De : nicolas <
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À : Didier TAUDIERE <
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Envoyé le : Samedi 18 février 2012 21h13
Objet : [rue] Re: [listenationale] Convention collective privée = une mise à mort programmée des arts de la rue
Salut Didier,
En réponse à ton mail perso que je garde au chaud, je voulais te dire
à quel point je sais le boulot mené par Yannis, mais comme tu peux le constater, à part quelques personnes qui se comptent sur les doigts d'une main, c'est le néant sidéral concernant cette question des conventions sur les listes rue et fédé. J'ai essayé de secouer le cocotier, comme Thierry et Vincent, mais je désespère un peu. A-t-on ce qu'on mérite?
Et nos enfants, qu'auront-ils?
Je n'ai pas envie pour l'heure de baisser les bras.
Ce qui est central dans nos différends avec les syndicats, et notre non reconnaissance en tant qu'organisation syndicale, ce qu'il est difficile de mettre en avant, c'est que la Fédérue se veut syndicat sans en avoir le look et le fonctionnement (préhistorique?). La mise à bas des clivages artistes/techniciens et spectateurs/artistes tient pour beaucoup de nos conditions de représentation qui remettent fortement en cause un système très ancré, où spectateurs sont dans la salle,
technciens dans l'ombre des coulisses et artistes sur le plateau, à l'image d'une société où certains dirigent et d'autres subissent, sans possibilité de traverser "l'abîme mystique" de la fosse d'orchestre que décrit si bien Wagner.
La rue propose une autre forme de relation entre dirigeants et dirigés, quelque chose de plus participatif, plus trangressif, à l'image des passerelles entre spectateurs et artistes qu'elle investit.
C'est fondamentalement je crois ce que nos collègues syndiqués de la salle ont du mal à accepter ou même à comprendre, eux qui sont enfermés dans un clivage patrons méchants/salariés sympas, qui correspond certes au modèle social que proposent leurs salles, mais décalés tant de la réalité de nos pratiques que de la société actuelle. Les gens de la salle n'ont pas compris que depuis 68, on avait supprimé les estrades des profs pour briser la frontière enseignants/enseignés.
La rue
propose d'autres sociétés. Et ça dérange. Tant les patrons à cause l'intermittence, qui les obligerait à dédommager à hauteur (avec charges patronales adaptées), les salariés qu'ils souhaitent flexibles, que les salariés syndiqués des salles, qui se sont habitués à cette version Disney du monde, où méchants et gentils sont clairement identifiés et s'opposent dans une lutte sans fin.
Y a du boulot.
Mais mobilisons-nous tous!
Bordel, nous sommes la deuxième pratique culturelle des Français derrière le cinéma, nous avons des subventions dédiées au ministère de la culture, un administrateur spécifique à la SACD, des centres nationaux, des festivals dédiés, une fédé et un raton laveur...
Nous aurions des auteurs, des œuvres, de l'argent pour créer, des lieux de représentation et nous n'existerions pas? Il y a des types qui croient qu'on n'est pas là? Et si on criait un bon coup tous ensemble pour nous
faire entendre comme en 2003?
Bien à toi, à vous touTEs,
Nicolas Soloy
Les Anthropologues
département arts de la rue de la Cie des Souffleurs
7 impasse des Chantereines
93100 Montreuil
www.anthropologues.fr
Fax + 33 (1) 765 00 935
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