Bonjour, Jacques, les vieilles histoires de lions sont
Les Epopées zarma que ses pauvres conteurs nigériens se transmettent oralement
depuis bien longtemps et qu'ils contribuent ainsi à sauver du
rouleau-compresseur de l'islamisation. Tous les nigériens zarma les connaissent
et les écoutent religieusement. Et ils rient beaucoup ce faisant.
Il existe un enregistrement Ocora Radio France :
Epopées Zarma et Songhay par Jibo Baje.
Bien à toi, Jean Pierre.
Jean Pierre Estournet La Chaussée 03190 Hérisson France Tél : 0033 (0)6 85 48 26 68 www.photographes-nomades.net Sent: Sunday, May 13, 2012 8:06 PM
Subject: [rue] dialogue avec le stef Chers amoureux des espaces publics, pourtant tous privatisés
pendant les festivals
Je dois vous avouer que mon allergie va aux conteurs.
Pourtant j'ai connu Saani Bouda, et Tonton Ado, deux nigériens dont les
histoires en privé nous faisaient hurler de rire, mais dès qu'ils étaient
en public, ils tenaient à nous raconter des vieilles histoires de lions et de
crocodiles, où dès la quatrième minute je m'endormais ayant perdu le
fil.
Pourtant nous avons essayé de leur dire , racontez nous des vraies
histoires tirées de votre quotidien, de vos voyages, de vos fiancées
etc.
Mais non, ils étaient persuadés qu'il fallait des lions et des
éléphants dans leurs contes, obligation de couleur
locale.
Une fois j'ai rencontré un boucher qui nous a raconté sa relation à
l'animal et à la viande, c'était passionnant, mais il était boucher pas
conteur, je lui ai proposé de le devenir, ça ne l'intéressait pas.
Le conteur, pour se vendre doit tenir au moins 45 minutes, alors il allonge
la sauce, et ça n'a plus de goût. Mais comme il est seul, il ne coûte pas
cher, et ça intéresse énormément les petits lieux sans argent. En
principe il a un berlingot diesel.
J'en ai connu un formidable, Pie
Tshibanda, il n'était pas conteur, mais belge, il racontait juste son départ du
Congo, et son arrivée chez les blancs. Il n'avait jamais appris le théâtre, ni la scène, il
était nature. C'est tout. C'est d'ailleurs le seul conseil que
donnait Pina Bausch à ses artistes lycéens : soyez naturel. Et
lui il était passionnant, quand je l'ai vu, il en était à sa 600
ème.
Je vais chez le même coiffeur à Issy les Moulineaux
depuis 40 ans, Manu. Je te jure, son cancer de la prostate m' a
passionné, et il est le seul à m'avoir expliqué ce que c'est de devenir
impuissant, lui célibataire, et connu comme Dom Juan dans tout l'ouest parisien.
Voilà un beau et vrai sujet que devraient empoigner nos
conteurs.
Alors Stéphane, les Battucadas ? je suis sec sur le
sujet. Mais c'est vrai qu'ils sont excellents pour casser
l'ambiance, surtout pendant les repas quand t'as envie de discuter.
Sur les transports, t'as raison, hier on a fait 925 kms,
on était à Briançon et il fallait rejoindre la Bretagne, on est rentré à
Audincourt, ce dimanche, 700kms et on repart mercredi matin, où ça ? en
Bretagne, de nouveau encore 800 kms. Soit en une semaine 3800
kms. Hervée refuse de s'arrêter dans les stations avec boutique, parce
qu'on y reste 20 minutes, et seulement 6 minutes dans les aires de repos aux
toilettes approximatives. Je crois que tu as déjà traité ce problème. De
plus quand on est en jumper avec 9 personnes, il y a un coefficient d'inertie du
groupe qui peut se calculer. Ça double les haltes. C'est
grave.
Il reste la question de Pierre Prévost. La
formation ? Je suis contre la transmission, mais pour la restitution.
J'explique.
J'ai fait une immersion au Danemark pendant dix jours
chez Eugénio Barba.
J'ai fait les trainings à 7 H du matin, danse
brésilienne, à 10 H un autre training , à 14 H une démonstration d'un de leurs
comédiens, à 17 H la conférence du maître, à 19 H un spectacle de la
compagnie, à 21 H la préparation d'un spectacle des stagiaires.
Alors pour moi, il n'est pas question de faire comme eux,
mais c'est bien de voir comment ça se passe chez les autres. Tu vois
une méthode de travail qui n'est pas la tienne, qui ne te correspond pas, tu
peux juste comparer. A chacun de se fabriquer son outil personnel, je crois aux
confrontations. En voyant les autres faire, tu arrives à voir qui tu es
toi personnellement. C'est banal ce que je dis , mais on se construit
uniquement dans les rencontres.
Pour le théâtre de texte, ça demande tout de même
du temps. Mon préféré : le théâtre du jour, Debauche à Agen, ils jouent
sans arrêt.
Pour la gestuelle :
Lecoq
Et pour désapprendre : l'Unité.
Et une devise pour conclure :" d'abord l'artistique,
ensuite l'économique
Jacques Livchine
metteur en songes
Le théâtre de l'Unité c'est toujours autre chose
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