Comme le constate Anna, nombre de programmateurs sont sous l'eau, leur boîte mail déborde, les messages abondent de toutes parts. Une semaine de congés, mille mails à son retour. C'est frénétique.
Il faut dire qu'on écrit pour tout dire (et rien dire). Qu'on a la réunionnite aussi.
Alors, on manque d'attention pour ce qu'on nous écrit. C'est tellement banal, un mail.
Je suis chargée de diffusion depuis quelques années maintenant, avant j'étais de l'autre côté ( service culture d'une com com).
J'ai vu l'avalanche, le manque de temps. Quand on n'a pas de temps, on ne peut pas être curieux.
Et puis parfois, souvent, les élus mettent leur nez dans la programmation. Jamais bon.
Rarement de place pour l'audace dans ces cas là.
Aujourd'hui, je peste contre l'absence de réponse (que j'assimile à un manque de respect).
J'essaie d'être précise, attentionnée. D'envoyer des invitations papier, d'appeler les gens par leur nom.
Mais ça ne répond pas. Malgré tout ça, ça ne répond pas.
Alors je m'acharne, j'écris encore et encore, j'appelle, je ne lâche rien, c'est fatiguant. Mais parfois ça fini par marcher. On arrive enfin à se parler. Parce qu'en fait, ce qui nous manque, c'est de se rencontrer, de prendre le temps de s'écouter, de se rejoindre à l'endroit où on s'anime : devant un spectacle vivant.
Je suis tentée, parfois, je rejoindre un groupement d'employeurs. Être salariée, avoir 1600€ tous les mois, ne plus me soucier d'avoir mes heures. Pouvoir faire un crédit, avoir des congés payés. C'est tentant. Si une compagnie lâche, hop, l'employeur en trouve une autre. Magnifique ! Mais ça, ça ne marche qu'avec les compagnies solides. Que faire des autres ? Les lâcher ? Les laisser se débrouiller seules ?
Alors non, je reste là. Je râle mais je m'y sens bien.
Je suis à la bonne place.
Marine Laclédère
Chargée de diffusion (mais chut ça n'existe pas auprès de pôle emploi).
Cies Ultrabutane 12.14 / Les Petites Secousses / Intérieur : Nuit