La Fédération des Arts de la Rue Auvergne Rhône Alpes tient à communiquer, au Ministère de la Culture, sa plus grande réprobation concernant les mesures inédites d’exclusion visant à supprimer toutes coopérations avec les structures artistiques issues du Mali, Niger et du Burkina Faso.
C’est une atteinte sans précédent aux droits à
la mobilité et à la liberté d’_expression_.
La suspension des visas français fait peser le poids de la politique étrangère de la France sur ces artistes pris pour cible et par ricochet sur les populations, tous étant déjà bien malmenés par les conditions géopolitiques actuelles. D’autre part, l’injonction à ne plus les programmer dans le réseau des Instituts Français, principal réseau de diffusion artistique en Afrique, et ce, dans tous les autres pays (et de la CEDAO en particulier), les condamnent définitivement.
La suspension des moyens financiers attribués au projet de coopération met en grande difficulté les associations artistiques françaises qui se sont déjà engagées sur des projets à court, moyen ou long terme. Cette décision est prise sans concertation, sans explications et sans compensations…
Nous souhaitons fortement que le Ministère de
la Culture s’émancipe de ces injonctions issues de cette
politique étrangère, qu’il fasse machine arrière et permette aux
artistes de retrouver leur capacité à la mobilité et donc à
échanger, à créer et à diffuser.
Ces créateurs doivent pouvoir trouver l’accueil
qui leur est dû, dans les consulats des autres pays partenaires
quand cela n’est plus possible sur leur territoire national.
Les Instituts Français doivent continuer aussi à être des terres d’accueil pour les projets transnationaux de coopérations impliquant les artistes de ces pays en crise et leurs partenaires français le cas échéant.
Il s’agit aussi d’être dans le respect des conventions internationales, notamment la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, signée par la France à Paris le 20 octobre 2005, lors de la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture qui stipule que ce patrimoine commun doit être préservé dans la pleine réalisation des droits humains et des libertés fondamentales. Cette diversité culturelle se nourrit d’échanges constants et se renforce par la libre circulation des idées. Les expressions culturelles ne s’épanouissent que dans la liberté de pensée, d’_expression_, d’information. La Déclaration universelle sur la diversité culturelle, du 2 novembre 2001, donne à ces principes un caractère inaliénable, s’il est nécessaire de le rappeler…
Ne pas revenir sur ces décisions est une
atteinte à l’image symbolique de la France et c’est aussi un
manque de respect pour les acteurs de la coopération culturelle.
La création artistique ne peut être une arme de
guerre diplomatique !
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