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[rue] Re: fond du coeur


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  • From: benoitpiel < >
  • To: Liste Rue < >
  • Subject: [rue] Re: fond du coeur
  • Date: Fri, 23 May 2014 11:34:44 +0200

Salut
Jean Michel a soulevé LA question

Au delà de l'indispensable réglage sur le concret
(financer le régime : ce qui semble la meilleure solution est l'équilibre salaire / indemnité raisonnable pour tout le monde non? Et pas sortir les techos du régime - en gros si t'as 500 de salaire PE te file 900 ou 1000, si t'as 1000 de salaire PE te file 500 ou genre... vous avez compris l'idée)

Au delà de ça la big question c'est de comprendre la différence entre industrie culturelle, ET culture
(pour les FranckLepagiens, culture ou art, citoyenneté, éduc pop, politique... en fait ça porte plein de noms différents ce qui est VRAIMENT fait pour et par l'Humain et en fonction de lui)

voilà l'axe idéologique à intégrer me semble t'il dans la défense de nos métiers et de nos droits.

industrialiser tout : La classe dominante fonctionne comme ça depuis le 19ème siècle avec un grand succés : 
Ça permet de dégager des économies d'échelles, spéculer, et gérer toute chose dans le clergé de "l'église de chiffrologie".

l'argument pas dévelloppé mais intégré par tout le monde (y compris les victimes de ça, superbe conditionnement): l'humain c'est compliqué, faut négocier, le pouvoir se dilue, se perd, y'a les fameux abus... non!  on ne veut que du comptable. Donc que de l'industriel

regardez partout, ce qui est mis à mal c'est ce qui échappe à cette industrialisation, ce qui veut rester artisanal, dans l'empirique de l'humain quoi, ça, ça fait chier!!

mais pour illustrer ce qui se passe de ce fait, prenons 2, 3 exemples :
un éleveur de poulet en intensif, qui dit en confidence "moi, les poulets que je fais je les boufferai pas! je vois l'horreur du truc non merci j'ai mes poules à moi qui courent dans le champ derrière la maison" et il ajoute "que voulez vous c'est comme ça"

le paysan en légume hydroponique sous serre chauffée au gaz : "moi je ne mange pas mes légumes ils n'ont pas de gout...." "que voulez vous c'est comme ça!"

combien de gens n'aiment plus leur travail, mais ils le font en disant "c'est comme ça"? des millions sans doute.

Et finalement le patron, le système, Pierre Gattaz et ses potes... s'en foutent du moment que y'a trois choses : beaucoup, vite, pas cher et profit à 2 chiffres pour eux
la qualité n'est plus que sur une apparence, la sécurité sur le minimum et l'hygiène dans un genre stérile. De la merde mais propre et vendable.

maintenant imaginez un médecin qui dit "moi mes gosses je ne les soignerais pas dans mon cabinet! je fais de la merde, non je les consulte chez moi le we quand j'ai du temps..."
Un instit : "moi mes gosses dans ma classe NON! je suis en mode minimum syndical...."
Et un artiste?

il fait comment un artiste?
un être humain dans son for intérieur, son amour propre, passe un sacré cap le jour ou il renonce à être responsable, je jour ou il renonce à réellement à aimer ce qu'il fait dans le vrai monde du travail (je parle pas de ses plaisirs en loisirs), contraint ou pas?... jusqu'où doit il refuser cette contrainte? (cf expérience de Stanley Milgram)

une vaste question se pose à lui et au système.
Pourquoi cette question n'est pas posée? n'est-ce pas une censure?

c'est la dessus qu'on doit se battre. on n'est pas encore des robots (mais ça vient)

("le totalitarisme commence quand l'humain devient superflu" Hanna Arendt)

Bizzz les amis
Benoit




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