous sommes inquiet.e.s de constater l'urgence dans laquelle le secteur semble devoir s’adapter aux exigences des autorités et aux conditions qui lui sont faites.

Nous sommes en colère.

Nous avons la rage de jouer, d'inventer, de fabriquer les chemins de la controverse !

Nous refusons de laisser notre travail se faire sucer le sang et vider de son sens par des protocoles et des règlements.

Nous refusons que la rue nous soit définitivement fermée.

Quoiqu'il arrive, nous continuerons à faire marcher nos cerveaux et danser nos corps pour la joie.

Nous nous joignons donc sans réserve à l’appel à la Manifestive lancée par la Fédération.