Je vous le dis aussi bien que je le vois: je nous observe, nous, anciens, passer un sale quart d'heure, être malmenés par une génération qui ne laisse plus rien passer, et qui par ailleurs à fermement décidé de tuer le père. Ça n'est pas ma rue ça !
J'ai pour habitude de dire que j'ai 50 ans de bons et loyaux services rendus à la rue,
sans moi, sans notre engagement indéfectible, qu'en serait-il de notre milieu? Que seraient devenus Aurillac, Chalon et tant d'autres petits festivals ? Et tous ces acquis, c'est à notre génération qu'on les doit.
Visiblement ça n'est plus vraiment la question
d'ailleurs, je ne suis pas certain de l'avoir clairement entendue, LA question.
Ah, je m'énerve aussi fort que cette transition m'exalte, j'ai l'impression de me préparer pour un dernier spectacle, représentation unique, de nuit sur la place Michel Crespin. Qu'on fasse entrer les accusés, qu'on décline leur âge et leur identité, qu'on les présente à la foule ...
Ce spectacle, c'est à vous les jeunes d'en écrire la fin, Jacques et tous les autres vieux
au pilori
(ne soyez pas trop réactionnaires messieurs, nous sommes entre gentlemen et je reste un homme de gauche)
oui pourquoi pas, mais ayez s'il vous plaît, ayez le courage de vos courriels, frappez fort mais frappez juste, s'il vous plaît, ne gâchez pas nos années d'efforts, il n'y aura pas de seconde représentation.
Le spectacle reste un jeu, parfois, on perds.
Nous avons perdu, j'en profite pour moi aussi quitter la liste rue.
Frédéric, Pascal, c'est quoi vi passana? Avec Hervée nous avions acheté un van, si vous voulez je passe vous prendre et on part ensemble?
Jacques Livchine
En cavale