Le 23.09.2022 à 14:25, violette prevost < " class=""> > a écrit :

Tu en appelles aux réactions Pascal, alors je me lance.

Oui, ouverture, inclusion, tolérance et compagnie... parfois, le fait de formuler toutes ces merveilleuses qualités humanistes mises bout à bout, j'ai l'impression de faire de la pub pour une galerie marchande.

On n'a pas beaucoup d'amis, de ceux pour qui on se fendrait en 4 pour manger de l'araignée sautée à la feuille de jujube. La société n'est pas composée d'une population homogène, et c'est pour ça que j'adore constater les écarts, les différences, alimenter les points de jonction et parfois faire exploser les dissensions. Je ne veux pas me revendiquer de l'universalisme, car mon quotidien est parsemé d'intuitions relationnelles, et que j'aime vivre dans cette multiplicité qui ne porte pas de nom. Je ne veux pas avoir l'impression que je fais mon devoir lorsque j'invite quelqu'un à bouffer. Et je veux surtout pas que quelqu'un me dise qu'il détient la recette idoine.

Je suis reconnaissante aux extrémismes (masculinisme/féminisme musclé), parce qu'ils m'autorisent à être modérée, à raisonner en ayant le luxe de contrebalancer les arguments, quand eux poussent les limites du raisonnement aux confins de l'acceptable, parce que c'est ça la lutte, et qu'elle est absolue. Mais une lutte pour des changements de mœurs ne se gagne pas à la bastille.

Je suis reconnaissante aux courants qui supposent la dignité du règne animal, le végétarisme comme solution climatique, le localisme.

Ces idées n'existent que par la mise en application immédiate de modes de consommation dissidents. C'est de l'ordre des mœurs sociétales, elles appellent à un changement quotidien de l'individu, et les jalons sont posés. Mais que personne ne s'impose à ma table pour vérifier comment j'ai composé mon menu. Comment sommes nous devenus aussi intrusifs, et prompts à se justifier en retour pour mieux légitimer un combat qu'on voudrait politique ?

C'est comme si la réponse à ce monde qu'on dit individualiste car diligenté par le capital, était une culpabilisation qu'on voudrait commune. Ça nous rassemblerait. Avec des milices internes pour vérifier que tu appliques bien ta pénitence... à l'échelle individuelle bien sûr !!! Et des industries qui se foutent de notre gueule avec un green washing abject.

La dignité de nos actes quotidiens n'est-elle pas incompatible avec un prosélytisme inquisiteur ?

Peut-on repenser le politique comme le levier d'action commun, et me lâcher avec ma liste de courses? 

Notre dernier levier de lutte est-il réellement devenu notre individualité à offrir en sacrifice d'exemplarité ? N'a-t-on plus de force commune?

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Le ven., sept. 23, 2022 à 12:24, Amandine Thiriet" ( " class=""> via rue Mailing List)

< " class=""> > a écrit:

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