Bonjour,
Pas simple de s'exprimer sur les listes mais je me lance.
Oui c'est maintenant qu'il faut frapper fort, et c'est d'autant plus
ce week-end (l'agrément doit être validé lundi 16 juin ou mercredi
18 juin).
La CGT, la CIP et d'autres organisations lancent des appels à la
grève après 3 mois de lutte déjà bien fournie (en fait 11 ans, mais
je résume).
Les prises de positions "médiatiques" se multiplient (récemment
mediapart, experts drac, quelques élus, et j'en oublie plein
d'autres).
Ca bouge, le PS flippe en interne, et chez nous la Région IDF
organise en urgence un débat/rencontre sur l'intermittence ce
vendredi à 14h30.
Comme j'imagine beaucoup d'entre nous, je ne suis pas encore
complètement d'accord avec moi-même sur l'annulation, la grève et
les autres formes de lutte. 2003 est encore vif, et nous avions tout
pratiqué.
Je crois qu'il faut y aller massivement maintenant tout de suite,
avec toute les formes possibles. Ces décisions se prennent
collectivement ET personnellement.
Tout ce que peux dire, c'est que pour ceux qui choisissent la grève,
la solidarité s'impose.
A l'AG de lundi à la Villette, il a été relayé les décisions et
réflexions de la coordination nationale de Montpellier.
Concernant la solidarité au grévistes, des "caisses de grèves" sont
réunies, par région, et c'est plutôt efficace (1300 euros en moins
de 10 minutes pour une AG de 200 personnes, çà me parait un bon
début).
Une "valise" pour les festivals va être réactualisée très
prochainement par la CIP (textes en tout genre, memento de quoi
faire sur un festival, modalités des soutiens ...).
Après, je pense qu'il va devenir urgent que nous ayons une réflexion
collective sur ce que nous ferons sur les "grands rendez-vous de
l'été" que sont Sotteville, Chalon et Aurillac. Je n'ai pas envie
(et je pense ne pas être le seul) de luttes fratricides
improductives et dévastatrices. Je pense malheureusement que sans
discussions préalables, ce sera le cas.
Soyons nombreux en AG, pour échanger
Soutenons-nous dans nos décisions quelles qu'elles soient
Maintenons la pression sur le politique dans toutes ses formes
possibles, il existe des failles dans lesquelles s'immiscer.
Brendan
Ci dessous le texte que j'ai pu lire à Parades le week end dernier
après les représentations. Je l'avais écris sur la base du
communiqué du Printemps des Comédiens.
François Rebsamen et le gouvernement s’apprêtent à
ratifier la
convention d’assurance chômage négociée contre les
intermittents, intérimaires,
chômeurs en toute déloyauté.
Ce nouvel accord réduit encore une fois les droits des plus
fragiles
pour, nous dit-on, faire des économies parce que les chômeurs
coûtent trop
chers. Il faut donc trouver un moyen de les faire payer. Leur
faire payer le
fait qu’en France 6 chômeurs sur 10 ne sont pas indemnisés, leur
faire payer
les 9 millions de pauvres, travailleurs ou non, leur faire payer
la situation
de chômage de masse avec près de 6 millions de privé d’emploi.
Ce texte fait
porter sur les seuls intermittents, intérimaires et chômeurs les
2 milliards
d’économie en 3 ans que le gouvernement demande au régime
d’assurance chômage.
Cette volonté de partenariat avec le Medef est un massacre.
Cet accord va aggraver la situation de tous ceux qui vivent la
précarité
au quotidien. Nous avons bien conscience que beaucoup de
professions sont en
danger, pas seulement les nôtres et en luttant ensemble nous
affirmons notre
totale solidarité.
Avant d’arriver au pouvoir, tous les membres du gouvernement
soutenaient
nos propositions. Nous voulons simplement que les actes suivent
les paroles.
François Rebsamen, qui nous défendait juste avant de devenir
ministre du
travail, se renie et annonce qu’il va agréer cet accord
inacceptable.
Dans le contexte de politique d’austérité, les budgets de la
culture
sont, comme bien d’autres, soumis à des coupes drastiques. La
colère, le
désespoir mais surtout la détermination vont entrainer des
mobilisations dans
tous les festivals d’été.
Les salariés permanents et intermittents du festival Le
Printemps des Comédiens
à Montpellier se sont mis en grève reconductible depuis lundi 3
juin. L'Opéra
Bastille est occupé. De nombreuses manifestations connaissent
des AG, des
annulations, des prises de positions communes entre équipes de
compagnies,
équipes de festival et parfois d'élus.
Les membres du gouvernement ne sont pas les bienvenus dans nos
spectacles.
Luttons et résistons.
Le 11/06/2014 11:16, Boueb a écrit :
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SALULARUE (tiens, ça fait longtemps que je ne nous ai pas écris
!?)
Quand il s'agit de défendre des droits fondamentaux comme la
subsistance
des travailleurs précaires avec des propositions constructives du
comité
de suivi qui porte une réforme juste, solidaire et viable
économiquement
ET qu'il n'y a aucune écoute, aucune prise en compte ni des
partenaires
sociaux, ni du gouvernement.
