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Re: [rue] Propositions


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  • From: ças'écrit commeçaseprononce < >
  • To: Francky < >
  • Cc: Michaël EGARD < >, Julien Faucher < >, estoires < >, "monsieursos ." < >, Dominique Violet < >, Le Fourneau < >
  • Subject: Re: [rue] Propositions
  • Date: Mon, 23 Jun 2014 11:11:27 +0200

mais messieurs... je ne comprends pas, moi quand je travaille, personne ne me verse de salaire... sauf quand je joue.
qu'est ce que je dois en conclure ?


Le 23 juin 2014 07:00, Francky < " target="_blank"> > a écrit :
Salut, c'est Franck de Bourgogne.
Merci, Michaël !
Voili.
Ami calmant.
@+ Franck de. B.


Envoyé depuis ce qu'il y a sous mon chapeau
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Le 22 juin 2014 à 23:40, Michaël EGARD < " target="_blank"> > a écrit :

Bonsoir,

Il faut qu'on fasse très attention à ce qu'on dit: l'intox est tellement forte qu'elle a pénétré notre langage, pour ne pas dire notre pensée.

Les annexes 8 et 10 servaient à rééquilibrer les grandes disparités de revenus du métier. Il s'agissait de solidarité inter-professionnelle: ceux qui cotisaient beaucoup en travaillant beaucoup permettaient à ceux qui travaillaient moins d'être mieux indemnisés. Je parle au passé car ce n'est plus le cas: le principe mutualisant s'est renversé (pas tout seul...le MEDEF a aidé!). 

Les annexes 8 et 10 n'ont JAMAIS ÉTAIENT FAITES POUR PERMETTRE AUX ARTISTES DE RÉPÉTER, MONTER, DÉMONTER, RÊVER, FAIRE LEUR GAMME ou je sais pas quoi! C'est un DROIT SOCIAL qui permet à des travailleurs soumis à des contrats de courte durée, avec employeurs multiples, d'être indemnisés quand ils sont au chômage. C'est tout! Le chômage c'est quand on est au chômage!
Il ne faut jamais dire que le régime des intermittents du spectacle permet de financer une sorte de "surcoût" de la culture. L'assurance chômage est un DROIT SOCIAL et les annexes 8 et 10 sont le régime particulier d'une population de travailleurs particuliers. BASTA!!!

Le MEDEF et les libéraux essaient (et ils y arrivent...car même parmi nous, beaucoup défendent cette idée là) de nous faire croire que le régime des intermittents prend en charge des périodes de travail non-rémunérées (répétitions, lectures, diffusion, voir des spectacles, rencontrer des gens, etc.). 
Ils en concluent que cette prise en charge ne doit pas relever de l'assurance chômage mais que c'est à l'Etat de l'assumer (puisque la culture est une exception, blablabla). 
Et le tour est joué: ils transforment des droits sociaux en une sorte de privilège.

Soyons très vigilants quand nous parlons de la culture, de "sauver la culture"... Peu importe qu'on fasse de la culture ou non: nous sommes des travailleurs qui avons des droits sociaux spécifiques à nos professions.

Pourquoi le MEDEF veut dézinguer à tout prix les annexes 8 et 10?
Pas pour faire des économies!
Pour que personne ne puisse se servir de ce régime comme d'un modèle. Aujourd'hui la très grande majorité des contrats signés sont des CDD de courte durée. De très nombreux chômeurs ne sont pas indemnisés. Les emplois précaires sont de plus en plus nombreux, dans toutes les branches, partout. 
Tout le monde comprend bien que le régime des annexes 8 et 10 pourrait très vite devenir un modèle pour beaucoup de travailleurs et s'étendre au-delà des "intermittents du spectacle".
Voilà pourquoi la lutte actuelle est une lutte pour tous. Que ce n'est pas une lutte pour sauver la culture. Du moins, pas uniquement. Ne rétrécissons pas notre combat.

Et pour ceux qui n'ont toujours pas vu: il y a des petites vidéos sur internet extrêmement bien faites (par le CIP), qui s'appellent RIPOSTE, qui sont courtes, limpides et pertinentes. REGARDEZ-les! encore et encore!

