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[rue] J’ai pas droit de copier des articles du monde


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  • Subject: [rue] J’ai pas droit de copier des articles du monde
  • Date: Wed, 27 Dec 2023 23:42:58 +0000
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Le spectacle vivant en panne de temps long

Le ministère de la culture va présenter, dès janvier 2024, un plan baptisé « Mieux produire, mieux diffuser »

Sandrine Blanchard

ENQUÊTE

En 2024, le spectacle vivant subventionné est appelé à mener une petite révolution. L’enjeu tient en un slogan managérial : « Mieux produire, mieux diffuser ». Tel est le nom du nouveau plan qui sera présenté, courant janvier 2024, par le ministère de la culture aux partenaires sociaux (syndicats et organisations professionnelles). Partant du constat d’un déséquilibre grandissant entre un excès de production et une insuffisance de diffusion, la ministre de la culture, Rima Abdul Malak, entend « refonder le système » pour le rendre « plus vertueux »« Le déploiement du plan Mieux produire, mieux diffuser constituera l’orientation majeure de la politique ministérielle pour le secteur de la création artistique », indiquent les documents budgétaires, et concernera « tous les champs du spectacle vivant », théâtre, danse, cirque, arts de la marionnette, opéra, orchestres, musiques actuelles…

« C’est une urgence, on n’a plus le choix, sinon on ne pourra plus produire et rien diffuser », résume, sans ambages, un bon connaisseur du dossier. Trop de créations tournent peu ou mal. Voilà près de vingt ans que cette observation est soulignée à intervalles réguliers (rapport Latarjet, en 2004, Entretiens de Valois, en 2009, rapport de la Cour des comptes en 2022). Et cette tendance de fond n’a cessé de s’aggraver.

Deux chiffres saisissants – fournis par les magistrats de la Rue de Cambon et repris par la ministre de la culture lors de la présentation, en septembre, du budget 2024 du ministère – résument la situation : en 2019, le nombre moyen de représentations d’un spectacle dans un centre dramatique national était de 3,7 représentations et de 2,3 dans une scène nationale. « Il fut un temps où les théâtres publics offraient a minima trois semaines de programmation. Aujourd’hui, c’est quatre à huit jours au maximum. Je trouve cela stupéfiant, déplore l’auteur et metteur en scène Joël Pommerat. Il y a sans doute des choix contraints, mais c’est désastreux, car cela empêche de faire évoluer et grandir un spectacle. »

Pour les labels et réseaux soutenus par la Rue de Valois, le contexte actuel ne cesse d’accentuer les difficultés financières. La récente décision de Stéphane Braunschweig de ne pas briguer un nouveau mandat à la tête du Théâtre national de l’Odéon, à Paris, et l’annulation des représentations des Emigrants, la nouvelle pièce de Krystian Lupa, au Théâtre du Maillon (scène européenne), à Strasbourg, sont là pour en attester. Après les longs mois de fermeture des lieux lors de la crise due au Covid-19, qui ont entraîné un embouteillage des productions, c’est désormais la crise inflationniste qui plombe les budgets et réduit fortement les marges artistiques.

La baisse des moyens disponibles pour la création est évaluée à plus de 20 millions d’euros en 2023 par la direction générale de la création artistique (DGCA). De plus, les collectivités territoriales (qui supportent majoritairement les institutions du spectacle vivant en région) peinent à maintenir leur financement. A ce contexte budgétaire très contraint s’ajoutent un vieillissement, une volatilité du public de moins en moins enclin à s’abonner et de jeunes générations davantage attirées par les usages du numérique. Enfin, le secteur du spectacle vivant doit mener sa transition écologique. Bref, c’est un peu la quadrature du cercle et, pour le ministère, une communication qui relève de la gageure.

Un effet ciseaux intenable

Car comment mieux produire et mieux diffuser sans, de fait, réduire le nombre de créations ? Le propos n’est jamais tenu tant il est inflammable. Pourtant il existe un effet ciseaux (de plus en plus de compagnies aidées mais de moins en moins de dates par spectacle) qui devient intenable à l’heure où les lieux de diffusion et de production voient se réduire leurs marges artistiques. Alors que se cache-t-il derrière ce double emploi du mot réconfortant « mieux » ?

Pour « faire émerger une nouvelle écologie de la production et de la diffusion », Rima Abdul Malak entend notamment développer les « mutualisations et coopérations » entre structures culturelles. Et la ministre de citer en exemple la Co[opéra]tive, un collectif de production rassemblant trois scènes nationales (Besançon, Dunkerque, Quimper) et trois établissements lyriques (Opéra de Compiègne, Opéra de Rennes, et Atelier lyrique de Tourcoing) qui mettent en commun leurs moyens et leurs compétences pour coproduire à parts égales, chaque année, une création. « Ce modèle, qui permet notamment de multiplier le nombre de représentations, j’aimerais idéalement le dupliquer », défend la ministre.

« Mieux produire, c’est probablement moins produire. Mais ça ne veut pas forcément dire moins d’emplois artistiques mais plutôt donner plus de temps et de moyens au travail de production, afin de créer dans de meilleures conditions et de mieux trouver un public », promet-on au ministère. « Il y a encore quinze-vingt ans, il fallait cinq coproducteurs pour faire un spectacle. Cette année, par exemple, pour la création du Jardin des délices, de Philippe Quesne, au Festival d’Avignon, il y avait dix-sept coproducteurs ! Ce n’est plus de la production, c’est de l’achat anticipé amélioré pour une ou deux dates. Il faut resserrer tout ça et bien définir la responsabilité et l’engagement des uns et des autres », estime-t-on.

