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[rue] Re: Re : Re: Re: Re: Re: une Ex apprentie de la FAI AR


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  • From: Laurent Driss < >
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  • Subject: [rue] Re: Re : Re: Re: Re: Re: une Ex apprentie de la FAI AR
  • Date: Tue, 5 Apr 2011 01:52:40 +0200
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Salut la rue, 

Laurent, sortant faiar.

Dix-huit mois de rencontre, de remises en question de son travail, de ses méthodes qu'on passe au filtre du collectif, dix-huit mois pour en fin de compte s'égarer, et ne garder comme le dit Jean-Luc qu'une obsession qui t'empêche de dormir, te réveille très tôt le matin.
Dix-huit mois de rencontres, de voyages, d'allers-retours vers soi, une formation d'artiste c'est en effet un contresens qui porte aux lèvres un sourire.
Quoiqu'il en soit, la faiar a raison d'exister et d'utiliser l'argent public à ses fins. Avant d'entrer à la faiar je me suis dit c'est dingue cette formation, ça cache un truc, y'a un vice caché, c'est trop généreux pour être vrai. En fait c'est comme ça mais quand même je crois qu'il y a, mine de rien un deal. On te donne beaucoup, on fout bien le bordel dans ta tronche, dans ton larfeuille et dans ta vie sociale, et en échange ben t'essaye de sortir le meilleur de toi-même. (Je me suis planté sur ces fameux panoramas, après je vois pas ce que y'a de courageux à le dire, mais aujourd'hui je pourrais vous dire pourquoi je me suis planté, ce que j'ai pas fait, ce que j'ai mal fait ; mais je pourrais aussi vous dire ce que j'ai fait, les étapes franchies, et quelles encore à franchir, mais ce n'est pas le propos de ce courrier)
Alors mettre de l'argent public là dedans ? Je crois qu'il vaudrait quand même mieux le mettre dans un réacteur EPR fiable, qu'on soit pas emmerdé par des catastrophes naturelles, non ? Mettre de l'argent public dans un centre de formation et de recherche autour des arts de la rue, c'est quand même un beau foutage de gueule, comme si ça pouvait changer quoi que ce soit. En effet, vaut peut-être mieux faire des festivals, et déloger le public de devant sa télé sur trois jours donner l'illusion que la vie est ailleurs. 

Retour sur la faiar, puisque c'est ici le sujet de nos discussion.
j'en étais resté sur le fait qu'elle a raison de taper dans l'argent public pour exister parce que : c'est toujours de l'argent qui va pas ailleurs (rond point, chars d'assaut,  autoroutes, etc, etc.) donc par là ça veut déjà dire que la société (i.e nous via nos représentants de l'Assemblée) investit dans du pas rentable, et ça déjà c'est pas mal, enfin, pas rentable, ça dépend ce qu'on cherche. Quand une société investit dans l'art, c'est peut-être qu'elle cherche à s'élever, aller* savoir (clin d'oeil). Secondo, vu de l'intérieur : une formation créée par "le pape des arts de la rue", Mr Crespin, et qu'est-ce qu'un pape sinon celui qui fait le pont entre le ciel et la terre, y' a donc cette idée de transmission ; mais en plus de ça y'a aussi l'idée de foutre un peu le bordel dans le monde qui par nature se range, s'habitue à ses repères, s'y trouve bien. Et ça et bien moi ça, je trouve que c'est à la fois couillu et généreux. Couillu parce qu'il en faut quand même pour aller déranger ce qu'on a soi-même mis en place, généreux parce qu'au fond on ne se dit pas après moi le déluge, et je rends ici un vibrant hommage à Michel Crespin qui est à l'origine de cette formation itinérante.

"Créateurs de demain" c'est une ambition qui s'affiche post-parcours faiar, voilà, nous avons reçu des enseignements riches et variés, la tête dans le guidon et les mains dans le cambouis, on ne voit pas grand'chose, on affirme petit à petit (je parle pour moi) des choses qui apparaissent essentielles, et on creuse, et puis un beau jour faut montrer, mais c'est pas le meilleur moment, et puis des fois on est con, on s'égare (je parle pour moi), on se plante en face d'un public à qui on ne sait plus quoi dire, parce que c'est pas vraiment le public, c'est pas les gens pour lesquels on travaille, c'est un peu la famille, un peu la profession. Fallait peut-être se positionner face à la profession, je l'ai pas fait, et j'ai encore quelques dents dans le gosier, bref là une fois de plus je m'égare, je parle de moi, c'était pas le propos. "Créateurs de demain" peut-être parce qu'on nous offre dix-huit mois pour notre gueule, pour rechercher quelque chose d'essentiel, d'irréfutable, etc. Peut-être parce qu'on nous offre le temps de creuser en dehors de toute contrainte de production, et c'est une liberté énorme (et qui n'est pas gratuite), c'est peut-être ce luxe + le luxe de toutes les rencontres + une expérience collective + une réflexion personnelle, etc etc qui nous donne les moyens de proposer des choses qui font avancer le bouzin, mais c'est pas pour demain (je parle pour moi), peut-être pour après demain, en tout cas c'est pas pour rien, c'est pour les gens, c'est pour le public, c'est pour une société un peu plus intelligente, c'est aussi pour remettre en cause les systèmes actuels, quelle économie inventer pour les arts de la rue de demain, quelle hétérotopie réaliser (une hétérotopie est une utopie réalisée, acceptée par la société dans la mesure où elle n'est pas complètement dedans : cimetière, prison, théâtre, club Med, festivals de rue, ...) pour demain ? L'économie festivalière est quasiment la seule aujourd'hui capable de financer notre secteur d'activité, c'est pas bon, ça, d'avoir qu'un seul employeur.

Bon je m'interromps ici, sans relire pour les fautes d'orthographe et les erreurs de construction.

à bientôt, dans une réalité de chair et d'odeurs

bien à vous






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