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[rue] sous nos fenêtres


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  • From: francoismary < >
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  • Subject: [rue] sous nos fenêtres
  • Date: Fri, 10 Aug 2018 09:48:41 +0200
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Aujourd'hui on a été témoin d'une délation effroyable. Depuis quelques jours des personnes migrantes se pressent à la frontière, quasiment sous nos fenêtres. Hier on a apporté des vêtements à Irun où des jeunes gens dorment dans les rues et où les associations s'organisent et puis ce midi, on croise trois très jeunes, pourraient être nos amis de chemin, ils sont passé, ils cherchent un taxi pour Bayonne. On leur conseille plutôt de prendre un bus, mais ils ont peurs. Hum, le bus repasse devant la gare où se concentrent les rondes de police. On comprend, on insiste mais on fini par appeller un taxi qui nous demande un nom : "c'est pas pour nous, c'est pour 3 amis qui souhaitent aller à Bayonne ","un nom ?" : "Foufana", "un numéro de téléphone ?" : numéro espagnol, le taxi commandé pour 14h. Rassurés, "dieu te bénisse". 

On s'inquiète pour eux. Le taxi n'arrive pas seul, il est suivit d'un camion de police. 6 /7 policiers nous entourent. Les papiers : "lui il est espagnol", "qu'est ce que vous faite avec eux ?", "ce sont nos amis", "on s'est rencontré là" "ce sont déjà vos amis ?" "oui". On apprend qu'ils sont Rwandais. "Vous pouvez partir, eux ils vont pas rester ".

Honte de cette femme taxiste. Honte de ce pays où on doit caché nos solidarités. Ni les frontières, ni les murs, ni les hordes de militaires n'arrêteront les hommes, faut pas se leurrer. Les contextes politiques et climatiques ne vont que s'accroissants. Il suffirait de changer nos regards, de vivre moins confortablement mais tous un peu mieux. 

On ne supporte pas bien les 40 degrés quand eux sous des chaleurs plus extrêmes traversent des déserts, des grillages contrôlés par les armées, des mers déchaînées sur des pneumatiques precaires. Ce sont des survivants, et nous ? Une société figée dans nos peurs. Nous mourrons tous asfixiés par nos peurs, nos échappements polués, nos climatisations trop froides, au lieu de créer une humanité meilleure. L'union européenne nous demande notre avis sur le changement d'heure : pour ou contre ? Voilà nos passions déchaînées pour la fin de l'été. En attendant, il n'est pas loin le temps des collabos et du régime de Vichy. On en sent l'odeur palpable dans l'air, sous nos fenêtres. 

Effroyable.

Corinne Cella, compagnie Rouge Eléa.

texte publié sur facebook.




  • [rue] sous nos fenêtres, francoismary, 10/08/2018

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