La Commission Égalité
Femmes-Hommes dans les arts de la rue ne peut rester
silencieuse.
La liste Rue n'est pas de son ressort. Elle n'y a aucune autorité. Mais elle en fait partie et y participe. Elle y a donc droit de cité, comme tous et toutes. C’est pourquoi nous, la Commission Égalité Femmes-Hommes, décidons de nous exprimer. La Commission dénonce les propos sexistes, réactionnaires, et impropres au rassemblement dans ces temps où seul notre ensemble uni pourra lutter face aux tempêtes qui nous attendent. Elle prend le parti de se joindre à celles et ceux offensé·e·s, blessé·e·s, choqué·e·s. A toutes celles et tous ceux qui sont empêché·e·s d’un réel débat sur l’égalité. Le féminisme n'est ni une
mode, ni une lubie, ni une rage aveugle, mais bien l'outil
adapté à une lutte fondatrice d'une société plus égalitaire,
plus juste et rassembleuse, la Commission se range à la
demande d'écoute et de tolérance, face à ces paroles que l'on ne peut plus lire. Vous pouvez les dire car nous ne pouvons vous en empêcher. La liste rue est une liste sans modération, sans gestion, libre, et ouverte à tous et toutes. Depuis sa création, elle est un outil d'échanges et de discussions, d'informations, de pub aussi, qui sert le réseau, qui sert les arts de la rue. Elle n'est soumise à aucune structure, aucune idéologie, aucune directive, et de fait, est un espace totalement affranchi de contrôle extérieur. Elle ne peut donc qu'être un reflet de notre société et/ou de notre temps. Les paroles qui y sont posées sont le fait de leurs auteurs et autrices. Ils et Elles en sont pleinement responsables. Et parce que la liste constitue désormais une mémoire à part entière des Arts de la Rue, ce qui y est gravé le reste. Ainsi, les échanges actuels devraient nous alerter. Il ne s'agit pas seulement d'opinions, de prises de positions, ou bien de blagues, mais bien d'une histoire des Arts de la Rue que l'on devrait entendre. Et ce que nous donne à voir cette liste de cette histoire est inquiétant. Quelle société partageons nous ? Quelle valeurs échangeons nous ? Mais surtout : quand avons nous abandonné le dialogue pour les injonctions ? Pour les imprécations ? Pour les vérités balancées du haut de piédestal érigé sur quoi ? A quel moment accepte t-on
encore de voir s'enchainer les joutes obscènes, vulgaires, et
insultantes, Pour qui aura le dernier mot ? Pour qui sera le grand gagnant de l'art oratoire numérique ? Pour gagner quoi ? Pour voir perdre l'autre ? Les arts de la rue sont à jamais avant tout l'espace de la confrontation au réel, pas aux nôtres. L'Espace de la confrontation pour celles et ceux qui font la Rue. Les hommes, les femmes, les personnes racisées, les personnes minorisées, et n'importe qui. POUR LES SERVIR. Et a chaque fois que la domination s'exprime, du fait de n'importe quelle auto légitimation, elle ne fait que nuire à la Rue. Les auteurs et autrices de textes sont responsables de leur parole, mais dans n'importe quelle agora, chaque orateur et oratrice est responsable de son écoute envers l'autre. Celles et ceux qui resteront sourds aux autres ne trouveront alors que des Rues désertes devant eux. La Commission espère que toutes celles et tous
ceux qui se détournent de ces espaces d'échanges, ne désarment
pas de leurs engagements, de leurs présences, dans les
rues,dans leurs fédés, dans nos rassemblements collectifs, dans les associations, au quotidien dans la Rue. Ce temps nécessite d'être ensemble sans injonctions, quitte à apprendre à se taire, pour mieux écouter l'autre. Car si cet espace par ces discussions estivales à l'air de surgir d'un autre âge, la Rue elle est bien en phase avec son temps.
La Commission Égalité femmes-hommes dans les arts de la rue. |
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