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[rue] question réponse


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  • From: stef filok < >
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  • Subject: [rue] question réponse
  • Date: Wed, 25 Jul 2012 21:51:49 +0200
  • Importance: Normal

flûte,   heureusement que vous signez à la fin parce que je ne savais plus quel courrier était destiné à qui et qui l'avait écrit


Date: Wed, 25 Jul 2012 13:45:10 +0100
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Subject: [rue] Re: [listenationale] je t'écris de Chalon

Premier chapître

Et si ton spectacle était tout simplement chiant ?

Tu ne peux pas plaire à tout le monde, et t'es d'accord avec ça ?
Je connais un prog, il a emmené des amis vous voir, parce que l'Unité quand même....
Bin ça ne l'a pas fait.... Ils ont tous été désappointés, déçus... mal joués, pénibles, laborieux, chiants, et le prog, il s'est tapé la honte, parce que l'Unité quand même !

Alors quoi ?  Je ne suis pas venu sur vos "pastilles"... mais on m'en a dit : du monde, de la bonne bouffe, une chouette ambiance et au bout du compte, on ne parle que de deux compagnies : l'Unité et Pudding !

Triste pour les "autres", non ?

Mon cher Jacques, tu touches la retraite, tu joues et conçois encore, t'es dans le "supplément d'âme", non ?
Cette année, on n'a jamais autant proposé de spectacles sur les "vieux", sur "la mort", de quoi se poser des questions sur l'avenir des arts de la rue, non ?

Et si les bons spectacles ont fait florès à Chalon, il n'y a aucune unanimité et aucun "style" nouveau. Oui, le formatage est dans les rails !

Qu'attends tu pour parler des "autres" ?

"Au delà de quelques limites d'égocentrisme encore non atteintes, ton ticket peut il être encore valable ?". 

Deuxième chapître : Totalement personnel

Ce cher Pedro Garcia te cite souvent sur tes chiffres : nombre de compagnies, nombre de festivals, rapport possibilité de jouer et nombre de spectacles proposés.... C'est un "comptable", "un administratif", comme tous les directeurs de CNAR. Nous avons dix CNAR, dont (à priori) 6 ou 7, sont des administratifs au départ (mais je peux me tromper).

Nous, artistes, sommes tributaires du choix de ces messieurs (parce qu'il n'y a, bien sûr, aucune femme directrice d'un CNAR, sauf Michèle Bosseur en co direction). 

Nous entrons dans une période cruciale, mon cher Jacques, dont dépend l'avenir et le combat de la Fédération Nationale : 10 outils (les CNAR) qui peuvent s'emparer du Pouvoir et décider qui pour l'Excellence, et qui pour les restes (et là, nous entrons en plein dans l'Institution à la manière du Théâtre en salle avec des directeurs quasi inamovibles ), et, ce qui est, pour l'instant le combat de la Fédé : pousser les différents espaces de création non aidés existant à être aidés, des lieux de vie et de création dont nous avons besoin qu'ils soient reconnus et aidés comme des outils indispensables, tellement nous souffrons du manque de lieux et d'espaces de répétitions et de créations. Ou est ta place dans cet avenir ?

Michel Crespin n'est pas le Ministre de la culture.... dommage pour nous... Même s'il reste muet, il arrive à l'âge de la sagesse ou l'intérêt général prime sur les intérêts particuliers, et je sens parfois son silence comme lourd de sens ! 

Bien sûr que tout n'est pas machiavélique, que les directeurs de CNAR ne sont pas des "diables" ou des "gourmandisiaques de pognon", il n'en reste pas moins que notre avenir se jouera dans les mois qui viennent et qu'il serait très mauvais qu'un seul Pouvoir s'impose !

JLuc
PS : Ce que nous avons à inventer, et que le Ministère devrait prendre en compte, c'est de bousculer l'Institution et de faire autrement.... ça prend du temps, mais c'est possible et c'est l'enjeu aussi d'une reconnaissance des arts de la rue !
 

Les GOULUS
34, rue Gaston Lauriau
93100 Montreuil
Tél Bureau : 01 48 58 78 78 (79 pour le fax)
Portable JL : 06 80 73 94 40
mail :
Site : http://www.lesgoulus.com
BLOG : www.goulus.blogspot.com

De : Unité < >
À : Fédération arts Fédération arts de la rue < >
Envoyé le : Mardi 24 juillet 2012 14h02
Objet : [listenationale] je t'écris de Chalon


A toi qui lis encore des mels, un petit peu de verbiage

Je n'ai pas l'impression   que pour  les festivals ont puisse parler de cru. Ils se suivent et se ressemblent pas mal, avec des  évolutions, mais pas de révolution;

Ce qui est fou, et incroyable, c'est le public, il y a un uniforme de festivalier, ça y est les quinquagénaires ont leur siège pliant accroché dans le dos, ils  portent des bardas avec des thermos, ils ont des nu- pieds, ils sont rouges à cause du soleil, ils ont des vêtement amples, ils sont à l'aise, à l'aise, et ils ont le journal à la main. 

