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[rue] Chronique du Kyrgyzstan (3)


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  • Subject: [rue] Chronique du Kyrgyzstan (3)
  • Date: Mon, 3 Oct 2011 23:14:29 +0100 (BST)
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Quatre jours de festival.... Avec un public qui vient et revient chaque jour.... un peu plus nombreux !
En fait, on a eu vraiment l'impression que le festival naissait cette année, parce que mieux organisé : une programmation de 10h à 20h,
avec des pics entre 14 et 20h avec plusieurs propositions à la fois, dans le parc central de Bishkek.... 

L'aspect positif est vraiment la réaction enthousiaste du peuple kyrgyze, joueur, complice, emballé, enthousiaste, candide et malin à la fois.
Des jauges (quel vilain mot) de 600 à 700 spectateurs maximum, des compréhensions de placement extrêmement rapides, du respect et de la fascination (Les Kikiristan, une demie heure après avoir joué, était encore sous le feu des appareils photo, en compagnie de filles magnifiques hilares et ravies d'être prises en photo avec eux, et faisant patiemment la queue en attendant leur tour)

L'alchimie de l'équipe française était de proposer du clown (avec Jacka, terminant son show avec un heurt très intense avec une conductrice de voiture et son mari, lequel finissait par un striptease sur la caisse. Un cercle incroyable pour ses quatre dernières, et des acteurs kyrgyzes qui ont donné leur meilleur.), mais aussi du cirque décalé, avec Julien et Yang (des Goulus- dans un numéro mêlant jonglage d'objets du quotidien, portées acrobatiques, musique, et ambiance tendre, qui ont aussi déclenché l'ivresse des clic clac des appareils photos), et de la marionnette, avec Pepe de la Cabana, mascotte du festival, dont tout le monde connaissait le nom avant qu'il ne se montre, parce que les kyrgyzes l'avaient vu à la télé, de la danse intime avec Aurélie, de la compagnie désuète, malade comme un chien pendant trois jours (angine carabinée) qui aura jouée le premier jour en banlieue (il y a 46 banlieues à Bishkek), et le dernier jour du festival... Elle a été très impressionnée par la facilité à s'abandonner des Kyrgyzes (notamment féminines) et leur souplesse complice dans la danse intimiste et duale qu'elle propose. Et puis, l'Impérial Kikiristan, que tout le monde attendait et qui a finit en beauté avec un groupe de jazz kyrgyze (les Salt Nuts) avec qui nous avons fini le festival la nuit dernière avec tous les artistes.

Reste que rien n'est gagné.... Les élections présidentielles ont lieu dans un mois (Plus que 25 candidats). Si ce festival n'est pas aidé, il n'en restera bientôt plus qu'un beau souvenir... parce que le potentiel artistique est quand même faible ! Côté Kazak, il y a Art&Shock, côté kyrgyze, il y a Mecto D.... Le reste, c'est quand même pas ça. Oui, il y a de super Breakers, il y a des performances intéressantes, mais pas encore de quoi laisser ce festival vivre sa propre vie. 
Et là, nous nous posons la question de notre pertinence là-bas, suite à une réflexion d'une kazak disant "Maintenant, lorsqu'il y a un spectacle de rue qui marche, les gens disent : ils doivent être français, même si les acteurs sont kyrgyzes ou kazaks".... S'y serait on pris comme des manches ? Ne vaut il pas mieux créer les conditions de l'envie artistique par la transmission (Master Class, boulot en commun, rencontres artistiques....) pour que nous ne soyons pas les "v'dettes attendues" de cet événement ??? On a beau faire, il y a toujours des effets pervers dans ce qu'on fait. A nous d'en tirer les conséquences et de les aider plutôt que d'en retirer les applaudissements.

Comme quoi, cher Jacques Livchine, il n'y a rien de simple.... Et pourtant, j'y crois !

jluc

Les GOULUS
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  • [rue] Chronique du Kyrgyzstan (3), JL des Goulus, 04/10/2011

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