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Grall Jean Marie
Liste arts de la rue
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- From: Wa ba < >
- To: undisclosed-recipients:;
- Subject: [rue] Première pérégrination
- Date: Sat, 12 Oct 2013 07:01:10 +0200
- Importance: Normal
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Agréablement déboussolé dans cette grande ville grisâtre et survoltée, étonnamment pleine de sourires et de bon petits plats, cette après-midi je désirais ardemment me distinguer de tous ces obèses, avides de plaisirs tarifés, avachis dans leur graisse et suintant la concupiscence et le stupre. Aller chanter des airs d'opéra dans la rue eut indéniablement été une bonne solution, mais malheureusement même pour le plaisir de ces dames on ne s'improvise pas Pavarotti. Seule face à mes compétences j'ai donc repéré un espace vert sur la carte, ai pris le métro et m'y suis rendu. Il y avait quelques personnes et beaucoup d'arbres. J'en ai choisi un, à mi chemin entre un lac et un parcours sportif, me suis posé en dessous et ai commencé à jongler. Au bout de quelques instants lorsque j'ai baissé les yeux, un des sportifs avait délaissé son entraînement physique pour venir m applaudir à tout rompre. Bien lui en à pris, car pour sa peine il a immédiatement appris à jongler avec trois balles. Dix minutes plus tard, c'est l'intégralité des athlètes présents qui étaient venus saluer ma performance et se joindre à nous. Il est vrai que j'aurais préféré voir une asiatique charnelle au regard sensuel avec laquelle j'aurai démarré une relation brûlante où l'amour du sexe et la passion pour la jonglerie aurait agréablement suppléé à l'absence de langue commune (Lhao Ra es-tu là ?) Mais ceci dit, fidèle à l'adage je fis contre mauvaise fortune bon cœur et me suis trouvé ravi de tout ces nouveaux amis. Mais voila qu'au bout d'un petit quart d'heure de franche camaraderie (exprimée essentiellement par des onomatopées admiratives) tout d'un coup lorsque j' ai baissé le regard, j'ai eu le déplaisir de me rendre compte que toute la petite troupe, au lieu de devenir le fer de lance du cirque de demain, avait délaissé mon office pour aller se rassembler à quelques mètres de là. Il faut bien vous dire qu'initialement je l'ai pris comme un affront, mais indépendant jusqu'au bout des ongles j' ai continué à jongler. Apres trente secondes, ma solitude mise à mal, n'y tenant plus, je dois avouer que j'ai craqué. J'ai donc posé mes balles et dédaigneux me suis approché afin de voir qui ou qu'est ce qui pouvait bien oser me faire concurrence. Et là j'avoue que j'étais battu, écrasé par un dinosaure des temps moderne, accablé par cet énorme varan qui était paisiblement en train de se repaître d'un poisson d'un bon mètre de long qu'il avait tant bien que mal réussi à hisser sur la berge. La joyeuse bande de sportifs houspillait cet ignare d'animal qui ne semblait pas savoir que le dit poisson était complètement sacré. Le varan pour sa part qui n'était ni religieux, ni susceptible n'avait que faire des insultes. Sans sourciller il continuait sa triste besogne. A ce moment là, un des athlètes, plus courageux que les autres (il était vêtu d'une tenue de boxe thaï) a pris conjointement la situation et un bâton en main et à commencé à venir au secours du poisson. Bien lui en à pris, car après cinq minutes d'une lutte acharnée le varan s'est finalement déporté d'au moins cinquante centimètres (et ce en tirant copieusement la langue à son adversaire.) Sous les hourras de la foule le boxeur à eut le plaisir de remettre un demi poisson dans le lac, l'animal était d'ailleurs de plus en plus sacré, mais sacrément mort cette fois. Les Thaïlandais sont formidables ! Merci si vous êtes arrivés jusqu'a la, méfiez vous, il risque d'y avoir une suite !Waba Ps Désolé si vous avez recu ce mail en plusieurs exemplaires. |
- [rue] Première pérégrination, Wa ba, 12/10/2013
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