Alerte à Fukushima C’est un
général américain qui a sonné l’alarme : ce qui était à
craindre est en train de se profiler à l’horizon,
menaçant tout l’hémisphère nord. Que ce soit par
l’évaporation de l’eau dans les piscines, ou en raison de
l’effondrement possible de la structure, ce serait d’après
lui tout l’hémisphère nord qui pourrait devenir en grande
partie inhabitable, si le pire arrivait. lien Sa déclaration
est sur cette vidéo On se souvient
de l’interview récente du diplomateAkio
Matsumura qui déclarait comment la catastrophe en
cours de la centrale de Fukushima pouvait finalement se
transformer en un évènement capable de mettre en péril
toute vie sur Terre. vidéo D’ailleurs,
pour Roland
Desbordes, président de la CRIIRAD (commission
de recherche et d’information indépendante sur la
radioactivité), « l’explosion de la centrale
est encore possible parce que les combustibles sont
présents en grande quantité ». lien Le rédacteur en
chef de « Natural
News Com » dans un article en date du 6 mai
2012 nous informe que le30 avril 2012, 72 ONG
japonaises ont fait une demande urgente auprès du
secrétaire général de l’ONU,Ban
Ki-moon et du gouvernement japonais afin que des
mesures immédiates soient prises pour stabiliser la
piscine du réacteur
n°4 de Fukushima. Toutes les
piscines de Fukushima Daiichi contiennent 11 125
assemblages de combustible nucléaire, soit près de 4 fois autant
de matière radioactive que dans le cœur des réacteurs
de Fukushima
Daiichi, dont le césium 137 correspond à 10 fois la
quantité libérée au moment de la catastrophe de Tchernobyl,
et la piscine du N°4 en contient 1535
assemblages, pour un poids total de 264
tonnes. lien Kaori
Izumi, de Shut Tomari s’est associé à
cette demande, précisant « Fukushima Daïchi n’est plus
seulement un problème japonais, mais un problème
international. Il est impératif que le gouvernement
japonais et la communauté internationale travaillent
ensemble sur cette crise avant qu’il ne soit trop
tard ». lien. Les ONG se
sont donné jusqu’au 20 mai pour récolter des
appuis étrangers, et on peut lire l’intégralité de leur
appel sur ce lien. Auparavant, le
sénateur américain Ron Wyden, après avoir
visité le 6 avril dernier,
la centrale nucléaire de Fukushima, avait publié un
communiqué de presse 10 jours après, soulignant
le risque catastrophique, et appelant à l’intervention du
gouvernement des USA. Il a également
écrit à Ichiro
Fujisaki, l’ambassadeur du Japon aux
Etats Unis, demandant au Japond’accepter l’aide
internationale. lien On se souvient
que le 16 avril, Tepco s’était
dit désolé d’avoir dû rejeter dans l’océan 11 500
tonnesd’eau hautement radioactive. lien Malgré tout,
les pêcheurs de Fukushima envisagent de
reprendre partiellement le travail à partir de juin en
tentant de limiter leur pêche aux espèces les moins
contaminées. Mais c’est le
sort de la piscine du réacteur n°4 qui pose le
plus de problème, puisque TEPCO affirme que le
déplacement des barres de combustible sera fait dès que
possible, mais pas avant 2014 (lien) ; Pour le sénateur américain Ron
Wyden, il faudrait 10 ans pour enlever toutes
les barres de combustible, et le risque est trop grand
d'attendre si longtemps (lien), ce que confirme le docteur
Koide, de l’université deTokyo. lien En effet, outre
les assemblages qu’il faudra sortir de cette piscine, il
faut noter que lors de l’explosion duréacteur
n°3, de nombreux morceaux d’infrastructure sont
tombés dans les piscines, dont une grue de 35
tonnes qui se trouve dans la piscine du n°3. lien Sur ce lien, on peut découvrir 2 vidéos sous
titrées particulièrement intéressante, l’une étant
réalisée parZDF, une chaine de
télévision allemande lors d’une visite du site, et l’autre
étant le témoignage de Nala Yukiteru, ingénieur
spécialisé dans le nucléaire, et qui travaillait à Fukushima. Revenons à la
piscine du N°4. D’une
profondeur de 12 mètres, les assemblages
sont placés sur le fond, dans des casiers sur une hauteur
de 4 mètres,
surmontés donc par 8 mètres d’eau, et plus le
niveau d’eau baisse, censé absorber le rayonnement gamma,
plus le rayonnement devient dangereux. La paroi de la
cuve était de 100-120 degrés, et pour
accélérer le refroidissement TEPCO doit injecter 7 tonnes
d’eau à l’heure. Lors de la
catastrophe le niveau d’eau de la piscine avait
considérablement baissé, au point de laisser affleurer la
partie supérieure des combustibles, provoquant une montée
en température, un début de fonte des gaines, et
d’importants rejets radioactifs et ce n’est que dix jours
