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Fwd: [rue] la rue est malade


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  • From: Jacques Livchine < >
  • To: Liste Liste rue < >
  • Subject: Fwd: [rue] la rue est malade
  • Date: Thu, 7 Jun 2012 08:09:15 +0200




 

Très chers camarades


Au lycée, mes deux copains Jean pol et Michel étaient très attrayants. 
Quand il y avait des boums, ils étaient les meilleurs en slow, 
et des jeunes filles aux chandails  échancrés et aux jupes assez courtes, se laissaient emmener jusqu'au square dans la nuit sombre 
et le lundi ils se vantaient de leurs exploits devant le pauvre jacques atterré devant tant de réussite
Et voilà, ils exhibaient  devant moi  des listes  de dates avec les conquêtes correspondantes.
 
ça c'est pour le débat, pourquoi lui ? Pourquoi pas moi ? 

Comprenez que programmer est un acte amoureux.  

Quand t'es du côté de celui qui achète, t'as pas envie de t'emmerder avec des gens qui chient sur toi à longueur d'années, qui n'ont aucun respect pour toi, qui pensent que t'es une centrale d'achat qui prend sur
 catalogue, qui t'assiègent avec des chargées de mission engagées l'avant-h veille,   qui te démarchent commercialement, qui n'ont jamais eu la curiosité de venir voir ce que tu faisais dans ton lieu, ou ton festival.

De plus si t'as une réputation de merde, avec des comédiens qui ne savent pas se tenir, qui crachent sur ton cattering, sur ton accueil, si tu fais des contrats avec des prix de transport exorbitants etc. 

La morale c'est : ne pas se tromper d'ennemi.   

Alors réponse à Ron Brown sur comment on faisait dans les années 70

Dès qu'on a compris que nous étions quelques -uns à faire du théâtre autrement, nous nous sommes présentés au ministère à 11 compagnies,  sous le nom AJT (Action pour le jeune théâtre ). On leur a dit
 "nous sommes les forces vives du théâtre de demain".  
On a vite compris qu'il fallait se montrer ensemble : on se prenait toute la Cartoucherie pour faire des sortes de moments de visibilité ,  ça a été en 1971, six jours pour le jeune théâtre,   ou  plus tard des 
marathons de  théâtre de deux jours . Il y avait du dedans et du dehors.  On se partageait les recettes.  
ça s'appelait pas d'la rue, on commençait juste  à mettre un pied dehors, on s'auto -organisait. 
Cela reste  dans ma tête la rencontre avec Mnouchkine 
Nous : tu nous prêterais la Cartoucherie  ? 
elle : à une seule condition, c'est que vous me donniez le nom du responsable WC. 

Tu comprends ça  ?   Tout seul, on n'est rien, et  le rien c'est ce qui n'est pas. 

Michel Crespin a fait un énorme boulot , la falaise des fous, 1980  puis il a su le premier aller au Ministère et leur expliquer ce qui était en train de naître, ce mouvement que l'on n'arrêterait plus. Et Michel il est un des seuls à connaître la langue du Ministère, Sauvageot aussi d'ailleurs, ce n'est pas un hasard. 

et Michel nous réunissait chaque année dans un lieu différent pour que l'on se compte et que l'on se connaisse, et clamer notre droit à l'existence. 

Et il y a eu un haut- fonctionnaire du Ministère qui est venu écouter battre le coeur d'Aurillac, il s'appelait Alain Van der Malière, et c'est  maintenant lui le conseiller de la nouvelle Ministre.    Un Monsieur qui nous comprend. Ça c'est pour dire, évitez de vous abstenir dimanche, parce que la Filipetti, faut qu'elle reste. 

La suite on la connait. Mais oui, ça se calamine, il y a des débuts d'arthrose, mais il y a plein d'issues. Les Fédés pour peu qu'elles sortent de l'administratif sont une force énorme.  L'Art est public, ça existe. 

La Franc-Comtoise- de rue est un bel exemple. 95 à descendre sur Chalon  dans la rue.  12 compagnies. On mutualise. On retrouve l'ivresse des débuts. On met nos forces en commun. On passe du JE au NOUS. Même si c'est raté, la route aura été envoûtante. "nous sommes tous chefs" tel est notre slogan.  On s'auto-organise.  Les non- sélectionnés par le Off de Chalon pourront jouer. On a une pub commune, payée par la Région, tous les frais de transport pris en charge, une partie des hébergements. Y aller tout seul pour vendre sa camelote, quel ennui. 

Voilà, certes la rue est malade, mais faut se bouger, ensemble. Il y a plein de sorties de secours.



Jacques Livchine
metteur en songes 

Le théâtre de l'Unité c'est toujours autre chose







Jacques Livchine
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