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[rue] libres, émancipées, joyeuses et lumineuses


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  • From: François Mary < >
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  • Subject: [rue] libres, émancipées, joyeuses et lumineuses
  • Date: Sat, 3 Jun 2023 11:28:15 +0200
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A l’heure du repli nationaliste et identitaire, de la réapparition des frontières, le responsable de la manifestation, qui accueille dans la Ville rose une quinzaine de compagnies espagnoles du 2 au 4 juin, estime, dans un entretien au « Monde », que les différentes « crises » traversées par les créateurs pour l’espace public ont restreint l’imaginaire et entravé la liberté d’_expression_.

 

Pour sa seconde édition, du 2 au 4 juin, le festival Exit, piloté par l’Usine, Centre national des arts de la rue et de l’espace public, à Toulouse, accueille une quinzaine de troupes dont des compagnies catalanes et baléares, présentées dans la Ville rose ainsi que dans cinq communes de la métropole toulousaine. Mathieu Maisonneuve, directeur de l’Usine et de la manifestation, raconte le passé commun de la ville et de Barcelone.

Il y a deux ans, les metteurs en scène, danseurs et comédiens qui travaillent dans la rue avaient alerté le ministère de la culture de leurs difficultés. Où en sont-ils aujourd’hui ?

La situation des 1 000 compagnies travaillant dans la rue ne s’améliore pas du tout. Aucune mesure concrète n’a abouti mais le dialogue continue avec le ministère de la culture. C’est un secteur qui reste en souffrance, notamment du point de vue de la diffusion, même s’il s’exporte toujours bien à l’international. Les artistes ont énormément créé pendant la pandémie et les circuits de diffusion sont aujourd’hui complètement bouchés. Le réseau des treize Centres nationaux des arts de la rue et de l’espace public (Cnarep) et des festivals, dont ceux d’Aurillac et de Chalon dans la rue [Saône-et-Loire], ne suffit pas à accueillir toutes ces productions.

Seule une accélération des coopérations entre les théâtres permettra de trouver une issue à cette crise. Il faut souligner les ouvertures grandissantes, depuis deux ans, du côté des Centres dramatiques nationaux, des Scènes nationales et des Centres chorégraphiques nationaux, qui commencent à inviter des artistes de la rue, en partenariat et souvent à l’initiative des Cnarep. C’est le cas pour notre festival, Exit, qui associe le Théâtre Garonne.

 

Esthétiquement, comment le secteur évolue-t-il ?

On note que les formes monumentales façon parade à la Royal de Luxe sont de moins en moins nombreuses. En revanche, et surtout du côté de la nouvelle génération, qui me fascine et qui vient de différents milieux dont celui de la danse, on observe une attention à l’écologie et à la création de formes plus légères et intimes, qui voyagent plus facilement et sont nettement moins carbonées. La question de l’incarnation dans l’espace est aussi beaucoup plus présente chez les jeunes artistes, comme le collectif Balle perdue, ou encore la Ktha Compagnie. Il faut souligner combien les différentes « crises » traversées par les créateurs pour l’espace public ont selon moi restreint l’imaginaire et entravé la liberté d’_expression_.

Entre la crise économique de 2008, la crise sécuritaire de 2015, celle sanitaire de 2020 et les Jeux olympiques qui arrivent et vont empiler tous les festivals au même moment, limitant les possibilités des compagnies d’être programmées à différents endroits, les arts de la rue doivent réaffirmer leur singularité. Ce qui m’a frappé d’ailleurs dans les créations de nos voisins catalans, c’est qu’elles sont libres, émancipées, joyeuses et lumineuses.

 

Pourquoi cette invitation massive à des créateurs catalans ?

Le contexte politique est important. Le maire de Toulouse et la présidente de la région ont fait un déplacement récemment à Barcelone pour que la ligne TGV entre nos deux capitales soit remise en marche prochainement. Par ailleurs, l’histoire de Toulouse est intimement liée à la Catalogne par la Retirada, qui s’est déroulée entre 1936 et 1939 et au cours de laquelle plus de 500 000 réfugiés ont fui l’Espagne devenue franquiste. Environ 200 000 sont arrivés à Toulouse en à peine trois ans. La ville a grandi avec toutes ses présences durant ces quatre-vingts dernières années.

Il s’agit de retisser des liens avec ces cousins perdus et la jeunesse catalane. L’attente est grande du côté des Catalans de Toulouse avec lesquels nous avons collaboré. Le propos s’articule autour d’une confrontation entre deux points de vue et des pratiques différentes des espaces publics, dans une Europe qui se fissure avec la guerre en Ukraine, le Brexit, la montée des extrêmes droites aux discours nationalistes…

 

Quels sont les thèmes abordés par les artistes catalans que vous programmez ?

J’ai invité des compagnies repérées comme El Conde et Joan Catala, mais aussi des troupes plus jeunes. Je suis admiratif de leurs récits et leurs écritures dramaturgiques. Chacun possède son propre regard sur le monde, qu’il s’agisse d’évoquer des conflits, la désillusion des jeunes générations, la transition écologique ou encore la question du genre.

 

De quelles façons avez-vous travaillé avec les Catalans de Toulouse ?

Nous avons collaboré en profondeur avec des associations catalanes en plongeant dans leurs archives et en imaginant une exposition et la diffusion du film d’animation de Marc Ménager Boléro Paprika. Il raconte l’histoire de Diego, un fils de républicains en exil. Il sera projeté à l’hôpital Joseph-Ducuing, fondé en 1944 à Toulouse par des résistants républicains espagnols. Nous y avons mis en place un projet d’éducation artistique et culturel en direction de la jeunesse, notamment pour que la mémoire perdure.

 

Exit, du 2 au 4 juin. L’Usine, à Toulouse.

 

Rosita Boisseau / Le Monde

 

https://www.lemonde.fr/.../mathieu-maisonneuve-directeur...

 

 

Bien à vous,

François

 



  • [rue] libres, émancipées, joyeuses et lumineuses, François Mary, 03/06/2023

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