plus tard que la piscine a été refroidie. lien Bertrand
Barré, conseiller scientifique des services
communication d’AREVA (lien) se veut rassurant, assurant
que des piliers d’acier reposant sur le plancher du
deuxième étage ont été installés pour consolider la
piscine, et il est convaincu qu’elle pourrait résister à
un puissant séisme. lien Ce qui n’est
pas l’avis de tous, puisque d'après un article paru chez
« ENENEWS »
la piscine pourrait s’effondrer, ce média annonçant que la
première inspection a commencé le 17 mai. Tepco affirme
avoir renforcé la structure en augmentant sa marge de
sécurité de 20%. lien Les experts
veulent vérifier si elle penche, en comparant de part et
d’autre le niveau d’eau dans la piscine.lien La piscine du réacteur
n°4 n’est pas la seule à poser des problèmes,
puisqu’une fuite s’est produit le 12 mai,
provocant un déversement d’eau contaminée dans l’océan et
faisant chuter le niveau d’eau au-dessous de la base des
barres de combustible. lien Des
échantillons d’eau de mer prélevés aux abords de la
centrale ont révélé des taux de césium à un niveau 18 000
fois supérieurs à la norme, et la fuite aurait été
colmatée par une injection de béton. En tout cas, à 230 km de
la centrale sinistrée, dans la baie de Tokyo,
on a découvert une augmentation du taux de césium de 70%. Pour lutter
contre la mévente, les maraichers en sont venus à tricher
sur l’origine des légumes vendus, et ceux qui sont pris la
main dans le sac, ne sont pas condamnés, l’administration
leur enjoint seulement de respecter les règles
d’étiquetages, sans autre forme de procès. lien Ce qui n’a pas
empêché le gouvernement japonais de lever l’interdiction
d’habiter la zone sinistrée dans 3 des 11
communes touchées par la catastrophe, à condition de
s’en tenir à y revenir, sans pour autant y passer la nuit. Alors les
habitants qui le souhaitent s’en tiennent à nettoyer et
réparer leurs maisons dévastées par le tsunami, mais le
port d’une combinaison radiologique, ou d’un simple masque
n’est pas obligatoire. Une partie de
cette zone autorisée se trouve pourtant entre 20 et 50
mSv/an, notamment dans le secteur de Minami-Soma. Cette décision
est consécutive à la volonté d’un maire obnubilé par la
levée de l’interdiction, Katsunobu Sakurai, puisque Kiyomi
Sakuma, membre de la cellule chargée des réfugiés du
nucléaires a affirmé que « seules les villes dont les
maires étaient les plus motivés et les plus combatifs
pour faire revivre leurs communes ont rouvert »
ajoutant « le
gouvernement attend d’être sollicité par les
collectivités locales pour rouvrir une ville »,
façon habile de dégager ses responsabilités. lien Le gouvernement
japonais a demandé que les milliers de têtes de bétail
vivant encore dans la zone d’exclusion soient abattues,
avec le consentement de leurs propriétaires. lien A la mairie de Minami-Soma,
on est conscient que l’un des problèmes cruciaux est de
trouver une zone pour stocker les déchets contaminés par
la catastrophe, car s’il est vrai que le césium
134 a une demie vie de 2 ans, le césium
137 ne perd la moitié de sa dangerosité qu’au bout
de 30 ans,
et il faut donc compter un bon siècle pour que cette
pollution soit moins préoccupante. Pour endiguer
l’exode, les autorités de Fukushima ont décidé de
fournir une couverture médicale gratuite à toutes les
personnes âgées de moins de 18 ans vivant dans la
province, ce qui va coûter l’équivalent de46
millions d’euros. Selon le
journal « Daily
Yomiuri », à Minami-Soma, les bénévoles
ne se battent pas pour aider à enlever les débris et
nettoyer la zone ; Ils étaient beaucoup plus nombreux il y
a un an et la population a diminué de 54% dans
l’ex-zone d’évacuation. En effet, que
ce soit à Minami-Soma,
Naraha, Hirono, Kawauchi, ou Tamura,
sur les 59 000
personnesqui vivaient dans cette zone, 30 000 l’ont
quitté. lien Espérons que la
communauté internationale se décidera enfin à s’investir
à Fukushima afin
d’éviter que le pire ne se produise. En tout cas,
avec peut-être un lien de cause à effet, les actions d’AREVA ont
atteint historiquement leur niveau le plus bas chutant à 9,278 €. lien Comme dit mon
vieil ami africain : « le monde est noir quand on a
les yeux fermés ». L’image
illustrant l’article provient de « lamauvaiseherbe.net » Merci
aux internautes de leur aide efficace. Olivier
Cabanel Sites à
visiter pour plus d’information A
découvrir le documentaire d’Annabelle Lourenço et Cyprien
Nozières « la Fissure, Japon 9 mois après. Articles
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