Princes du bithume et géants de l'asphalte


Je vous écris de Montpellier, j'emprunte "princes du bithume" à Jehan Rictus joué par Garniouse.
ça fait du bien, du vrai texte bien incarné,  evidemment on dirait un hommage à ce pauvre Anarkao, ce déchirement total du soliloque du pauvre

Je débarque comme un naïf.
Je ne sais rien

Je vois que Montpellier multiplie les événements et festivals, je dis à la directrice de la culture Valérie Astésano : "vous connaissez l'effet multiplicateur de l'Euro Culurel"  ?

-"voyez, moi, pour la Zat, je laisse, outre les 6 € du tram, 6 repas à  15 € et deux nuits d'hôtel à 90 €"

En fait c'est plus que ça, tous les économistes s'accordent à dire que toutes les villes qui ont fait le pari de la culture ont connu un développement industriel conséquent ;  Voir Nantes.

Bon, je débarque,  je découvre.

D'abord il y a deux Zats par an, surprise , étonnement...

500 000 € par Zat,   peut -être moins que les autres grands festivals, mais  comparé à chez nous, au pays de Montbéliard,  c'est pas mal, c'est même énorme.

je comprends que la Mairie est derrière ça avec tout ce que cela suppose, je vois l'adjoint  à la culture  Saurel remercier Pascal Le Brun Cordier,  "nous étions 10 000 hier ! nous sommes 15 000 aujourd'hui" s'exclame t-il comme si c'était son meeting électoral.

L'affiche de Malte Martin, est efficace , elle est partout , en 80x120 et même en 4x3 ,  juste marqué dessus ZAT ! sans aucun baratin, sans sponsor, non ZAT !

Le titre il marche bien,  facile à assimiler, on ne dit pas " Zone artistique temporaire pour explorer l'imaginaire urbain".  on dit ZAT

Donc cela se passe dans un quartier : ligne 3 de la Gare  jusqu'à Celleneuve, vingt minutes de tram.

c'est plus qu'un quartier, c'est un petit village, pas de blocs, non, des petits immeubles,  on se ballade c'est sympa,

il y a un petit vent,

quelques rendez vous.

Le premier soir, la population ravie suivait la performance- tuile de Bistaki, femmes voilées, gosses de cinq ans, de dix ans, ménagères dans un état de virginité totale, à chaque phase de jonglage avec un sac à mains, ma voisine riait aux larmes.

Le lendemain, on ne se croit pas à un festival de théâtre de rue mais  dans un parc pour enfants, des dizaines de poussettes,  des gamins ravis, des familles aux fenêtres.

Tout le quartier est dehors,  toutes couleurs mélangées,  les enfants ne quittent pas Garniouze des yeux, et quand il sort son 7-65, c'est quasiment une curiosité à la puissance 1000,

Dans le parc il y a cette jolie fil de ferriste et sa marionnette Camélia avec musique live en direct. On est assis dans l'herbe on est bien.

La visite du quartier par ses habitants elle n'est pas théâtralisée du tout, je décroche , j'apprends  juste qu'il y a avait un tram en 1897 .

Ce que je note, c'est que c'est à dimension humaine, quand on a trotté  six minutes, c'est le maximum, il y a des tireuses à bière, des chaises longues, une cour d'école où Le Brun Cordier anime une zone d'apéro temporaire,  les gens préfèrent boire que discuter. Pourtant PLBC interroge et cherche des retours.

Est- ce que nous sommes devant une nouvelle proposition de festival ?

Pascal Le brun Cordier, c'est Monsieur "Pointu,"  je l'attendais dans un style nuit blanche, des propositions abstraites, conceptuelles.

Point du tout , il y a même le cinéma du dimanche soir,  Annibal très en forme, spectacle impressionnant,  bon évidemment ,  dans le forain, mais c'est très sophistiqué, je reste scotché 1 H 20.

Après il y avait un orchestre, turbo clap sation, Mazalda,   ils ne me retiennent pas, pourtant en acoustique c'était fort beau l'après midi, les sonos monstrueuses tuent la musique.

Cet après midi je vois  à l'arrêt du tram odan hodo , P2 BYN, ça a l'air d'être du Jeanne Simone, mais pas du tout, ils n'improvisent pas du tout, c'est beau ctte danse au milieu des gens qui passent, sans même regarder. 

Donc voilà, la mairie annonce quatre nouvelles éditions,

Les artistes qui vivent et travaillent à Montpeller ont une bonne place dans la ZAT, c'est le côté Bio  de la ZAT peu de  dépenses -carbone. 

Il y a plein de films, mais je n'ai pas le reflexe d'aller voir.  L'inventaire du monde, c'est un auteur  qui lit vingt minutes,  Moranton son nom j'aurais voulu un nouveau Perec, mais non.

Le programme est  dru  : 150 propositions, mais je ne suis pas champion dans la lecture des programmes, je préfère me laisser guider par le hasard.

La Zat est tournante, elle change régulièrement d'endroit , ça c'est un pari. 

Je ne devine pas encore la colonne vertébrale de la ZAT , y a t-il eu infusion plus que diffusion ?  en moins de six mois c'est pas évident,  n'empêche que  si toutes les villes de France nous commandaient deux Zat par an pour faire découvrir leur diversité urbaine, nous en serions fort heureux les uns et les autres.

Ce qu'il me paraîtrait intéressant d'approfondir, c'est le côté "valorisation de l'homme politique par la culture" . 

Ce sont mes premières impressions,  on en saura plus un peu plus tard.  La mairie cherche t-elle du rayonnement national ?    Et Pascal quel est clairement son objectif ?   Est il sur un siège éjectable ? Si j'ai bien compris, il sauvegarde son poste.   

Retour sur Audincourt tôt le matin,  à notre tour, RV avec notre mairie d'Audincourt  pour l'organisation  d'une MUSICATION GENERALE, le titre qu'on leur propose pour une fête de la musique éclatante, éclatée. 

Là le budget est de 10 000 €, on fait ça avec les forces locales. 

Sinon RV à Chalon dans la rue, avec la Franche- Comté, qui débarque à 80, pour fabriquer "un repas fouriériste"

JL

Jacques Livchine

Metteur en songes 

le théâtre de l'Unité, c'est toujours autre chose...

Blog + site  hhttp://www.theatredelunite.com