Michaël



Le 22 juin 14 à 14:40, Julien Faucher a écrit :

Mais carrément, l'intermittence c'est pour des répétitions gratuites, des chargements déchargements, gratuits, montage démontage, repérage à nos frais, diffusion gratos, communication pareil, sûr que si on devait facturer toutes nos heures ça ferait mal, mais c'est pas grave, y a l'intermittence, ça justifie tout!!!
Pourquoi certaines structures peuvent se permettre de payer ces temps de travail et pas d'autres, c'est quoi la vrai "fraude"....

Salutations rajeuses... 

Envoyé à partir de mon Windows Phone
A propos des fraudes et des répétitions bidons, voici une exemple concret :
négociation avec l'organisateur et administration
1h
durée du spectacle
1h15
préparation du matériel avant de partir
1h
installation sur le lieu du spectacle
1h
démontage
1h
derniers calage avec organisateur et commentaires divers parce que je ne suis pas un sauvage
0h45
durée moyenne du déplacement aller/retour
3h
une petite répétition sur place
1h
une ou deux répétitions quelques jours avant
3h
total
13h

 

J’ai déjà fait cadeau d’une heure. A ce prix, je n’ai toujours pas conçu et mis au point mon spectacle, je n’ai toujours pas acheté les bouquins dont j’ai absolument besoin pour travailler (je suis conteur), je n’ai toujours pas vu d’autres spectacles pour remettre en cause mon travail, je n’ai toujours pas payé mon ordi, mon téléphone, mon site internet, mes plaquettes, mes timbres, et mon abonnement internet… Mais au fait, c’est quoi votre métier ? demande régulièrement l’ingénu.  Réponse : c’est mon métier. Et vous en vivez , insiste l’ingénu. Réponse : plus maintenant. Je suis viré du régime des intermittents…
J’en profite pour rendre un vibrant hommage à Pôle Emploi contraint et forcé de virer des intermittents par milliers depuis 2003.

 

 

Jean-Jacques Silvestre – CONTES

 

 

 

 

 

De :  " target="_blank"> [ " target="_blank">mailto: ] De la part de monsieursos .
Envoyé : dimanche 22 juin 2014 12:49
À : Francky
Cc : Dominique Violet; estoires; Le Fourneau
Objet : Re: [rue] Propositions

 

Et il me semble que l'intermittence a été pensée justement pour ne pas avoir besoin de payer des répétitions...

Insensiblement, en essayant de se défendre face à des arguments sournois, on est entrain de se laisser glisser dans une logique absurde.

méfiance
 

"4) Ne cautionnons plus la fraude ; achat de cachets, répétitions bidons, heures de cours déclarées en cachet, etc..."

après un (très subjectif) sondage auprès d'un large panel d'intermittent : 80 % des artistes que j'ai pu croiser ces 10 dernières années galèrent à boucler son statut, suivant tes critères, pour moi quasiment tout le monde fraude (à petite ou à grande échelle)

un système où tout le monde fraude, c'est pas un système où tous les gens sont des méchants, c'est un système mal foutu.
Quand on triche, on essaye d'être discret et on la ramène pas trop, parce qu'on risque de se prendre un redressement.

Pour moi, ce système oblige une majorité d'entre nous à instituer leur propre faiblesse sur un plan politique et économique.

D'un point de vu personnel (et ça ne concerne pas que l'intermittence) la fraude est un problème parce qu'elle nous fragilise sur un plan individuel et collectif.

Un système fonctionnel ne pousse pas à la fraude comme celui ci.

Je voudrais qu'on arrête de me faire chier avec les gens qui tentent de se débrouiller pour vivre et qu'on aille emmerder les grosses boîtes de prod. et d'audio-visuel.

(ah mais non, je suis bête : ceux qui sont salariés de ces boîtes on tendance à pas trop la ramener non plus...)
allez, des câlins quand même...

 

 

 

Salut, c'est Roquet de Bourgogne.
Comme certains d'entre-nous viennent pour sauver le monde et semblent avoir de la lecture en retard, je ne saurais que trop les inciter à aller consulter les quelques 5000 articles pondus depuis 11 ans par la 
CIP-IdF : www.cip-idf.org
Voili.
Ami calmant.
@+ Roquet de B. (donneur de leçons)

Envoyé depuis ce qu'il y a sous mon chapeau
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Le 22 juin 2014 à 11:54, Dominique Violet < " target="_blank"> > a écrit :

Salut

Je veux bien des détails. En quoi mes propositions sont populistes ?
Le populisme c'est une minorité qui manipule la majorité pour lui supprimer ses droits démocratiques, n'est-ce pas ?

donc... pas compris...

