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[rue] Réflexions Grève et/ou Annulation


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  • From: Boueb < >
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  • Subject: [rue] Réflexions Grève et/ou Annulation
  • Date: Wed, 11 Jun 2014 11:16:40 +0200


SALULARUE (tiens, ça fait longtemps que je ne nous ai pas écris !?)

Quand il s'agit de défendre des droits fondamentaux comme la subsistance
des travailleurs précaires avec des propositions constructives du comité
de suivi qui porte une réforme juste, solidaire et viable économiquement
ET qu'il n'y a aucune écoute, aucune prise en compte ni des partenaires
sociaux, ni du gouvernement.

Quand cela fait bientôt trois mois que les accords des (soit disant)
"partenaires sociaux" planent sur nos têtes et qu'arrive aujourd'hui un
médiateur du gouvernement qui à l'arrogance de nous faire croire que les
annexes sont sauvées (comme Aurélie Filippetti).

Quand la forte mobilisation réussie à faire revoir la copie de la
commission paritaire et à repousser l'agrément de ces accords, mais que
les médias n'évoquent que la partie "intermittence" des accords lorsque
des collègues en grève annulent les représentations du printemps des
comédiens à Montpellier.

Quand je me rappelle des grèves et des annulations de 2003, d'un
mouvement fort et difficile, dont la réussite se résume à avoir mis à
jour qu'un événement culturel est très rentable et que beaucoup de
secteurs gonflent leur chiffre d'affaire à cette occasion.

Quand le ministère du travail s'apprête à agréer cet accord néfaste et
qu'un gouvernement socialiste ne mène pas une politique de gauche.

A ce moment là, et je crois que c'est maintenant, il faut prendre nos
responsabilités et durcir le mouvement.

Mais comment ?

La grève, c'est à dire, la décision de mettre tout son temps et son
énergie au service d'un mouvement social, permet de décupler la
mobilisation, l'impact médiatique, la popularisation, et la pression du
rapport sur les cibles (les personnes qui doivent et peuvent faire
changer la donne) ; qui sont aujourd'hui le ministère du travail, le
gouvernement, l'assemblée et le sénat (?), le parti socialiste, le pôle
emploi ("bras armé du ministère du travail), puis les syndicats
signataires, les organisations patronales...

La cible n'étant pas les directeurs de théâtre ou les organisateurs de
festivals, ni les spectateurs, ni même les commerçants ; ils sont nos
alliés ou potentiels alliés. L'annulation de représentations ne peut
être qu'une conséquence de la grève mais absolument pas une solution
d'action pertinente.

Dans une usine, si le problème est avec la direction et que la grève est
votée, on peut décider de bloquer la production (et d'empêcher les
non-grévistes d'atteindre leurs postes de travail). Mais si le problème
est en dehors de l'usine et que la grève est votée, un piquet de grève
permet d'informer et de mobiliser les travailleurs et usagers sur le
lieu de travail, ET la grève permet de déployer temps, énergie et
intelligence pour créer des actions fortes, ciblées, symboliques,
populaires, rassembleuses, massives, médiatiques, subversives, drôles,
illégales, voire violentes.

Alors, je pense qu'aujourd'hui il est nécessaire de nous questionner sur
la mobilisation et le niveau d'implication. Je crois qu'il est important
de monter d'un cran et que de cesser le travail et la recherche d'emploi
(ce que nous sommes censés faire quand nous ne sommes pas sous contrat
de travail) en nous mettant en grève, non pour annuler les
représentations, mais pour mener sérieusement et fortement un mouvement
majeur pour une juste répartition des richesses.

Depuis trois mois beaucoup de personnes s'impliquent vaillamment au sein
des coordinations d'intermittents et précaires. Depuis trois mois, il
est entendu que chacun doit tenter d'en faire le maximum mais il est
aussi entendu que les périodes de travail peuvent remettre en cause
l'engagement, temporairement. Je ne trouve pas sain, ni juste,
qu'aujourd'hui la CIP appelle à inciter les équipes artistiques et les
techniciens se produisant sur des événements d'envergure à voter
l'annulation.

Si nous devons faire grève, nous devons y aller ensemble. Si nous devons
faire piquet de grève, il ne faut pas attendre de se déplacer dans un
festival repéré ou d'attendre celui qui se déroule dans notre ville. Si
nous voulons durcir le mouvement, je suis prêt à cesser le travail et la
recherche d'emploi, même si cela doit compromettre une représentation ;
et je vous invite en faire autant.

Je ne suis pas absolument contre les annulations, mais je suis convaincu
qu'elles ne doivent pas être un objectif, mais seulement la conséquence
d'une grève constructive.

Enfin, quant au calendrier d'actions à venir qui coure sur plus d'un
mois (coordination nationale des CIP), je le trouve en contradiction
avec le durcissement d'un mouvement. Une grève mettant en oeuvre des
actions fortes doit être efficace, ou au moins pensée comme efficace,
avec une victoire rapide en ligne de mire. La grève est un instant
passionnel ou nos convictions rencontre un terrain d'action avec des
pairs ; la grève est un(e) amant(e) avec laquelle je ne veux pas de
relation durable, mais une pleine et immédiate satisfaction.

Je propose que lundi 16 juin en Assemblé Générale nous nous
positionnions sur une grève générale reconductible !

(à Rennes AG de 9h30 à 13h aux Ateliers du Vent, rue Alexandre Duval,
manif à 14h30 place de la mairie)

Cette contribution est une vidange de cerveau dont le but est de
chercher la cohérence et pas de remettre en cause les décisions des
coordinations ou les implications des plus actifs. Tout ce qui est fait
participe à l'ensemble. Ne nous épuisons pas, épuisons les !

Bouèb,
précaire ET intermittent







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