Coucou la rue,
pour une fois, il se passe plus de trucs sur la
liste rue que sur les réseaux sociaux!
Bravo au troll d'avoir apaisé cette discussion
en tous cas, on se serait cru sur Twitter, le
réseau aux égos surgonflés.
La liste rue reste toujours le miroir déformant
de nos sociétés...
On y parle lutte des sexes alors que les enjeux
du monde sont autour de la lutte des classes et la
lutte pour l'énergie et la survie.
L'omnipotence de la question sociétale sur la
question sociale et climatique.
Belle réussite du capitalisme que d'avoir fait
de l'autre un ennemi de genre plutôt qu'un ennemi
de classe..
J'ai toujours connu l'égalité des salaires vers
le bas dans les arts de rue, homme ou femme
confondus....
Oui, il y a des problèmes d'égalité H/F dans la
France d'aujourd'hui, et au moins on en parle et
ça progresse, parfois violemment, parfois pas,
sûrement pas assez vite.
Mais dans les arts de rue et dans la société,
c'est là notre enjeu central ?
Jamais l'espace public n'a été aussi contraint,
par ses barrières, ses aménagements, ses entrées
payantes
Jamais nos espaces de diffusions n'ont été
aussi menacés qu'après cette crise sanitaire
Jamais l'_expression_ artistique libre n'a eu
aussi peu d'avenir alors que les fouets de la
censure se font toujours plus prégnants
Jamais les financements des collectivités n'ont
autant reculé, la faute aux lâchetés politiques.
Jamais l'autoritarisme n'a été aussi proche de
nous depuis 1940
Et on discute de savoir s'il faut faire des
solos pour des femmes ou des hommes
Et on s'insulte quand on devrait faire corps
commun, peu importe le genre.
Et on parle de race ou de racisée quand on
reste tous des humains aux couleurs de peau
différentes
On affirme nos différences, alors qu'on devrait
affirmer nos communs.
On se bagarre alors qu'on meurt à petit feu.
Je préférais toujours brûler un jet privé ou un
yacht de 50m que mon voisin, quand bien même c'est
un gros con macho réactionnaire.
Parce que bien souvent il est aussi le pur
produit de l'exploitation de l'homme par l'homme.
Parce qu'il est le produit d'un système à
changer, pas la cause de mes problèmes.
Et pendant qu'ils brûlent nos richesses,
notre planète, et pendant qu'on devient les
propres censeurs de notre liberté d'_expression_
dans l'espace public,via nos webcams et nos tons
péremptoires, on se fait baiser par ceux dont les
dividendes ont augmenté de 44 milliards.
Parlons d'abord de comment on reprend le
pouvoir, nous les 65 millions de mal baisés du
système français face aux 1% d'ultra riches.
Parlons d'art et de comment il peut changer le
monde, pas de comment changer le voisin...
Bref, parlons de nous et pas de je. Enfin,
espérons...
Vincent Garreau