Salut, c'est Franck de Bourgogne.
Les droits sociaux constituent un sujet extrêmement sensible (mais, pas sans cible puisque les intermittents et précaires sont régulièrement pointés du doigt).
Sur cette Liste Rue en particulier, si Thierry et 2 ou 3 autres ne s'y "collaient" pas, la thématique serait royalement ignorée (ce que, par honnêteté intellectuelle je peux entendre, mais que j'ai parfois du mal à comprendre) : en effet, avoir la tête dans le sable n'a jamais empêché de se prendre des coups de pieds dans le cul...
Bref, ce type d'enquête proposé par la télé est une arme à double-tranchant dont il faut connaître les arcanes "sans se laisser manipuler, même inconsciemment".
Les remarques de Thierry sont très justes (en tant que membre actif de la Coordination des Intermittents et Précaires, je ne vais certainement pas dire le contraire) et il serait bon que quelqu'un comme Samuel Churin puisse intervenir dans ce genre d'émission pour faire valoir notre argumentaire qui, 10 ans après, tient toujours la route, au point que les ministres actuels ont fini par entendre notre voix et nous invitent désormais au CNPS (Conseil National des Professions du Spectacle).
Un événement historique s'est même produit : Michel Sapin (ministre du Travail et des Affaires Sociales) a dit que le soi-disant "déficit" n'existait pas !
Par ailleurs, nous avons réactivé le Comité de Suivi (sur la base de la plateforme de 2004) et sommes en quête de parlementaires (députés et sénateurs) de tous bords pour lui donner une légitimité incontestable.
Si je dis qu'il serait souhaitable que nous puissions passer dans le haut-parleur que constitue ce type d'émission, c'est parce que nous avons aujourd'hui l'expérience des milliers de dossiers dénoués par nos interventions.
De fait, notre expertise en lien avec les réalités (à la fois ubuesques et kafkaïennes) du terrain nous légitimise pour pouvoir parler en connaissance de cause (et sans caricaturer) quelque visage de l'intermittence que ce soit.
Sinon, je m'aperçois que le message de Pierre Prévost est daté du mois de février => la question du reportage est-elle toujours d'actualité ?...
Voili.
Ami calmant.
@+ Franck de B.
Envoyé de mes lunettes bleues ---------------------------------------------------- Le 29 juil. 2013 à 19:11, Thierry Decocq <
">
> a écrit :
Salut,
Un témoignage émanant de la Fédé pourquoi pas? Encore faut-il que
ce soit solidement construit. Je pense que ma situation bâtarde
d'employeur-bénévole est trop atypique et nous désservirait, mais
si je peux aider pourquoi pas?
Je me demande en particulier si la Fédé se retrouve derrière les
revendications portées par le CIP-IdF (personnellement je partage
pleinement à la fois l'analyse et les revendications). Si vous
n'êtes pas au courant, je vous renvoie aux vidéos "ripostes" par
Samuel Churin (il y a 3 épisodes) qui sont extrêmement bien
faites.
Il faut juste se rappeler que 'déficit' n'est pas synonyme de
mauvaise gestion. Les annexes ont été crées pour gérer des
secteurs socio-professionnels structurellement déficitaires. Ce
qui veut dire que la politique de rééquilibrage par l'exclusion,
tentée en 2003, 2004 et 2007 est vouée à l'échec. Se souvenir
aussi que le secteur artistique est générateur de richesse
économique bien au delà du 'coût' généré au régime d'assurance
chômage. Un intermittent génère par son activité plusieurs emplois
au régime général, donc sabrer ce secteur est un très mauvais
calcul (à moins qu'on, le voit comme un calcul purement politique:
faire accepter des mesures antisociales en présentant à la foule
un bouc émissaire).
Le CIP-IdF revendique le retour à la date anniversaire. Le passage
aux 10 mois ou 10 mois 1/2 a provoqué la pagaille en rendant les
carrières beaucoup plus chaotiques. Facile à comprendre: allez
déclarer vos heures de décembre à septembre ou de septembre à
juin: dans un cas, vous intégrez la saison des festivals, dans
l'autre non. Samuel, lorsqu'il est intervenu à Lille dans la
rencontre organisée par Pôle Nord, a bien insisté sur le fait
qu'il ne fallait surtout pas que l'on passe du coup de 507 heures
à 580 par une simple règle de 3, car ce serait ignorer les effets
de seuil.