à+
domi
 
Ok pour le plafonnement salaire + allocations. Tout le monde est d’accord là-dessus mais pour le reste, le discours  « populomittent » a de beaux jours devant lui. A quand le discours « marinomittent » ?

 

Jean-Jacques Silvestre – CONTES

 

 

 

 

De :  " target="_blank">  [mailto: " target="_blank"> ] De la part de Dominique Violet
Envoyé : dimanche 22 juin 2014 10:44
À : Le Fourneau
Objet : [rue] Propositions

 

Salut la rue

 

Les artistes sont de bons communicants, bien meilleurs que les roms ou les sans papiers.
C'est une bonne chose pour nous.

Depuis 2003 le plupart des mouvements intermittents ont eu inintelligence d'élargir leur discours à tous les précaires. Cette démarche est, je n'en doute pas, généreuse et sincère.

Pour des raisons personnelles (peut être peu valables) je n'ai pas participé aux divers mouvements de réflexion et d'action qui ont eu eu lieu depuis 2003 et se resserrent aujourd'hui.

J'admire et soutien tous les artistes qui s'investissent pour la cause des artistes.

Un peu isolé dans mon village perché de la Drôme, j’observe ce qui se dit et ce qui se passe.
Et c'est plus fort que moi, je ne peux pas m’empêcher d'avoir un point de vue.

Mon e mail à chaud, après le discours de Valls, sur les bobomittent a été plutôt mal accueilli. Normal, n'est-ce pas ?

Faites en ce que vous voulez :

1) Je pense que nous ne devons pas demander le retour à l'anualisation. Nous savons tous que ce système pérennise la permitence et la fraude.
2) Je pense que nous ne devons pas demander la prise en compte des heures d'enseignement pour l'ouverture de nos droits. Si c'était le cas, les prof de musique, théâtre, danse, etc.. devraient alors prétendre au statut d'intermittent, ce qui ne ferai qu’inciter les structures d'enseignement à ne pas embaucher en CDI. Nous avons un métier, exerçons le, faisons de la création, et ne comblons pas nos heures par des cours. Les enfants méritent mieux qu'un artiste qui cachetonne. Si nous voulons travailler avec des amateurs, montons des créations avec eux.
3) Demandons le plafonnement de l'indemnité pôle emploie+salaire à 2 500€. Les allocations que nous touchons sont un revenu de solidarité. En clair, c'est sur les fiches de paye des salariés que sont prélevés nos salaires. Par solidarité avec les travailleurs modestes et pauvres, ne demandons pas de toucher des sommes exorbitantes à leurs yeux.
4) Ne cautionnons plus la fraude ; achat de cachets, répétitions bidons, heures de cours déclarées en cachet, etc...
5) C'est à l'état de financer la culture, mais pas comme il l'a fait jusqu'à présent. La politique culturelle de la DRAC est absurde, les subventions vont (trop souvent) à des projets qui ne touchent aucun public. Le projet (car on ne parle plus de spectacle dans ce monde là !) est vendu sur le papier, il est ensuite répertorié sur un dossier de presse et classé. Entre les deux, la "représentation" n'est qu'une vue de l'esprit.
Demandons à l'état de financer les répétitions des artistes qui créent des spectacles vivants.
Un système d'attribution peut être établi selon quelques critère simple.
- Avoir une activité de production de spectacle (embaucher des artistes, faire des représentations, avoir une licence, etc...)
- Justifier d'un temps de travail dédié à la création dans un lieu de résidence, pas seulement les CNAR bien sur, mais tous lieux qui peut accueillir des artistes en résidence.
- Établir des documents de com pour la dif du spectacle.

- Justifier d'un certain nombre de représentations.

Bien à vous
Dominique

 

 
-- 
Dominique Violet
http://www.tumbapati.com

 

Compagnie S



-- 
Dominique Violet
http://www.tumbapati.com

 

Compagnie S



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Solen Briand
 Auteur de cirque et organe (d'un) des sens

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Cie Monsieur Solen
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Cie des Sens Indisciples
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