ça, c'est l'intro.... Après, tout a été étonnant, surprenant, incroyable !

Le festival est né, il y a six ans, sous l'impulsion et l'envie de Majid Amraee (Manager of street) qui était venu, une ou deux années auparavant au festival d'Avignon ! Dingue non ? D'après ce qu'il m'a raconté, ce serait sa balade sur l'île de la Bartolasse (je crois que c'est le nom, mais pas sûr) qui l'aurait inspiré pour créer un festival de rue.

Pendant quatre années, le festival a été national, mais depuis l'an passé, il a l'ambition de devenir international !

Je reviendrai, dans un prochain mail, sur l'aspect géopolitique de la région et sur les nombreuses anecdotes qui ont émaillées notre séjour, mais passer en une semaine de l'Asie Centrale au Moyen Orient, c'est une expérience formidable, qui, normalement, mes chers camarades devrait nous ouvrir des horizons de recherches, de partenariats, d'échanges riches et passionnant !

Lors d'une conférence (même lieu que la cérémonie de clôture), chaque pays représenté devait raconter brièvement comment était né le théâtre de rue chez lui, et dire ou il en était aujourd'hui.

Irak : la première troupe de rue naît en 1957 ! A l'époque, c'est un prof et ses élèves qui expérimentent différentes formes en extérieur... Ils vont tenir six ans avant de se faire interdire. Aujourd'hui, il y a 78 troupes de théâtre de rue et deux festivals.

Tadjikistan : D'après Borzoo Abdolrazaghov, directeur de la compagnie, le Théâtre n'existait pas avant l'arrivée des soviétiques, et serait donc né en 1923 (ou 29). Pour lui, Stanislavski est à l'origine de tout. Ce pays a souvent été en conflit, ce qui a considérablement freiné l'essor et la créativité du théâtre. Aujourd'hui, il y a une seule compagnie de rue qui s'affirme comme telle, pas de festival, mais dans le pays, on compte 16 théâtres et 2 studios (?).

Turquie : D'après Eftal Gülbudak, pantomime à la Marceau (mais vachement moins inspiré) et relativement jeune dans le métier, le théâtre en extérieur serait né il y a un siècle de cela (mais pas plus de précision que cela). Aujourd'hui, il y a beaucoup de troupes (pas pu avoir le nombre) et aucun festival digne de ce nom.(ce qui m'étonne)

Iran : 170 troupes de théâtre de rue. 3 festivals, mais un seul international, les autres étant un festival de la marionnette, et un festival pour enfants. Il y a néanmoins une activité assez soutenue du théâtre de rue, notamment à Téhéran (journalier durant tout l'été), et l'on compte quelques 10 000 représentations par an. Rien qu'à Marivan, il y a 4 compagnies de rue.

La question était aussi de savoir pourquoi Marivan (petite ville frontalière) et pourquoi l'Etat autorisait il un tel festival ?

Cette région a été très durement touchée pendant la guerre Iran/Irak. Quelques 37 000 morts en 20 ans, et une région très abîmée dans son habitat. L'Etat a conscience que c'est une région kurde (dont la religion est différente) qui fait "tampon" avec d'éventuels belligérants. Du coup, ils sont un chouïa plus coulant (mais un chouïa seulement) avec ce territoire et tolère ce festival (qui, quand même est sous l'égide du Center of the Dramatic Arts Center Of Islamic Culture and Guidance Ministery (rien que ça). Il y en d'autres, mais la liste est fastidieuse mais aussi édifiante.

A suivre.....

JLuc

Les GOULUS
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