Anna,
des solutions collectives sont en permanence proposées, elles sont minoritaires et non relayées, mais effectives.
lorsque tu demandes si des stratégies collectives sont proposées c'est sans doute à l'échelle nationale que tu nous interroges.
l'unanimité ne doit pas être recherchée.
L'unanimité c'est l'_expression_ la plus directe du totalitarisme.
Le
problème des solutions minoritaires c'est qu'elles sont presque
systématiquement enrayées par une volonté collective d'unanimité
stratégique.
La Culture (majuscule, majoritaire ET au singulier) est un système de mots d'ordre et d'ordre de mots.
Je sais bien qu'il est de bon goût sur cette liste de la défendre.
Mais
à mon goût (humble, à la myrtille, au raz des bottes dans les chemins
de montagne) c'est la notion même de Culture (majuscule, majoritaire ET
au singulier) qui est indéfendable.
Et Benoît me parait dans le juste quand il dénonce l'impossible de la juste répartition des financements.
Lorsque
quelqu'un (lorsqu'une poignée de gens) décident, sélectionnent,
choisissent, même avec la meilleurs intention du monde, ils détruisent
les cultures, et amenuisent la puissance d'_expression_ d'une population.
Et
c'est bien là l'enjeu de la création de l'Artiste : faire en sorte
qu'une population n'aie pas besoin de s'exprimer, puisqu'elle a des
représentants compétents, des professionnels habilités à le faire pour
elle.
Et c'est bien là que gratte cette vieille ritournelle
"défendre ou pas la Culture" : on sent bien que ce sont les artistes
professionnels qui sont en cause dans ce problème...
Et c'est
bien chiant de pousser le problème au bout de sa logique : est ce qu'on
est pas, nous, artistes professionnels, alors même qu'on a l'impression
de la défendre cette culture qui nous tient au cœur, est ce qu'on est
pas justement entrain de participer malgré nous à son asservissement ?
le budget de la culture n'est pas un problème, c'est le statut de l'artiste professionnel qui est source de problème pour l'Art, pour l'artiste, pour la société civile.
winter is coming, comme ils disent dans les films.
(l'hiver venu, on verra ceux qui sortent encore dans la rue ;)