Liste arts de la rue

Archives de la liste Aide


Re: [rue] chapeau chalon et force de nuire


Chronologique Discussions 
  • From: blalar < >
  • To: Jean-Michel GAUDE < >, Stéphane Detrain < >
  • Cc: Jean-Michel GAUDE < >, stef filok < >, Le Fourneau < >
  • Subject: Re: [rue] chapeau chalon et force de nuire
  • Date: Mon, 28 May 2012 14:02:57 +0200 (CEST)

Bonjour Monsieur  Madame de la liste rue,

Je me permets d’intervenir parce-que le débat sur les festivals et le montant de la participation public me pique au mauvais endroit ; ça me gratouille, ça me chatouille, ça me donne pas d’idées…  je voulais partager avec vous de la rue (pour ceux qui voudront me lire) certaines des réflexions que les mails précédents génèrent puis, retour case silence et proximité.

Pour ma part avec la Cie que je dirige nous avons fait le choix de ne pas participer à des « offs » de festivals (en autofinancement ou coréalisation) et lorsqu’il nous arrive de participer  à une programmation festivalière, c'est parce que nos spectacle sont achetés. Alors, vous l’imaginez, faisant ce choix et nous y tenant derpuis plus de 15 ans, alors que le  nombre des équipes voulant émerger (à tout prix, tous coûts…) se développe, les grands festivals de théâtre (de marionnettes,  de rue, etc…) on risque fort de ne pas y passer…

Mais fini de parler de nous je vais, ici commencer de croiser le fil de discussion et partager (puis partir) ce qui structurellement nous a amené à faire ce choix

- Alors que nous payons tous ceux avec qui nous travaillons (un des éléments qui nous permet, à notre goût, de nous considérer  comme professionnels), nous ne pouvons nous permettre de supporter seul le risque de la mise en œuvre d’une  représentation.

-Si nous voulons soutenir un évènement ou développer notre visibilité, nous choisissons les structures avec lesquelles nous le faisons pour la proximité de pensée, l’intérêt que nous avons de les soutenir…

-Au passage j’ajoute une toute petite remarque. Que le grand festival signe une convention avec la Cie participant au off, que cette convention précise que la Cie s’engage à rémunérer ses salariés, ne dédouane pas le festival de sa responsabilité de co-contractant. En effet, en cas de constatation de fraude ou travail dissimulé (mais cela n'arrive jamais...), les Urssaff, caisses de retraites, assedic, etc peuvent, si la Cie n’est pas en mesure de payer l’addition, se retourner contre le grand festival et lui réclamer ce qui est du…

-Si nous voulons faire des investissements qui permettent de développer notre visibilité, nous préférons nous battre sur les territoires ou nous intervenons pour amener nos partenaires et collectivités à diversifier leurs politiques et nous donner des moyens dignes.

-Le destinataire final de nos œuvres c'est le public. Et le public on le rencontre qu'il assiste à une représentation dans le trou du cul du monde ou au centre du monde.


Remarque 1 : Dans un monde binaire et sans aucune gamme de gris, le public assistant à une représentation dans un évènement « centre du monde » est « spécialisé » ou « populo » (cf nombre de cons au mètre carré qui va augmentant à Toulouse). Quand  il est « spécialisé » il n'a pas besoin de la générosité d'une Cie pour venir découvrir son travail et quand il est « populo » on a besoin de conditions très particulières pour faire en sorte que la rencontre avec l’œuvre participe à le grandir. Et ces conditions particulière les grands festivals ont du mal à les créer. Je dis ça, je ne dis rien, je ne les fréquente pas ces grands évènements,  à ce jour,  ils n’ouvrent ni ma curiosité, ni  mon appétit.

Remarque 2 qui continue la précédente : en travaillant au plus près de votre public "populo", vous participez à lui amener une partie infime de ce qui constituera sa culture ; toutes les cultures (sans être con-descendant, la battucada inclus…), selon la déclaration de Fribourg ont droit de cité.

Remarque 3 hors de propos : La signature d'une déclaration "les droits culturels" telle celle de Fribourg, ne prend pas le pas sur les politiques culturelles qui tendent de plus en plus à devenir des outils de communication politique. En parrallèle de ces politiques culturelles (qui n'en sont pas ?) les industries et lobbystes travaillent à laisser le marché  réguler. Les festivals, se vouient alors obligés de se "tirer la bourre" (j'ai un doute sur l'éciture de l'_expression_) pour être les plus grands les plus beaux les plus mondiaux. Parce que les collectivités attendent que les festivals les rendent visibles, parce que leur avenir en dépend, parce que….

