Salut la rue !
Quitte à lancer des boulets, on pourrait, comme Daniel Pennac dans
sa classe, choisir un bouc émissaire hebdomadaire sur lequel nous
cracherions nos venins, nos haines, nos hontes, nos frustrations,
nos peurs, nos déceptions, bref, une personne qui serait
responsable, pour un moment seulement, de tout nos soucis, de tout
les maux. Quelqu'un, tiré au hasard, qui pourrait bien être toi,
un jour ou l'autre...
Puis, pour équilibrer, nous pourrions également, prendre
aléatoirement pour cible un autre individu qui, lui, serait la
cause de toute les bonnes choses qui nous arrivent.
Je partage, malgré tout, cela avec le palmidé enflammé : c'est
vraiment emmerdant quand les vieux attendent que les jeunes
innovent. Cela laisse entendre que, eux, ils ont inventé (et
parfois, presque tout, à les entendre) et que la jeunesse se
repose sur leurs lauriers. Ce cliv-âge est une méprise des deux
parties. Personne n'invente sans se laisser inspirer, distraire,
guider, sans se révolter, s'approprier, comme dit Filoque "on
transforme". Rien n'est défriché durablement. Un chemin que l'on a
déjà parcouru il y a longtemps, peut être à nouveau découvert. Et
si le poulain se prend les pieds dans la même racine que le vieux
bourrin, ce n'est pas qu'il est con, c'est qu'il suit son chemin,
et pas celui de l'ancien.
Le plus provoquant, puisque c'est le but du message du "canard en
feu", c'est l'idée d'une carrière... Un lieu d'extraction, le
pillage du patrimoine minéral. Alors, oui, si GO veut faire
carrière, il peut commencer par casser du vieux, parmi les
éléphants il trouvera de la matière première de qualité et en
quantité. Penses à bien choisir tes ennemis, s'ils sont anciens et
massifs, mais opportunément cassables, tu pourras t'appuyer
dessus, alors tu ne seras plus ambitieux, mais un peu lâche, non ?
Même en ciblant une personne précisément, ce ne serait pas
courageux d'affirmer, par exemple, que Cathy Avram ne chante pas
toujours très juste (bouc émissaire de la semaine ? Désolé). Mais
elle bosse, elle est courageuse et tenace, et elle emmène du monde
avec elle. Le talent ne fait pas avancer beaucoup sur le chemin,
il s'exploite, comme un bon filon, et peu donc s'épuiser. Bref, si
tu veux "faire carrière", tu n'auras pas besoin d'amis, mais de
bons ennemis. J'entends Gabin, dans le cave se rebiffe : "La
reconnaissance des médiocres nuit terriblement aux gens de
talents, comme toi et moi."
Je ne suis pas pressé, mais j'envie les vieux pour une chose :
quand on a 70 ans, on peut faire tout ce qu'on veut dans l'espace
public. Un vieux a des libertés immenses dans la rue, il peut
commettre des choses qui seraient inacceptables commises par un
jeunôt. Un vieux peu dire "merde" sans être grossier, il devient
touchant. S'il se couche par terre devant une voiture, ou bien il
est fou, ou bien il mène une révolte mûre, quoiqu'il en soit, il
est touchant...
Je ne suis pas lèche-botte, je ne lave pas les pieds des vieux
(j'ai peur des mycoses), mais sur mon parcours, avec ses errances
et dérives, de nombreuses rencontres avec nos "ainés" (j'aime
beaucoup cette _expression_ très "correcte") m'ont permis d'en
apprendre beaucoup. Quitte à "extraire" du vieux, je conseille
d'en presser le jus, sans lui casser les couilles.
Enfin... ce conflit jeune/vieux fait encore revenir la question de
l'émergence, non ?
"Ce n'est pas en plongeant que l'homme risque la noyade, mais en
restant sous l'eau" (Paolo Coelho)
Alors, la question c'est : jeune ou vieux ? Ou plutôt : fripé ou
sec ?
Vive le conflit, ça évite de dormir au volant !
Rhû !
Bouèb
www.lesgrandsmoyens.com
les grands moyens, c'est aussi l'excellence des médiocres.
Le 06/12/2012 12:02, Canard en feu a écrit :
Rien de plus
jouissif de tirer à boulet rouge vers nos chers anciens, ceux la
même qui sont dans le désir de voir naître une génération de
rebelle, ceux qui attendent patiemment que la relève soit aussi
forte qu'eux même.
D'ailleurs
dans la liste on a demandé de donner son avis sur des
festivals.
Combien se permette de critiquer "ses collègues" voir "ses
amis" en mal .. parce que une bonne critique est une critique
positive ?
Je présume qu'il faut éviter
les ennemis sinon c'est pas bon pour la carrière.
En parlant de ça, j'ai vu
GénériK vapeur, un humanoïde géant, ben que du grandiose.
Les containers ça suffisait, le reste c'est déjà "en trop"
ou "du en trop".
J'ai
peut-être pas vu ce qu'il y avait à voir...ou à comprendre.
Peut être vous pouvez m'expliquer ?
Et nous les jeunes qui feuilletons cette liste.
On les
trouve attendrissant nos vieux, voir un peu mielleux des fois.
Cette liste c'est un peu le
bar du coin, y a que les piliers qui gueulent.
En plus ils se connaissent
tellement qu'on n'en reste à la chamaillerie, la
bousculade...faudrait pas voir à se fâcher vu qu'on trinque
avec la même bouteille.
Il me semble que nous devons
les laisser mourir tranquillement nos gentils débris.
Ils
auront bien besoin de nous à un moment ou à un autre.
Quand
y s'agira de nous former, nous
guider, nous épauler...on les appellera !!!
Pour
en avoir un a sa pogne, c'est moins facile. Faut les
analyser, les décrypter, les surprendre, faut qui pensent
qu'on a besoin d'eux et pis faut être un peu culotté......C'est un peu ce qu'ils attendent de nous ses
beaux restes.
J’espère qu'un jour, ils laisseront la
place aux jeunes.
Ça va pas être facile, y en a
même qui veulent retrouver une seconde jeunesse, y sont increvable...
vivement qu'il
sombre dans l'oubli sans laisser trop de traces pour qu'on
puisse repeindre la rue à notre convenance.
Malheureusement eux aussi ont des bouches à nourrir, des tours
du monde en perspective et même des tours sur eux même.
Je
crois qu'il va falloir les butter.
Aller les anciens à la revoyure ou j'
irai cracher sur vos tombes.
GO.