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[rue] De l'astre au ciron *


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  • From: François Mary < >
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  • Subject: [rue] De l'astre au ciron *
  • Date: Wed, 20 Jan 2021 23:34:00 +0100
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La lettre de Jean-Claude Barens

 

« Madame la ministre Roselyne BACHELOT,

Permettez-moi de constater avec amusement, que dans la famille des patronymes approchants, L’ONU à Michelle BACHELET, la philosophie Gaston BACHELARD et la chanson Pierre BACHELET. Ce dernier est d’ailleurs l’auteur d’une ritournelle prémonitoire : « Elle est d’ailleurs … ». Car oui, madame la ministre, vous êtes d’ailleurs. Très honnêtement, quand j’ai appris que c’est vous qui alliez nous représenter, j’ai cru au canular. Il me semblait, que quelques rires sonores chez Hanouna, et le fait de déclarer votre amour pour l’opéra, étaient largement insuffisants pour occuper une fonction aussi prestigieuse. Puis, quelques mois plus tard, vos tripes sont sur la table. Mais à la mode de quand ? Vous nous offrez une sortie de conférence de Presse en citant Néruda tout en ôtant théâtralement votre masque, comme si Cyrano avait ôté un faux nez à la fin de la tirade. Et cette déclaration, pour le moins maladroite : « Vous avez vu combien d'artistes sont décédés depuis la Covid ? Et des artistes qui comptent. » C’est quoi, des artistes qui ne comptent pas ?


Bref, ressortir les vieux dossiers, ne saurait guère faire avancer les choses. Vous êtes la représentante d’un système où l’ultralibéralisme pousse allègrement ses pions, et votre marge de manœuvre doit être sans doute bien mince. Cette forme d’autoritarisme qui sévit partout n’est pas un gage d’efficacité, il démontre bien au contraire une fragilité nerveuse. Un état au bord de la crise de nerfs. C’est en réalité la panique qui a gagné les gouvernants d’ici ou d’ailleurs. Pour en venir à la culture, les réalités de terrain ne peuvent pas être réellement comprises depuis la rue de Valois. De l’Opéra au foyer rural de Heugas dans les Landes, ce n’est pas un fossé mais des abysses. Et les chiffres colossaux en milliards d’euros, qui sont sulfatés régulièrement dans les médias, bénéficient essentiellement aux grandes institutions culturelles. En dehors, nous ne sommes guère mouillés par le ruissellement. N’étant pas un technicien de la culture, encore moins un intellectuel, mon analyse se cantonne à une position d’activiste du spectacle vivant depuis une trentaine d’années. Et là, je peux vous affirmer que vous fabriquez de la désespérance. Que des communes, devant la nébulosité de la situation, pour peu qu’elles n’aient pas un goût affirmé pour la culture, déclarent déjà : « Nous ne ferons rien en 2021 ». Il y a beaucoup d’incompréhension, de colère. L’absence de discernement est une catastrophe et le manque de visibilité rend le climat irrespirable. Alors, de grâce, donnez la gestion de cette situation à celles et ceux qui sont au plus près des territoires. Gérez l’ouverture de l’Opéra et laissez-nous nous occuper du foyer rural de Heugas. Nous, les acteurs culturels mais aussi les maires, les conseillers départementaux, les élus, les bénévoles associatifs, qui connaissent mieux que quiconque les situations du quotidien, le tout en concertation évidente avec les préfets. Tous sont responsables, et savent très bien jauger les risques quand ils existent. Cette méthode du « On ferme tout » appliqué à la culture est assez effarante, compte tenu des incroyables disparités qui existent sous ce vocable.

 

Nous ne sommes pas numérisables, nous voulons nous sentir vivants ! »


Jean-Claude Barens

 

A suivre,

François

 

* 😉à mon ami Victor Hugo - Les Contemplations.

 




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