Alors quand vos œuvres vont développer les catalogues de ces off prestigieux, et même si à la marge vous vendez quelques représentations, je ne crois pas que ce soit la visibilité de votre Cie que vous développiez.  Mais par votre participation à cet évènement, vous validez cette conception de la politique publique. Une conception ou la structure indépendante est de moins en moins centrale dans l’animation des politiques culturelles et ou l’événementiel prend le pas. Une conception ou les acteurs de création sont sur la liste de départ et se considèrent les uns les autres comme des concurrents, cherchant à être plus vus, mieux entendus, tirant le plus sur ses charges pour mieux répartir ses produits et se faire voir. En somme une politique où, à terme (c'est peut-êttre déjà en partie le cas), les acteurs de la création  monteront sur la table pour montrer leur talent…

Une Politique ou les équipes de création ne sont plus au cœur du dispositif, ou plutôt n’est plus le cœur de la politique… Une politique ou les collectivités peuvent mettre 1M euros pour accueillir pendant 2 mois le Pompidou mobile et ses dix œuvres. Une Politique où le fonctionnement quaotidien d'une steructure de création ne sera plus pris en compte, une politique ou la quantité et les fréquententions prennent le dessus...

Remarque 3 : La force de vos créations et l'impact de vos investissements doivent participer à transformer la communauté des hommes...

Pour finir, je n'ai pas le temps de finir ce message alors, malgré l'absence de fin, je le poste de peur qu'il ne finisse comme d'autres avant lui, rangé au tirroir des participations à terminer...

A une autre fois Monsieur, Madame de la liste rue..

Fabrice Levy-Hadida dit parfois Germain Lenain

Cie Les Mille et une Vies
Théâtre de Marionnettes Itinérant
BP 70342 - 59020 LILLE CEDEX
T 03 20 88 44 78 F 03 20 88 45 69
SIRET 421 825 589 00052 APE 9001 Z
Licence n°2-1001686






> Message du 26/05/12 à 16h21
> De : "Jean-Michel GAUDE"
> A : "Stéphane Detrain"
> Copie à : "Jean-Michel GAUDE" , "stef filok" , "Le Fourneau"
> Objet : Re: [rue] chapeau chalon et force de nuire
>
> B'en  Faut bien faire vivre l'industrie agroalimentaire, justifier l'incarcération de milliards de bovins et la cocolinisation des côcôtes insulaires !


>


>

Le 26 mai 12 à 16:13, Stéphane Detrain a écrit :


Quelle idée de boire du yop noix de coco aussi !


>

Le 26 mai 12 à 12:39, stef filok a écrit :


alors je me demande si on a pas raté une étape là, un responsable culturel qui doit programmer des spectacles dans sa commune devarit pouvoir défendre un budget pour aller voir ds choses et ainsi programmer autrechose que des échassiers ou une bandas, (merde, j'ai encore dit du mal ,désolé)  il suffit pour ça d'acheter moins de cacahuètes et de champagne pour les prochains vernissages de la peintre qui fait des toiles d'1m sur 2 représentant des grosses fleurs et qui accessoirement  couche avec le maire; 

ensuite je connais plein de programmateurs qui ne peuvent s'empêcher d'aller dans les festivals, et qui en profitent pour prendre leurs vacances avec des amis et leurs enfants,...

(lier l'utile à l'agréable !)

et pour finir, oui ça nous coûte de l'argent d'aller montrer notre travail dans les festivals qui nous servent de présentoir, mais si on calcule bien, c'est moins cher que de louer un box d'1m2 au salon de la voyance et attendre devant comme les putes sur un trottoir un pigeon en mal de réconfort qui va claquer 60euros pour s'entendre dire qu'il est en train de faire un joint de culasse, (veridict)

voilà, faites de beaux rêves, 


>

accessoirement je suis allé voir komplex kapharnaum a Toulouse, ça m'a fait du bien de voir la ville rose avec plsein de couleurs, j'ai pas tout compris mais ça ça m'oblige à me forcer à lire, en revanche ce qui m'a déplu c'est les spectateurs, purée mais avant on avait un connard au mètre carré, et je crois que là, les emplacements ont été donné, quelle bande de chieurs, qui braillent des conneries des qu'ils voient une fille sur un bus, qui te fouttent de la bière dessus aux 1eres notes de musique entrainante, inattentifs, rien à foutre de ce qui se dit, ça gueule ça parle, ah oui c'est festif, c'est sur mais ça ressemblait parfois à une victoire du stade toulousain,   cette soirée m'a coùté 2 phallanges et un sac à dos déchiré avec mon yop noix de coco éclaté dedans merci komplex.
>


From:  ">
> To:  "> ;  ">
> Date: Thu, 24 May 2012 23:39:42 +0200
> Subject: RE: [rue] chapeau chalon !
>
>

Je suis une "professionnelle" du spectacle vivant, programmatrice par dessus tout et je vous rassure, je suis consciente du coût d'un spectacle et des frais qui en découlent. Je serai à Chalon cet été et aurais grand plaisir à vous rencontrer. Sachez cependant que nos structures ne nous donnent pas de budget pour voir les spectacles, c'est notre argent personnel. Il est vrai que 5 euros c'est peu pour un spectacle mais quand vous en voyez une vingtaine en trois jours, on ne peut, hélas, pas donner énormément à tous. L'appréciation du spectacle rentre alors en compte.


