Je viens de recevoir le dispositif « Plaines d’été » de la DRAC Hauts de France.

Avec ma Cie, on y a eu droit deux fois dans le passé. Un super dispositif qui permettait de faire 10 dates sur notre territoire sans avoir une emprise trop forte de l’institution. D’ailleurs, leur site prouve que quand on lâche un peu la bride, les propositions foisonnent, et la rencontre entre spectacle et public se fait (http://plainesdete.fr/)

Mais cette année, voici ce que l’on trouve dans l’appel à projets : 

«  Dans le contexte des jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, une attention particulière sera portée aux propositions artistiques invitant au dialogue entre art et sport (impromptus convoquant le sport comme thématique, se tenant dans un lieu sportif ou en lien avec un événement sportif, mettant en lumière des valeurs communes au sport et à la culture, etc.). »

Donc, déjà qu’on fait peur aux festivals sur la possibilité d’exister en période de J.O., mais en plus, les artistes doivent mettre en lumière des "valeurs communes au sport et à la culture" ?

Ne peut-on pas nous foutre la paix un peu ? 

Ce ne serait pas possible de considérer qu’en 2024, il y ait aussi de la place pour autre chose que de la compète et de la sueur ? On ne confondrait pas spectacle vivant et événementiel pour le coup ?

Sans compter qu’on a aussi un appel à projets « Olympiade culturelle », où - dixit l’appel à projets - les valeurs communes entre l’art et le sport seraient : 

« L’excellence et l’inclusion ».

Ça me rappelle la primaire, quand on formait les équipes pour jouer au foot. Les deux costauds de l’école étaient les chefs d’équipe et choisissaient les meilleurs en premier. Tu avais la honte quand on te choisissait en dernier. Tu sentais plutôt planer l’insolence de l’exclusion, que l’excellence de l’inclusion.

Je n’ai pas envie de cliver l’art et le sport, mais peut-être n’est-il pas utile d’y chercher forcément des points communs ?

D’ailleurs, si les jeux artistiques existaient, entendrait-on chanter les athlètes ?