Frontière entre public et privé

Pour « mieux diffuser », c’est-à-dire encourager des séries de représentations plus longues, et des tournées plus cohérentes et écoresponsables, le ministère veut mettre fin aux clauses d’exclusivité territoriale et « sortir des logiques de cavalier seul ». Il entend également faciliter la reprise, dans le secteur public mais aussi dans le secteur privé, des spectacles les plus courus. Dans ce domaine, quelques (rares) exemples montrent que des coopérations sont possibles, que des projets créés dans le public peuvent continuer leur vie dans le privé.

Molière du théâtre public en 2022, Les gros patinent bien, cabaret de carton imaginé par Pierre Guillois et par Olivier Martin-Salvan, cumule, depuis sa création en 2020, plusieurs centaines de dates à travers la France sur les scènes subventionnées et dans des théâtres privés parisiens. Deux spectacles de Joël Pommerat, Contes et légendes (créé en 2019 à la scène nationale La Coursive à La Rochelle) et La Réunification des deux Corées (créé en 2013 à l’Odéon-Théâtre de l’Europe), seront repris, à partir du mois de janvier 2024 et jusqu’au 14 juillet 2024, au théâtre privé de la Porte-Saint-Martin, à Paris.

« C’est la quatrième fois que nous collaborons. C’est une question de volonté et de personnes. Jean Robert-Charrier, le directeur [du théâtre] de la Porte-Saint-Martin, est dans une démarche singulière et peu répandue », insiste Joël Pommerat. « Je ne veux pas être un alibi. Cette coopération n’est pas la preuve qu’il n’y a pas de frontière entre public et privé », précise-t-il. Tarifs abordables, nombre de représentations hebdomadaires limité à cinq, jauge contenue à 700 places au lieu de 1 000 pour assurer une visibilité optimale à chaque spectateur, la direction du théâtre privé de la Porte-Saint-Martin a accepté les exigences du metteur en scène issu du spectacle vivant subventionné.

« Ce modèle est reproductible à condition de ne pas être dans l’appât du gain. On gagne forcément moins d’argent qu’avec une pièce de boulevard à 80 euros la place », résume Jean Robert-Charrier, qui revendique une « programmation cohérente » en produisant également des spectacles d’Alain Françon (Avant la retraiteUn chapeau de paille d’Italie), figure du théâtre public. Ce metteur en scène juge le lien entre public et privé « de plus en plus poreux ».

Succès incontestable de la rentrée théâtrale, son adaptation d’un Chapeau de paille d’Italie, avec Vincent Dedienne dans le rôle principal, a attiré « un public mixte, populaire, celui que j’ai cherché pendant douze ans quand je dirigeais le Théâtre national de la Colline », assure Alain Françon. Le plan ministériel Mieux produire, mieux diffuser lui paraît un « chantier intéressant à condition d’aller au-delà du slogan et du mot d’ordre, et de reposer la question du financement du théâtre public et des compagnies ». Or ces dernières sont trop souvent dans une course à la création pour obtenir des financements. « La maturation d’un spectacle demande du temps », soulignent aussi bien Alain Françon que Joël Pommerat.

Enveloppe de 10 millions d’euros

Parmi les pistes envisagées par le ministère figure l’évolution des critères pour décrocher des aides. Il pourrait s’agir de mieux prendre en compte la participation des compagnies aux ateliers d’éducation artistique et culturelle (EAC), à des résidences territoriales, mais aussi de comptabiliser une reprise du répertoire comme une création, afin de permettre aux pièces qui ont bien marché de poursuivre leur vie.

Le cahier des missions et des charges des structures labellisées pourrait, lui aussi, être « adapté », indique un document de la DGCA, afin d’alléger le millefeuille d’obligations qui se sont superposées d’année en année. « On pourrait imaginer, pour les opéras nationaux, de réduire l’obligation du nombre de créations annuelles si certaines sont des coproductions. Idem pour les scènes nationales qui seraient incitées à dédier une partie de leur marge artistique à la coproduction mais dans une part significative (au moins de 10 % à 15 % d’une production) », détaille un proche du dossier.

En 2024, 10 millions d’euros seront spécifiquement consacrés à ce nouveau plan de refondation. L’attribution de cette enveloppe sera conditionnée à un minimum de coproduction, de mutualisation et à un allongement des séries de diffusion. « Mais on ne fera pas ces efforts tout seul, nous devons travailler en cohérence avec les collectivités locales », a prévenu la ministre qui appelle à un nouveau « pacte budgétaire ». Comprendre : inciter les collectivités à poursuivre le principe des financements croisés (quand l’Etat débourse de nouveaux moyens financiers, les collectivités en apportent aussi). « Compte tenu de l’attrition très rapide des marges artistiques, il faut que chacun remette de l’essence dans le moteur sinon la voiture va s’arrêter », avertit un connaisseur du secteur.

Après avoir acté, en avril, la nécessité de « ralentir » le rythme des productions, le Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (première organisation d’employeurs des scènes publiques) s’inquiète désormais des conséquences de ce plan Mieux produire, mieux diffuser : « Il risque simplement de se résumer à organiser la pénurie autour de projets sur des critères multiples et dans des conditions financières intenables avec les collectivités territoriales. » Dans une motion adoptée à l’unanimité, mardi 19 décembre, le syndicat estime, à l’issue des concertations avec le ministère, être arrivé à une « impasse ». Alertant sur la « paupérisation récurrente du spectacle vivant », il refuse de « jouer le jeu de nouveaux dispositifs qui ne comblent pas les déficits structurels ».

Envoyé de mon iPad

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  • [rue] J’ai pas droit de copier des articles du monde, Jacques livchine, 28/12/2023

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