Un petit texte que j'avais envie de vous partager la Rue ! Parce que la grève dans notre secteur est complexe mais me semble nécessaire pour aller jusqu'au retrait...

Lisa cie Sale Gamine. 

✊ Sale Gamine en Grève ✊

Faut croire que la Sale Gamine porte bien son nom. Ce soir, 10 mars, je devais jouer au KAMU à Clichy (un super lieu associatif pour une mixité urbaine) et puis à 8h03 alors que mon accordéon et mes affaires étaient sur mon dos prêtes à partir depuis Grenoble en train (qui était bien confirmé...), j'ai décidé de faire grève. Grève contre cette réforme des retraites ignoble. Grève pour faire enfin plier ce gouvernement et retrouver de la confiance dans notre capacité à faire reculer ces réformes anti-sociales et même à avancer nous-mêmes vers une société pleine de kiff ! Grève dans ce contexte explosif de lutte sociale ou chacun.e prend part. 

Après une semaine de lutte intense, de piquet de grève avec les cheminots, d'actions avec les jeunes, de manif interpro et féministe, d'Assemblées Générales et surtout de discussions sur la nécessaire grève générale pour gagner, je me suis dit qu'il était temps que j'use de ce droit formidable qu'est le droit de grève. 

Hier soir, nous organisions un Cabaret de la Grève avec la CGT Culture de l'Isère : une soirée de propositions artistiques et des prises de parole de travailleurs.euses en grève reconductible (Énergie, Santé, Travail Social, SNCF, Jeunesse, Éducation... ). C'était une immense réussite de fête politique et de politique festive où les gens ont pu se rencontrer, échanger, se convaincre de la grève et abonder dans les caisses de grève un max. Mais si j'ai compris une chose cette semaine en discutant avec des cheminots, des profs, des métallurgistes, des travailleuses sociales, des infirmières du CHU, c'est bien que chaque secteur avait son rôle à jouer dans la bataille et qu'on ne faisait pas grève par procuration. Le secteur culturel peut aussi peser dans ce mouvement car il a un impact économique et idéologique. C'est ce qu'ont démontré tous les travailleurs.euses de la culture en grève ces derniers jours comme l'Hexagone de Meylan et bien d'autres. Alors ce matin, j'ai eu comme une dissonance cognitive quand je me suis réveillée pour aller jouer La Chasse est ouverte. C'est dur d'annuler un spectacle qu'on aime dans un lieu qu'on aime organisé par des gens qu'on aime mais c'est aussi un moyen de se libérer du temps pour construire les luttes et le monde à venir et transmettre l'intransigeance des convictions que nous portons. En toute humilité bien entendu, ahah. "Parce qu'à la fin c'est nous qu'on va gagner". 

🥊El pueblo unido jamás será vencido🥊

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