Le soulèvement des compagnies 
Acte 2 : Une juste répartition des moyens 

Un modèle de société fondée sur la croissance fabrique des rapports de domination, engendre des mécanismes de concurrence et de saturation du système.

Le secteur du spectacle vivant n’y échappe pas, pris entre, d’un côté les appels à projets qui instrumentalisent et précarisent l’économie des structures et de l’autre l’institutionnalisation des soutiens au fonctionnement basés sur le modèle de l’excellence artistique.

Parce que la répartition des moyens est la condition d’une société durable et vivante, il s’agit de s’attaquer à un système qui, après avoir poussé les compagnies à une véritable course à la production, font d'elles seules les variables d’ajustement d'un modèle aujourd'hui économiquement et écologiquement à bout de souffle.

Parce que l’initiative et l’acte de création sont une responsabilité et un risque que prennent seules les compagnies, il s’agit de leur confier les moyens de production.

Parce que la qualité artistique ne peut s’évaluer à l’aune des partenaires avec lesquels elle est produite ou des lieux dans lesquels elle est diffusée, il s’agit de repenser les critères d’évaluation.

Parce qu’une démarche artistique s’inscrit dans le temps et dans l’espace, il s’agit de lui donner les moyens de se déployer.

Pour ces raisons, nous défendons pour l’État et les Collectivités une politique publique de la culture fondée sur une juste répartition des moyens :

• S’appuyant sur des partenariats et des financements pluriannuels,
• Soutenant une démarche globale et décorrélée des seules logiques comptables,
• Permettant aux compagnies de sortir de la recherche constante de 
  « coproducteurs » qui transforme la relation partenariale entre les lieux et les équipes artistiques en relation de dépendance.

SYNAVI - syndicat national des arts vivants