Une revue de presse en ce début d'automne.

Lundi 23 septembre

Barnier 1, acte 1, scène 1, jour 1. Êtes-vous prêts ?

Les passations de pouvoir ont débuté, le Premier ministre a détaillé sa méthode ("de l’action, du terrain, des résultats, de l’efficacité et moins de com"), son grand oral aura lieu le mardi 1er octobre à l'Assemblée.

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Après un accouchement dans la douleur, la France a (enfin) un gouvernement. Un gouvernement bleu d'Auvergne, franchement à droite (sans Fillon, qui vend des moufles sur la Place Rouge), mais aucune des "avancées sociétales" ne sera remise en cause (PMA, IVG, droits LGBT). Et un gouvernement beaucoup plus "province". La distance entre le lieu de naissance des ministres et Paris est passé de 17 km sous Gabriel Attal à 210 km sous Barnier (Le Grand Continent).

Beaucoup de petits nouveaux, tel Antoine Armand, le jeune (33 ans) ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie. Peu de proches de Macron, à l'exception de Sébastien Lecornu qui reste aux Armées. Rachida Dati conserve la Culture, la macroniste Anne Genetet est à l’Éducation, le MoDem Jean-Noël Barrot aux Affaires étrangères, l’ex-député socialiste Didier Migaud à la Justice... Mais celui qui fait couler beaucoup d'encre est l'ultra-conservateur Bruno Retailleau, ex-chef des sénateurs LR, qui s'installe place Beauvau. Sa priorité ? "Couper les appels d'air migratoire et muscler la lutte contre l'insécurité", en dépit d'effectifs policiers "rincés par les JO" (Le Figaro). Mais bien d'autres urgences l'attendent : le narcotrafic qui ronge la France, la situation explosive en outre-mer, la crise dans la police (30.000 départs à la retraite d'ici à 2030 et peu de recrutements, salaires, modernisation, etc.).

Les défis sont immenses. "Herculéens", selon Die Welt (la presse étrangère nous scrute), qui précise : "Les finances publiques françaises sont une horreur". Et le Premier ministre les a égrainés hier soir : budget, immigration, retraites, santé... Ses marges de manœuvre sont très étroites et son bail, "précaire" (La Croix, Le Télégramme). À peine son gouvernement annoncé que Mélenchon appelait à s'en "débarrasser aussitôt que possible", suivi par François Hollande et Olivier Faure. "Je n'ai pas encore ouvert la bouche ! a protesté Barnier. Je regrette tant de sectarisme et d'intolérance" (France 2).

Mais pour la motion de censure, ce n'est pas la gauche, minoritaire, qui décide. C'est Marine Le Pen. La censure, elle l'a prévue pour l'été 2025, lorsque de nouvelles élections législatives pourront avoir lieu. D'ici là, elle prépare ce qu'elle appelle "la grande alternance" (l'Opinion)

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En Allemagne où des élections ont eu lieu ce week-end, le chancelier Scholz sauve ses fesses de justesse (30,9% pour le SPD, vs 29,2% pour l’AfD. les Verts s'effondrent, et le parti d'extrême droite AfD (+6 points), fait un tabac chez les jeunes.

En passant : l’ancien chancelier Schröder, passé au service de Vladimir Poutine et toujours membre du parti social-démocrate au pouvoir, a clamé son soutien à Donald Trump contre Kamala Harris

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La Russie ne participera pas à une "Conférence pour la paix", prévue en Suisse (France Info). Poutine a bien l'intention de continuer sa guerre, le pied sur le champignon. Il veut multiplier par 10 sa production de drones et "expulser" les Ukrainiens de la région de Koursk d'ici à la fin octobre (Washington Post). Pour motiver la chair à canon, il a "doublé la solde mensuelle des contractuels". Un nouvel engagé touche désormais près de 4.000€/mois, soit "10 fois plus que le salaire moyen en Russie" Sans compter la prime d’engagement, de 11.500€. En cas de décès, et à condition que le corps soit retrouvé, la famille perçoit une prime supplémentaire de 100.000€ ! Résultat, selon le Monde : "un Russe mort rapporte aujourd’hui davantage à sa famille qu’un Russe vivant". Tout ce bel argent relance la consommation et "dope la croissance" (+4% au 2e trimestre 2024) Et, faute de main-d’œuvre, le chômage est au plus bas. L’économie russe frôle la "surchauffe", mais tient encore le coup grâce aux recettes des exportations de matières premières (les sanctions sont contournées). Résultat, selon un expert : Poutine n’a "aucun intérêt à briser cette bulle économique (...) Revenir à une situation de paix et démobiliser une armée de criminels se révéleraient très dangereux. Cela n’intéresse pas Vladimir Poutine. La Russie peut bénéficier d’une croissance continue pendant au moins 5 à 6 ans, soit beaucoup plus longtemps que ce que l’Ukraine peut supporter" (Le Monde).

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"Dévorés par le désir de vengeance", le Hezbollah a mené une "attaque inégalée" dans le nord d'Israël, tirant 150 roquettes, des missiles de croisière et utilisant des drones (Corriere Della Sera). Des tirs sont aussi venus d'une milice islamiste proche de l'Iran, en Irak. Le Hezbollah, "qui a tous les attributs d'un quasi-État, avec des services de santé, une banque, des médias et un arsenal militaire alimenté par l'Iran", a gangrené le Liban, explique un ancien général libanais (Le Parisien). L'attaque israélienne de la semaine dernière l'a "discrédité et humilié. Le Hezbollah apparait infiltré jusqu'à la moelle par les services israéliens".

Selon plusieurs médias israéliens, Netanyahou aurait proposé un accord pour la libération des otages à Gaza en échange d'une sortie du chef du Hamas et de l'arrêt des combats. Silence radio. Israël enquête donc pour savoir ce qu'est devenu Yahya Sinwar. A-t-il été blessé, tué, ou a-t-il délibérément coupé tout contact avec le monde extérieur ? (Haaretz). Le Guardian se demande si sa mort pourrait mettre un terme à la guerre à Gaza.

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En Bref : Pas de ministre du handicap dans le gouvernement Barnier... - Désormais, les États-Unis dépenseront plus pour rembourser leur dette que pour leur Défense (Financial Times) - Créée par des éboueurs d'Ankara, une bibliothèque propose à tous, gratuitement,  30.000 livres sauvés de la benne - Le NFP n'a réuni que 3.200 manifestants contre Macron-Barnier, samedi, à Paris - Éric Ciotti quitte LR et la présidence du parti - Le PS ne votera finalement pas la proposition de loi du RN pour l'abrogation de la réforme des retraites - Signe de la gravité de la situation, la CRS 8, unité des forces de l’ordre spécialisée dans les violences urbaines, a débarqué en Martinique pour y rétablir l'ordre –

Et la rue dans tout ça ?

Bon lundi,

François