Pour le dire brièvement (ce qui n'a pas toujours été mon cas):
je/nous devons beaucoup beaucoup à la Liste Rue. Yffic fut un ami compétent, une ombre tutélaire bienveillante
dans nos premiers pas collectifs sur la toile et l’émergence de
nos sites. Mille grâce lui soient rendues et à l'équipe du
Fourneau qui a su embarquer ce talent dans son fier vaisseau,
utiliser, promouvoir et développer avec intelligence cet outil
qu'il nous offrait. On pourrait raconter ça à l'imparfait: Il était une fois la liste rue, il était une voix, la
nôtre,mêlée, conjuguée, opposée, dans ce même espace virtuel qui
nous réunissait, nous les éparpilllés, les sans-grade de l'art en
valdingue, les écartelés des territoires et du calendrier. Cette singularité: on pouvait se parler d'où qu'on soit et qui
qu'on soit, et surtout de nos métiers, pratiques, doutes,
envies... Et maints artistes d'autres secteurs, théâtreux,
danseurs, musiciens etc enviaient cette tribune éphèmère mais
constante, qui nous mettait presque à égalité, comme ils
envièrent par la suite la Fédération qui en naquit. Nous connûmes les premières prises de chou, prises de bec et de paroles. Nous vîmes émerger des personnalités qui se turent ensuite, d'autres qui durent, des visiteurs d'un soir, des tireurs de couverture à la dent dure, des tribuns malins, des dactylographes méticuleux, casse-bonbons laborieux, des erreurs manifestes, des poètes... Et puis vinrent les réseaux sociaux. Et chacun se fit son petit réseau à sa mesure. Nous avons désormais chacun nos cercles d'aficionados, de
complices, d'amis (rayez la mention inutile) que nous cultivons au
fil de nos billets FB. Même s'il est ouvert, c'est un entre-soi.
Piégeant donc. Qui peut sent un chouïa le renfermé. Contrairement à cette agora ouverte à tous vents que la liste rue nous offre. Cent fois je l'ai pensée morte, s'étouffant dans le vomi des courriels sans intérêt, cent fois elle a resurgi avec une nouvelle thématique, un sujet sur lequel nous voulions échanger, une nouvelle plume séduisante... Depuis, est arrivée la liste Fédé, une liste militante,
raisonnable, qui devrait le rester. La liste rue n'est pas domestique. C'est sur elle qu'on peut
rater le mieux comme dit Beckett. Et dieu sait qu'en matière de
ratage, il y en a eu à foison, et des énervements conséquents sans
modération. Mais il y a eu des perles. Et ça continue. Oui, on peut en parler au présent et au futur. On le voit, nos réseaux ne se recoupent pas tous, encombrés souvent de clichés (à tous les sens du terme) et de certaines complaisances, alors que la liste rue est rebelle et verbe avant tout. Elle éveille notre curiosité, excite notre réflexion, permet à certains d'exister, d'argumenter, de faire découvrir une pensée, sans qu'on se connaisse préalablement. C'est précieux.. Après en avoir abondamment usé, voire abusé, j'y interviens de
moins en moins, comme beaucoup, mais je la lis. Et ça me réjouit
de savoir qu'elle est à disposition, réunissant ceux de mon bord,
de mon camp, de ma famille d'esprit, et que si je veux leur
parler, c'est le meilleur endroit pour le faire. Merci de l'avoir de l'avoir fait naître, merci de l'avoir partagée, merci à Jean Marie de la maintenir et modérer. Et à vos plumes, artistes volatiles ! Bisatous Pierre
Le 11/09/2017 à 12:36, Claude Morizur a
écrit :
"> |
Archives gérées par MHonArc 2.6.19+.