Quand cela fait bientôt trois mois que les accords des (soit
disant)
"partenaires sociaux" planent sur nos têtes et qu'arrive
aujourd'hui un
médiateur du gouvernement qui à l'arrogance de nous faire croire
que les
annexes sont sauvées (comme Aurélie Filippetti).
Quand la forte mobilisation réussie à faire revoir la copie de la
commission paritaire et à repousser l'agrément de ces accords,
mais que
les médias n'évoquent que la partie "intermittence" des accords
lorsque
des collègues en grève annulent les représentations du printemps
des
comédiens à Montpellier.
Quand je me rappelle des grèves et des annulations de 2003, d'un
mouvement fort et difficile, dont la réussite se résume à avoir
mis à
jour qu'un événement culturel est très rentable et que beaucoup de
secteurs gonflent leur chiffre d'affaire à cette occasion.
Quand le ministère du travail s'apprête à agréer cet accord
néfaste et
qu'un gouvernement socialiste ne mène pas une politique de gauche.
A ce moment là, et je crois que c'est maintenant, il faut prendre
nos
responsabilités et durcir le mouvement.
Mais comment ?
La grève, c'est à dire, la décision de mettre tout son temps et
son
énergie au service d'un mouvement social, permet de décupler la
mobilisation, l'impact médiatique, la popularisation, et la
pression du
rapport sur les cibles (les personnes qui doivent et peuvent faire
changer la donne) ; qui sont aujourd'hui le ministère du travail,
le
gouvernement, l'assemblée et le sénat (?), le parti socialiste, le
pôle
emploi ("bras armé du ministère du travail), puis les syndicats
signataires, les organisations patronales...
La cible n'étant pas les directeurs de théâtre ou les
organisateurs de
festivals, ni les spectateurs, ni même les commerçants ; ils sont
nos
alliés ou potentiels alliés. L'annulation de représentations ne
peut
être qu'une conséquence de la grève mais absolument pas une
solution
d'action pertinente.
Dans une usine, si le problème est avec la direction et que la
grève est
votée, on peut décider de bloquer la production (et d'empêcher les
non-grévistes d'atteindre leurs postes de travail). Mais si le
problème
est en dehors de l'usine et que la grève est votée, un piquet de
grève
permet d'informer et de mobiliser les travailleurs et usagers sur
le
lieu de travail, ET la grève permet de déployer temps, énergie et
intelligence pour créer des actions fortes, ciblées, symboliques,
populaires, rassembleuses, massives, médiatiques, subversives,
drôles,
illégales, voire violentes.
Alors, je pense qu'aujourd'hui il est nécessaire de nous
questionner sur
la mobilisation et le niveau d'implication. Je crois qu'il est
important
de monter d'un cran et que de cesser le travail et la recherche
d'emploi
(ce que nous sommes censés faire quand nous ne sommes pas sous
contrat
de travail) en nous mettant en grève, non pour annuler les
représentations, mais pour mener sérieusement et fortement un
mouvement
majeur pour une juste répartition des richesses.
Depuis trois mois beaucoup de personnes s'impliquent vaillamment
au sein
des coordinations d'intermittents et précaires. Depuis trois mois,
il
est entendu que chacun doit tenter d'en faire le maximum mais il
est
aussi entendu que les périodes de travail peuvent remettre en
cause
l'engagement, temporairement. Je ne trouve pas sain, ni juste,
qu'aujourd'hui la CIP appelle à inciter les équipes artistiques et
les
techniciens se produisant sur des événements d'envergure à voter
l'annulation.
Si nous devons faire grève, nous devons y aller ensemble. Si nous
devons
faire piquet de grève, il ne faut pas attendre de se déplacer dans
un
festival repéré ou d'attendre celui qui se déroule dans notre
ville. Si
nous voulons durcir le mouvement, je suis prêt à cesser le travail
et la
recherche d'emploi, même si cela doit compromettre une
représentation ;
et je vous invite en faire autant.
Je ne suis pas absolument contre les annulations, mais je suis
convaincu
qu'elles ne doivent pas être un objectif, mais seulement la
conséquence
d'une grève constructive.
Enfin, quant au calendrier d'actions à venir qui coure sur plus
d'un
mois (coordination nationale des CIP), je le trouve en
contradiction
avec le durcissement d'un mouvement. Une grève mettant en oeuvre
des
actions fortes doit être efficace, ou au moins pensée comme
efficace,
avec une victoire rapide en ligne de mire. La grève est un instant
passionnel ou nos convictions rencontre un terrain d'action avec
des
pairs ; la grève est un(e) amant(e) avec laquelle je ne veux pas
de
relation durable, mais une pleine et immédiate satisfaction.
Je propose que lundi 16 juin en Assemblé Générale nous nous
positionnions sur une grève générale reconductible !
(à Rennes AG de 9h30 à 13h aux Ateliers du Vent, rue Alexandre
Duval,
manif à 14h30 place de la mairie)
Cette contribution est une vidange de cerveau dont le but est de
chercher la cohérence et pas de remettre en cause les décisions
des
coordinations ou les implications des plus actifs. Tout ce qui est
fait
participe à l'ensemble. Ne nous épuisons pas, épuisons les !
Bouèb,
précaire ET intermittent
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