>

Au plaisir de se croiser à Chalon,

Bonne soirée,


>

Maëlle


>


Date: Thu, 24 May 2012 19:15:01 +0200
> From:  ">
> To:  ">
> Subject: [rue] chapeau chalon !
>
> Salut !
>
> Nous sommes en train de préparés la venue de GREVE DU CRIME (nouveau spectacle de théâtre de rue des Grands Moyens) au "off" de Chalon (et je ne compte pas ici relancer des réflexions récurrentes, bien que le débat est eu des hauts).
>
> Côté budget, ça représente un bel invetissement et, quand tu prêtes à rire, tu n'es pas sûr d'être remboursé. 
>
> J'ai cru remarquer deux choses : 
>
> - à 50 centimes en moyenne par personne, on n'y arrivera jamais, il faudrait au moins 4000 spectateurs et ça ne joue raisonnablement que pour 500 personnes. (quand je crachais le feu, je ramassais plutôt 10 francs par personne, soit 1,5€ !) A pleine jauge, et en s'asseyant sur certains frais, il faudrait qu'on arrive à 5€ dans le chapeau par spectateur, ce n'est pourtant pas l'amer à boire ! (si tu vois 5 spectacles dans la journée, ça te revient au même prix que n'importe quel festival de musique) 
>
> - nous allons à Chalon pour provoquer des rencontres pasionnelles avec des diffuseurs (passeurs, programmateurs, organisateurs, producteurs...), c'est le jeu, et pourvu qu'il en vaille la chandelle. Ils sont communément appelés "les professionnels" (bien que nous le soyons aussi), ils connaissent donc mieux que quiconque le coût d'un spectacle puisqu'ils les achètent, et se rendent aussi mieux compte de la dépense que cela représente pour la compagnie. Pourtant, je n'ai pas le souvenir d'avoir reçu un seul euro de "pro", ni de trop. 
>
> Après chaque passage à Chalon, je précise dans le questionnaire de "retours" qu'il serait bon de communiquer beaucoup plus et mieux sur le don des compagnies et sur la générosité que ce don implique pour les spectateurs. Je fais également de la propagande auprès du public. L'année dernière en les sondant pendant la formation du cercle, plus de la moitié des gens ont avoué dépensé moins de 5€ par jour dans les chapeaux des compagnies "off". On entend cependant : "Si ça me plait je mets 2€, si ça me plait beaucoup je peux mettre 5€". La majorité silencieuse doit mettre beaucoup moins. Mais bordel ! Un peu de considération pour le (vrai) travail. Ta baguette de pain, tu la négocies en fonction que le goût te plaise ou non ? Et si tu ne la mange pas jusqu'au bout... tu ne donnes rien ?
>
> Alors, en croisant mes deux premières remarques, j'ai deux propositions (compatibles) :
>
> - les "pro" devraient avoir des grands chapeaux à faire tourner avec insistance, pédagogie, panache et diplomatie pour aider au remboursement des troupes présentes et sans lesquels ils ne seraient pas là non plus.
>
> - les "pros" devraient avoir un budget alloué par leurs structures pour pouvoir assister à autant de spectacles, et ainsi faire leur "marché" : on peut vous faire des factures ! Cette démarche solidariserait un peu plus notre secteur et changerait le rapport qu'une tartine de tapenade sur un comptoir peut avoir avec le gourmand qui circule dans les allées d'une "foire des produits du terroir". 
>
> Aller, ça ne coûte rien d'essayer !
> Et chapeau chalon !
>
>

Boueb
> les grands moyens
>
> ps : Vous êtes, bien sûr, invités à venir découvrir notre nouvelle création, même si tu n'as plus un euro en poche, on en trouvera dans celles des autres.
>
> pps : nous signons une convention avec Chalon qui nous engage à être en règle vis à vis du droit du travail, pour ne pas se mentir davantage, puisque c'est aussi notre avantage, il faut se dire la vérité : on a besoin de monnaie !


>


>
> Pour acceder aux archives, a l'aide, a la conversion de mail, a la page de desinscription : http://www.cliclarue.info/#tabs-8
> Et pour tout probleme, vous pouvez raler aupres de  ">
>
>
>


>


>
> Pour acceder aux archives, a l'aide, a la conversion de mail, a la page de desinscription : http://www.cliclarue.info/#tabs-8
> Et pour tout probleme, vous pouvez raler aupres de ">
>
>
>


>








Retrouvez les scandales de Cannes et les plus belles images du Festival sur Voila.fr


Archives gérées par MHonArc 2.6.19+.

Top of page