Raté
Trop sensible, le sujet. La douleur afflue.
Et puis le
procès inutile des programmateurs
c'était pas
l'objectif.
L'objectif était de nous apprivoiser au raté, pouvoir le
respirer, le gérer et donc le réfléchir.
Au tennis, tu perds d'abord
beaucoup plus de matchs que tu n'en gagnes.
Le raté de Steph n'a rien
à voir avec celui d'autres compagnies qui sont reconnues, tournent
néanmoins fort peu, en souffrent mais s'y sont habituées.
Le raté de
Steph, ce n'est pas un calendrier de tournées que nous serions par
ailleurs nombreux à vouloir signer.
Le raté de Steph c'est peut-être
qu'il voulait, qu'il veut toujours, se dépasser -aspiration fondamentale
de tout artiste digne de ce nom- et que le métier n'est pas parvenu à
l'accompagner de telle sorte qu'il y parvienne.
Personnellement, je
ne pense absolument pas qu'il y aient des coupables.
Le boulot il
doit se faire essentiellement dans nos têtes.
Parce que parfois,
souvent, et ce fut mon cas tout récemment, on n'y arrive pas tout
seul
Parce que "ça ne va pas de soi, sortir de soi"
il faut un
cicérone, un mentor, un copain qui te tienne la main. Et c'est ce qu'on
attend comme des cons des programmateurs qui n'en peuvent mais. La
programmateur n'est qu'un homme, comme vous le savez, même s'il est
parfois une femme, ce qui nous fait des vacances. Donc il n'est pas
toujours dispo pour ça.
Il n'est jamais bon de mariner dans son jus
tout seul.
Parfois on s'est trompé de projet. Parfois on n'est pas à
la hauteur, ce qui veut dire qu'il nous faut impérativement grandir pour
le réaliser. Parfois il manque une critique, une vraie qui ne lâche
rien. Parfois ce n'est pas une question de qualité mais de pertinence
dans un temps, dans un lieu, face à un milieu. Parfois, c'est
franchement mauvais et nous n'en sommes jamais très loin: nous ne vivons
pas sur des garanties.
Tout ça n'est pas réthorie. C'est vrai. On le
vit. On peut se rendre malade, littéralement, à créer. C'est pour ça
qu'il est intimement douloureux d'en parler.
Nos productions nous
ressemblent, elles parlent de nous, et nous sommes rarement satisfaits
de ce "nous", nous poussons le bouchon plus loin, encore plus loin.
Boulot de Sysiphes.
Mais je crois que ça vaut le coup de se battre.
Je crois que l'ardeur et la conviction peut finir par l'emporter. Que le
chemin est plus enrichissant que le but. Qu'il faut parfois
persister.
Une vraie galère comme chacun sait.
Mais sinon, c'est
se renier, se rogner, mourir.
Pas de réponse donc ni de solution.
Juste un choix, parmi d'autres.
La lotta continua
Bien à
vous
Pierre
Pour acceder aux archives, a l'aide, a la
conversion de mail, a la page de desinscription :
http://www.cliclarue.info/#tabs-8Et pour
tout probleme, vous pouvez raler aupres de
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