Une deuxième opération d’expulsions doit démarrer jeudi 17 mai sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes. Dans le viseur des gendarmes mobiles, une vingtaine de squats.

L’État souhaite aller vite. Engager la deuxième vague d’expulsions dans la Zad de Notre-Dame-des-Landes dès le jeudi 17 mai, selon une source ministérielle. Sur la soixantaine de squats qui parsèment la zone, une vingtaine serait dans le viseur des gendarmes mobiles. Grosso modo autant que lors de la première opération, qui a eu lieu voilà un mois.

« On ne signera pas »

Dans le même temps, jouant sur deux fronts, l’État espère bien que les quinze zadistes, dont les projets d’installation ont été validés lundi, signeront ce mercredi les conventions d’occupation précaire. « L’intérêt des occupants de la Zad est de stabiliser leur situation et donc de signer ces conventions », insiste la source ministérielle.

Un argument qui, assurément, sera répété en boucle ce matin à la délégation d’occupants, qui sera reçue à la Direction départementale des territoires, à Nantes.

« Nous n’avons reçu les conventions d’occupation précaires que ce mardi. Sept pages pour chacune ! Avant de signer, il faut qu’on fasse étudier les multiples clauses par nos juristes », affirme une zadiste. Lucas, un brasseur de 29 ans, dont le projet a été retenu, maugrée : « Oui, on s’inscrit bien dans une démarche de régularisation. Mais il est hors de question qu’on signe alors que des expulsions sont annoncées. »

« Vouloir des régularisations et détruire des habitats, c’est un message aberrant. L’État est complètement schizophrénique », s’agace un zadiste, qui a présenté, avec six autres, un projet artisanal autour d’une forge et d’un atelier cuir, qui sera examiné par les élus locaux.

Résistance

En ce mardi après-midi, tous campent sur cette position. Marcel Thébault, un agriculteur historique désormais régularisé, soupire, tout en coupant des chardons avec quelques zadistes : « L’État veut-il vraiment que ça s’arrange ? »

Une certitude, les occupants, au moins les plus radicaux, sont bien décidés à résister.

Ouest France - 16 mai 2018