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Re: [rue] dialogue avec le stef


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  • From: "Jean Pierre Estournet" < >
  • To: "Jacques Livchine" < >, "Liste rue" < >
  • Subject: Re: [rue] dialogue avec le stef
  • Date: Mon, 14 May 2012 12:30:29 +0200
  • Importance: Normal

Bonjour, Jacques, les vieilles histoires de lions sont Les Epopées zarma que ses pauvres conteurs nigériens se transmettent oralement depuis bien longtemps et qu'ils contribuent ainsi à sauver du rouleau-compresseur de l'islamisation. Tous les nigériens zarma les connaissent et les écoutent religieusement. Et ils rient beaucoup ce faisant.
Il existe un enregistrement Ocora Radio France : Epopées Zarma et Songhay par Jibo Baje.
Bien à toi, Jean Pierre. 
 
Jean Pierre Estournet
La Chaussée 03190 Hérisson France
Tél : 0033 (0)6 85 48 26 68
www.photographes-nomades.net
 


Chers amoureux des espaces publics,  pourtant  tous privatisés pendant les festivals

Je dois vous avouer que  mon allergie va aux conteurs. 
Pourtant j'ai connu Saani Bouda, et Tonton Ado, deux nigériens dont les histoires en privé nous faisaient  hurler de rire, mais dès qu'ils étaient en public, ils tenaient à nous raconter des vieilles histoires de lions et de crocodiles, où dès la quatrième minute je m'endormais ayant perdu le fil. 
Pourtant nous avons essayé de leur dire , racontez nous des vraies histoires tirées de votre quotidien, de vos voyages, de vos fiancées etc. 
Mais non,  ils étaient persuadés qu'il fallait des lions et des éléphants dans leurs contes,  obligation de  couleur locale. 

Une fois j'ai rencontré un boucher qui nous a raconté sa relation à l'animal et à la viande, c'était passionnant,  mais il était boucher pas conteur, je lui ai proposé de le devenir, ça ne l'intéressait pas.

Le conteur, pour se vendre doit tenir au moins 45 minutes, alors il allonge la sauce, et ça n'a plus de goût.  Mais comme il est seul, il ne coûte pas cher, et ça intéresse énormément les petits lieux sans argent.   En principe il a un berlingot diesel. 

J'en ai connu un formidable, Pie Tshibanda, il n'était pas conteur, mais belge, il racontait juste son départ du Congo, et son arrivée chez les blancs. Il n'avait jamais appris le théâtre, ni la scène, il était nature. C'est tout.  C'est d'ailleurs  le seul conseil que donnait Pina Bausch à ses artistes  lycéens  : soyez naturel.  Et lui il était passionnant, quand je l'ai vu, il en était à sa 600 ème. 

Je vais chez le même coiffeur à Issy les Moulineaux depuis 40 ans, Manu.  Je te jure, son cancer de la prostate  m' a passionné, et il est le seul à m'avoir expliqué ce que c'est de devenir impuissant, lui célibataire, et connu comme Dom Juan dans tout l'ouest parisien. Voilà un beau et vrai sujet que devraient empoigner nos conteurs. 

Alors Stéphane, les Battucadas ?  je suis sec sur le sujet.  Mais c'est vrai qu'ils sont excellents  pour casser l'ambiance, surtout pendant les repas quand t'as envie de discuter.  

Sur les transports, t'as raison, hier on a fait 925 kms, on était à Briançon et il fallait rejoindre la Bretagne, on est rentré à Audincourt, ce dimanche, 700kms et on repart mercredi matin, où ça ?  en Bretagne,  de nouveau encore 800 kms.  Soit en une semaine  3800 kms.  Hervée refuse de s'arrêter dans les stations avec boutique, parce qu'on y reste 20 minutes, et seulement 6 minutes dans les aires de repos aux toilettes approximatives.  Je crois que tu as déjà traité ce problème. De plus quand on est en jumper avec 9 personnes, il y a un coefficient d'inertie du groupe qui peut se calculer. Ça double les haltes. C'est grave. 

Il reste la question de Pierre Prévost.  La formation ?   Je suis contre la transmission, mais pour la restitution. J'explique. 
J'ai fait une immersion au Danemark pendant dix jours chez Eugénio Barba. 
J'ai fait les trainings à 7 H du matin,  danse brésilienne, à 10 H un autre training , à 14 H une démonstration d'un de leurs comédiens, à 17 H la conférence du maître, à 19 H un  spectacle de la compagnie, à 21 H la préparation d'un spectacle des stagiaires.  
Alors pour moi, il n'est pas question de faire comme eux, mais c'est bien  de voir comment ça se passe chez les autres.  Tu vois une méthode de travail qui n'est pas la tienne, qui ne te correspond pas, tu peux juste comparer. A chacun de se fabriquer son outil personnel, je crois aux confrontations.   En voyant les autres faire, tu arrives à voir qui tu es toi personnellement.  C'est banal ce que je dis , mais on se construit uniquement dans les rencontres. 
Pour le théâtre de texte, ça demande tout de même  du temps. Mon préféré : le théâtre du jour, Debauche à Agen, ils jouent sans arrêt. 
Pour la gestuelle :   Lecoq 
Et pour désapprendre : l'Unité. 

Et une devise pour conclure :" d'abord l'artistique, ensuite l'économique


Jacques Livchine
metteur en songes 

Le théâtre de l'Unité c'est toujours autre chose









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