La principale mesure que le CIP-IdF est en train de chiffrer
serait le plafonnement des indemnisations en tenant compte du
cumul salaire+indemnités. C'est un excellent moyen de lutter
contre la permittence, mais depuis 10 ans, on voit que la lutte
contre la permittence est brandie par tout le monde mais qu'aucune
mesure n'y a contribué, au contraire.
Il faut absolument revenir sur la question des matermittentes
(mais aussi des arrêts maladies). Parler aussi du problème des
heures régime G qui ne sont pas prises en compte (ou
insuffisamment) - après tout, un intermittent est aussi une
personne en recherche active d'emploi, il est possible et devrait
être valorisé, le fait de trouver ponctuellement du travail, que
ce soit en rapport direct avec son métier artistique ou non.
Je ne parle pas de mes revendications d'employeur. Cette
convention collective inadaptée et délétère pour les plus
précaires, les difficultés administratives multiples qui freinent
l'emploi inutilement, les dégâts portés au code du travail sous
Sarkozy... Un vaste sujet!
Bref, il y a de quoi dire... Mais est-ce un discours qui servira
les intérêts de France 2 et sa ligne éditoriale pour une émission
qui sera diffusée en plein dans la période de bagarre sur les
droits sociaux des intermittents et l'avenir de notre secteur qui
en découle.
Hollande s'est réjouit aujourd'hui que le secteur artistique soit
le premier "consommateur" des emplois d'avenir (un oxymore). Une
précarité chasse l'autre car il n'est plus possible d'enchainer
des CUI-CAE avec des employeurs différents (une copines vient d'en
faire les frais la semaine dernière). Bref, après 18 mois si tu as
plus de 26 ans, tu est bon pour la poubelle, irrécupérable! Je
n'ai jamais approuvé les emplois aidés mais comment faire? On est
trop souvent incapable économiquement de structurer nos compagnies
avec de l'emploi pérenne, c'est aussi une source d'instabilité qui
frappe tout le monde, y compris les intermittents.
@+
Thierry
Le 21/02/12 15:58, valerie terrasson a écrit :
" type="cite">
Veillons à ce que le mot statut n'apparaisse pas.
L'intermittence du spectacle est un régime dérogatoire. Si
c'était un statut il n'y aurait pas de remise en cause régulière
Valérie T
Date: Mon, 20 Feb 2012 23:31:57 +0100
From:
">
To:
">
Subject: [listenationale] Témoignages...
Un journaliste de France 2 a contacté la Fédé pour un sujet
sur l'intermittence en cours de préparation sur l'émission
Complément d'enquête.
Il est sur un champ très précis : le statut des intermittents
récemment épinglé dans le rapport de la cour des comptes, et
cherche des témoignages de salariés et d'employeurs sur ce
sujet... délicat.
Il doit m'interviewer à ce propos mais si d'aucuns se sentent
d'apporter leur propre son de cloches, il est très preneur.
Si ça vous dit, contactez Sandrine ou Thomas à la coordination
Amitiés
Pierre
PS: pour que vous sachiez à quoi vous attendre: Il recherche
aussi des contacts/lieux de réflexions/forums où se discute de
ce statut, des craintes par rapport à son évolution, des
pistes pour sa pérenisation, etc.
Son angle est d'interroger les questions suivantes: est ce que
la France a les moyens de payer un tel statut ? est ce normal
que tout repose sur l'UNEDIC ? y a t'il d'autres moyens de
financement ? est ce un statut qui du coup encourage la fraude
? Mais aussi du coup comment sur le terrains des structures
peinent et sont contraintes à contourner le système, bien
obligées pour faire tourner leur structure: bref il aimerait
montrer les galères et les jongles mises en place pour
réussir à faire exister les structures. De plus, il
indique que ca peut se faire de manière anonyme. Des questions
explosives comme vous pouvez le voir. Soyez prudents !
Pour info complémentaire: Martine Aubry, lorsqu'elle était
candidate à la candidature, a annoncé que le chantier d'un
autre mode de financement de l'intermittence ferait partie de
ses chantiers à long terme, laissant entendre que l'état
pourrait être amené à y participer.
PPS: où il nous faut derechef choisir entre nous taire -et
qu'on parle pour nous- ou risquer de voir déformer nos propos.
Pas simple!
Pour acceder aux archives, a l'aide, a la conversion de mail, a la page de desinscription : http://www.cliclarue.info/#tabs-8Et pour tout probleme, vous pouvez raler aupres de
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