Salut, la Rue,
J’ai perdu des copains en refusant de leur faire des
déclarations, alors qu’ils étaient prêts à payer leurs charges eux-mêmes…avec
leur allocation chômage…aberrant
Erika
De :
[mailto:
]
Envoyé : mardi 9 août 2011 11:19
À :
;
Objet : [rue] Re : Avignon, Chalon, Aurillac, Castelnaudary, etc
... autre témoignage de pratiques douteuses
Salut,
Le témoignage de Tomboul est édifiant; j'apporte le mien en miroir.
Je ne suis pas hostile au principe du GUSO, car il a été la première véritable
tentative de réponse au travail illégal par l'administration. Mais on a là une
illustration de ce pourquoi il faut absolument combattre ce que le guichet
unique est devenu: un outil mal fichu qui permet toutes les arnaques.
Tomboul, à son corps défendant, se rend complice d'une escroquerie à
l'assurance chômage, tout en n'étant pas payé par l'organisateur. La double
peine!
Je ne suis d'ailleurs pas certain que l'organisateur n'ait pas sorti en douce
de sa comptabilité l'équivalent des salaires non versés. Le GUSO n'est pas ou
très mal surveillé, il permet trop facilement ce genre d'arnaque.
Le GUSO devait être une amélioration de respect du droit des artistes et de
leur employabilité, c'est devenu un producteur industriel de précarité et de
misère !
Ne vous méprenez pas: il y a une grande part de responsabilité des artistes
eux-même qui y ont vu un moyen facile d'atteindre les 507 heures magiques. Un
effet d'aubaine qui revient dans la gueule comme un boomerang.
A l'opposé du GUSO, mon activité de production ouverte est harcelée par
l'administration: On fêtera le 9 septembre notre 10ème contrôle en 3 ans (ce
coup-ci, c'est la TVA). Ils n'ont jamais rien trouvé, mais chaque contrôle se
traduit par un stress énorme (ça va mieux quand la routine s'installe), une
perte d'activité et un surcoût salarial pour répondre au contrôle, une
démobilisation de l'équipe bénévole qui dirige l'association. Sans jamais rien
donner, les contrôles vont se poursuivre jusqu'à nous épuiser et nous éliminer
du paysage!
La DRAC n'accorde des licences de producteur à nos partenaires qu'à condition
qu'ils cessent de travailler avec nous, proposant même comme alternative une
affiliation... au GUSO pour des licences de prod (j'ai la preuve écrite pour
ceux qui ne me croient pas) ! Sachant que la licence est exigée pour toute
subvention d'Etat ou de collectivité territoriale (du moins chez nous), donc
que presque tous nos clients et partenaires sont appelés à faire une demande,
c'est bien de nous interdire d'exister dont il est question.
Combien d'entre eux ont les moyens et les capacités de gérer leurs salaires?
Cette même DRAC dont on sait (oralement malheureusement) qu'elle a au moins
déclenché un des contrôles les plus dur, celui de l'inspection du travail qui a
tenté vainement de créer des infractions pénales contre nous. On a des doutes
pour d'autres contrôles sur dénonciation...
Je ne me plains pas: j'ai toujours le choix de laisser tomber et c'est
volontairement que je résiste. Je suis sur la voie d'une solution que la DRAC
ne pourra pas refuser, espérant ainsi revenir dans des eaux plus calmes, mais
que d'énergie perdue pour rien !
La seule chose que l'on puisse nous repprocher est de permettre à de jeunes
compagnies d'émerger dans un cadre social acceptable, à des artistes
indépendants de développer leurs carrières... Bref nous sommes des
nuisibles, là où une administration de plus en plus autiste et incondsciente
des réalités du secteur professionnel continue à ne jurer que par le GUSO ou à
réver que chaque compagnie à les moyens de monter une structure de production
et de diffusion complètement opérationnelle avant même que ne soit évoqué le
moindre projet artistique.
@+
Thierry
PS: Au fait, avez-vous remarqué quel artiste le GUSO a choisi pour illustrer
son service? Un mime, c'est à dire un artiste qui travaille en fermant sa
gueule !