C'est vrai que ça donne envie de partir de l'Hexagone vu ce qui s'y
passe avec les Guéant & co ... Mais j'imagine qu'on peut aussi choisir de
rester et de résister.
Surtout quand on lit tes chroniques et les nouvelles du monde (Syrie
etc.).
Accablant.
Marie
Dans un e-mail daté du 07/02/2012 19:26:09 Paris, Madrid,
a écrit :
Est-ce curieux que l'on m'envoie cette lettre suite aux chroniques
iraniennes ?
Pas tant que cela... Je constate que les alliances françaises
fonctionnent à plein pour les cours de français, que ce soit au Kirghizstan ou
en Iran. Mais tous savent qu'ils ne seront pas les bienvenus en France. C'est
donc vers le Québec et le Canada qu'ils espèrent partir un jour. La fuite des
cerveaux a démarré depuis un moment... Tout ceux qui ont un peu de bagages
fichent le camp, c'est le cas des portugais (la classe aisée pourtant) qui
fichent le camp au Brésil (25 000 nouveaux portugais à Rio de Janeiro), et
c'est le cas de tous ces pays dont les habitants estiment qu'ils n'ont pas
d'avenir.... La faillite du système est en pleine consummation !
JLuc
Une lettre du fils de cette femme à laquelle
notre ministre de l'intérieur vient de refuser la nationalité
française.
Lettre à M. Guéant
monsieur le ministre de l'Intérieur, de l'Outre-Mer, des
Collectivités territoriales et
de l'Immigration
Le crachat et le rêve français, par
Amine El Khatmi Monsieur
le ministre,
La sous-direction de l'accès à la
nationalité française du ministère que vous dirigez vient de
signifier à madame S.Boujrada, ma mère, le classement de son dossier et
un refus d'attribution de
nationalité.
« Vous ne répondez pas aux critères », est-il écrit
dans un courrier sans âme que l'on croirait tout droit sorti de
l'étude d'un huissier ou
d'un notaire.
Ma mère est arrivée en France en 1984. Il y
a donc vingt-huit ans, monsieur le ministre, vingt-huit ans !
Arrivée de Casablanca, elle maîtrisait parfaitement le français
depuis son plus jeune âge, son père ayant fait le choix de
scolariser ses enfants dans des établissements français de la
capitale économique marocaine. Elle connaissait la France et son
histoire, avait lu Sartre et Molière, fredonnait Piaf et Jacques
Brel, situait Verdun, Valmy et les plages de Normandie, et faisait,
elle, la différence entre Zadig et Voltaire ! Son attachement à
notre pays n'a cessé de croître. Elle criait aux buts de Zidane le
12 juillet 1998, pleurait la mort de l'abbé Pierre. Tout en elle
vibrait la France. elle sentait la France, sans que jamais la
flamme de son pays d'origine ne s'éteigne vraiment. Vous ne
trouverez trace d'elle dans aucun commissariat, pas plus que dans
un tribunal. La seule administration qui pourra vous parler d'elle
est le Trésor public qui vous confirmera qu'elle s'acquitte de ses
impôts chaque année. Je sais, nous savons, qu'il n'en est pas de
même pour les nombreux fraudeurs et autres exilés fiscaux qui,
effrayés à l'idée de participer à la solidarité nationale, ont
contribué à installer en 2007 le pouvoir que vous incarnez. La
France de ma mère est une France tolérante, quand la vôtre se
construit jour après jour sur le rejet de l'autre. Sa France à elle
est celle de ces banlieues, dont je suis issu et que votre héros
sans allure ni carrure, promettait de passer au Kärcher, puis de
redresser grâce à un plan Marshall qui n'aura vu le jour que dans
vos intentions. Sa France à elle est celle de l'article 4 de la
Constitution du 24 juin 1793 qui précise que «tout homme - j'y
ajoute toute femme - né(e) et domicilié(e) en France, âgé(e) de 21
ans accomplis, tout(e) étranger(e) âgé(e) de 21 ans accomplis, qui,
domicilié(e) en France depuis une année, y vit de son travail, ou
acquiert une propriété, ou épouse un(e) Français(e), ou adopte un
enfant, ou nourrit un vieillard, tout(e) étranger(e) enfin, qui
sera jugé(e) par le corps législatif avoir bien mérité de
l'humanité, est admis(e) à l'exercice des droits de citoyen
français». La vôtre est celle de ces étudiants étrangers et de ces
femmes et hommes que l'on balance dans des avions à destination de
pays parfois en guerre. Vous comprendrez, monsieur le ministre,
que nous ayons du mal à accepter cette décision. Sa brutalité
est insupportable. Sa légitimité évidemment contestable. Son
fondement, de fait, introuvable. Elle n'est pas seulement un
crachat envoyé à la figure de ma mère. Elle est une insulte pour
des millions d'individus qui, guidés par un sentiment que vous ne
pouvez comprendre, ont traversé mers et océans, parfois au péril de
leur vie, pour rejoindre notre pays. Ce sentiment se nomme le rêve
français. Vous l'avez transformé en cauchemar. Malgré tout,
monsieur le ministre, nous ne formulerons aucun recours contre la
décision de votre administration. Nous vous laissons la
responsabilité de l'assumer. Nous vous laissons à vos critères, à
votre haine et au déshonneur dans lequel vous plongez toute une nation
depuis cinq ans. Nous vous laissons face à votre
conscience. Quand le souffle de la gifle électorale qui
se prépare aura balayé vos certitudes, votre arrogance et le
système que vous dirigez, ma mère déposera un
nouveau dossier. Je ne vous salue pas, monsieur
le ministre. Amine EL KHATMI, 23 ans, étudiant en droit
(master 2), Français
Bernard HERON www.lepetitlivrevert.fr
=
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acceder aux archives, a l'aide, a la conversion de mail, a la page de
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