Ils regardent leur montre,  ils savent qu'à 17 H c'est au point 4, ils prennent le plan, et se mettent en route pour le point 4. Ils ne savent pas ce que c'est, mais si on arrive à l'heure, on n'a pas de place, alors ils anticipent.  Il ne faut pas être à l'heure mais une ou deux heures avant l'heure.

Pour ce qui est de l'Unité, à 18 H on aurait pu commencer, c'était plein alors que c'est inscrit à 19 H sur le journal.  (Jadis Royal c'était 3 H à l'avance). Incroyable cet appétit de spectacle. 

Ils seraient 1000,  on s'en fout, on ne veut pas de larsen, on refuse le micro, ça tue le jeu, tant pis t'entendras rien , comme ça t'auras un manque. 

Le public de Chalon est dangereux, ils te poussent à la vanne, ils veulent se fendre la pêche, alors nous tombons dans le piège pour leur plaire , et partout règne une démagogie galopante,  que je déteste.  On va chercher les applaudissements entre deux numéros. etc. 
Le public est gentil : au moindre saut de carpe, il est déjà en état d'orgasme, il est naïf, il est encore étonné par un jongleur à 3 balles. L'effet indésirable, c'est que l'artiste se croit bon et drôle, or il ne l'est pas du tout, mais le curseur est vraiment placé bas. Pour ne pas avoir de succès à Chalon, faut être fort, jouer du Koltes, du Gatti ou du Jan Fosse. 

Le public de Chalon veut être complice dans le jeu de la compagnie. Il attend avec impatience le moment,où il va être sélectionné, même si tout le monde va se moquer de lui, il a été choisi.  Il est heureux.  Ah ça, l'interactivité  ça marche. Il est prêt à tout. Se faire déshabiller, barbouiller de chocolat , il est promu au rang d'acteur. Le bémol,c'est quand c'est déjà un acteur, alors cet imbécile va surjouer montrant qu'il est comédien   et ça gâche tout. 

Parfois on atteint la fête Rousseauiste, tout le monde est acteur, ça prend la parole dans le public truffé de barons on ne sait plus, et c'est bien. 

Ensuite , c'est mon désespoir, ils viennent te dire qu'ils ont passé un excellent moment , nous sommes leurs amuseurs alors que je voudrais être leur poète. 

Et moi qui ai sué sur le scénario  et l'équilibre le dosage du vulgaire pour entendre dire "j'ai passé un bon moment". Quand tu lis du Baudelaire tu ne dis pas j'ai passé un excellent moment". 

Alors on avait dit au bureau "faut emmener cent dossiers". 
J'avais dit non, je suis superstitieux, quand je pars aux champignons, avec un grand panier, je n'en ramène aucun. 

Alors on a préparé   10 dossiers de vente. J'en ai ramené neuf. 

 Tout le monde te  parle d'un Art qui dérange, qui décoiffe, qui ose, y en a  un seul qui a osé me le dire  "j'adore ton spectacle, mais tu comprendras bien qu'avec la Mairie que j'ai, cela pose problème de te programmer". 

Ce qui signifie que les Scènes nationales auraient plus le goût du risque que les festivals ? On a joué aux scènes nationales de Calais, Chateau Gontier, Montluçon,  aux déferlantes de Noirmoutiers sans aucune plainte, sans aucun problème, bon, c'est désolant, cette frilosité, mais c'est vrai perdre sa place pour une libido qui a du mal à monter, c'est pénible.  
je le sais bien à Audincourt, ils ont refusé Cacahuètes comme trop dérangeant, et là, ils ont peur de notre Bit Haïtienne, trop noir et ça parle de la mort . 
Oui, c'est dans notre propre ville, qu'ils nous ont demandé de faire du théâtre de rue, mais pas dans la rue. 


Merci amis lecteurs d'être arrivés jusque là, une autre fois je ferai un petit billet sur la fabuleuse expérience de la Franc-comtoise- de rue. 



 

Jacques Livchine
metteur en songes 

Le théâtre de l'Unité c'est toujours autre chose



















































Jacques Livchine
metteur en songes 

Le théâtre de l'Unité c'est toujours autre chose













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