Liste arts de la rue

Archives de la liste Aide


[rue] Re: Quand le procès d'un chômeur vire au procès de Pôle emploi


Chronologique Discussions 
  • From: marc Prevost < >
  • To: Liste Rue < >
  • Subject: [rue] Re: Quand le procès d'un chômeur vire au procès de Pôle emploi
  • Date: Wed, 23 Nov 2011 00:33:08 +0100

C'est une honte !
Supprimons Pole Emploi, tous ces faignants payés à ne rien faire...
Ces parasites de l'emploi
Ces tiques du spectacle qui sucent le sang des intermittents...
Ils ne font rien qu'à faire exprès de bloquer des dossiers...
Ils adorent faire mal leur travail...
Ils sont vicieux et mal intentionnés...
Tous des méchants !!!!
 
Ce sont eux qui sont bornés à ne pas vouloir voir comment fonctionne la vraie vie...
les contrats pas payés, la manche, le travail dissimulé, la création non financée, Les spectacles sous payés, les off généralisés tout ça c'est leur faute...
 
Et en plus ils en font exprès de se désorganiser en voulant marier une carpe et un lapin...
Allez, vivement que les boites d'intérim nous privatisent tout ça !
Et puis qu'on leur impose un nombre minimal de dossiers à traiter et puis avec obligation de moyens et de résultat qu'on puisse leur mettre encore plus la pression !
Là, ils seront bien obligés d'être efficaces...
 
Va bien falloir qu'ils nous les créent les offres s'ils veulent leur salaire...
De toute manière il faut bien des coupables désignés...
Les chomistes ils ont assez payé... (et puis ils peuvent s'organiser maintenant qu'ils vont être très très nombreux !) à leur tour maintenant...
Comme ça au moins on ne sera pas obligé de tout reflechir à nouveau et chercher à comprendre à qui le crime profite : ça fait mal à la tête !

Ce qu'il y a de bien dans le conflit, c'est que forcément on sait qui est david et qui est goliath, qui sont les cow boys et les indiens, les méchants et les gentils...
 
En revanche, se poser des questions, se mettre de l'autre côté, essayer de comprendre, tisser des liens, se mettre en relation, expliquer c'est tout de suite plus compliqué et qui a le temps maintenant ???
 
Regardez même Pôle Emploi n'a même plus le temps de se défendre, organiser sa défense ou simplement se protéger ou faire valoir son point de vue !
 
Enfin, je dis ça c'est comme si je ne disait rien ! d'autant que devoir de réserve et tout ça tout ça...
 
Ce n'est même pas une critique des militants de la cip idf qui assurent le rôle de médiateur et d'explicitateur qui manque invariablement.
Ce n'est surtout pas une critique contre franck qui nous informe ainsi.
Ce n'est pas une minimisation des problèmes rencontrés par les 'usagers de pole emploi' je les respecte trop au quotidien...
 
Mais qui saura être sufisement synthétique et honnête pour relater la vérité et le vécu de chacun, mettre tout en perspective, expliquer au lieu d'ouvrir les portes de l'enfer et de la damnation réciproque...
 
La solution est a inventer quotidiennement, solidairement, humainement...
Replacer chacun à sa juste place du corps social, permettre à tous de participer, de jouer son rôle, sa partition...
Permettre à l'autre d'être...
D'être un interlocuteur, digne d'écoute, digne de confiance...
Est-ce utopique ???
 
Marc
(Attention, le premier qui m'attaque je le traine devant les tribunaux pour outrage moi ! Surtout s'il m'attaque personnellement !)
Feu !
 
Le 22 novembre 2011 23:02, Franck Halimi < "> > a écrit :
Salut, c'est Franck de Bourgogne.

Je vous prie de trouver ci-dessous, pour information, un compte-rendu de l'audience de ce jour au tribunal correctionnel de Paris : un copain de la CIP-IDF comparaissait suite à une plainte de Pôle Emploi.

C'est remarquable...

Voili.


Ami calmant.


@+ Franck de B.

----------

"Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple,
le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs."
DÉCLARATION DES DROITS DE L'HOMME ET DU CITOYEN - 1793
Article 35.

------------------------------


Quand le procès d'un chômeur vire au procès de Pôle emploi

22 NOVEMBRE 2011 | PAR MATHIEU MAGNAUDEIX

Etrange audience ce mardi au tribunal correctionnel de Paris. Un chômeur comparaissait pour "outrage à Pôle emploi". Une première. Le procureur n'a pas masqué son embarras et l'audience a viré au procès de... Pôle emploi!

http://www.mediapart.fr/journal/economie/221111/quand-le-proces-dun-chomeur-vire-au-proces-de-pole-emploi

Au moment de plaider, le procureur est un peu embêté. De toute évidence, il semble considérer que cette affaire n'aurait jamais dû atterrir devant la dixième chambre correctionnel du Tribunal de grande instance de Paris.
C'est pourtant bien ce qui est arrivé. Ce mardi 22 septembre, Laurent G., demandeur d'emploi parisien de 50 ans, était convoqué devant la justice. Le prévenu, militant de la Coordination des intermittents et précaires (CIP) d'Ile-de-France, comparaissait pour «outrage à Pôle emploi». En octobre 2009, lors d'une action de ce collectif de chômeurs, Laurent G. aurait traité les agents de l'agence Pôle emploi de Vicq d'Azir (Xe arrondissement de Paris) d'«incompétents, de fainéants» et de «bons à rien». La directrice de l'agence avait porté plainte contre le militant. Plainte alors jugée recevable par le Parquet, qui a donc envoyé Laurent G. en correctionnelle pour «outrage à Pôle emploi, représenté par sa directrice». En droit pénal, l'outrage envers un agent public peut être puni de 7500 euros d'amende et de six mois de prison ferme.
On connaissait l'outrage à agent de police, l'outrage à magistrat, l'outrage au président de la République. Mais selon les associations de défense de chômeurs, «l'outrage à Pôle emploi» est une grande première. Mardi matin, deux ans après les faits, les amis, une vingtaine de militants et sympathisants de la CIP, étaient donc venus soutenir Laurent G. Mais bien vite, l'audience a viré en procès du service public de l'emploi, dont plusieurs témoins se sont appliqués à démontrer la cruelle incapacité de répondre à sa mission d'accompagnement des chômeurs.
Après une affaire de conduite en état d'ivresse sur les Champs-Elysées vite expédiée, Laurent G. est appelé à la barre. Dans sa déposition devant les policiers, la directrice de Pôle emploi affirme qu'il «vient régulièrement avec un groupe d'intermittents pour se plaindre» du travail de Pôle emploi, et qu'il a créé le 19 octobre 2009 un «sentiment d'insécurité» en traitant les agents de noms d'oiseaux. D'une voix calme, Laurent G. se dit «surpris de comparaître aujourd'hui». La CIP, dit-il, s'invite régulièrement dans les agences de Pôle emploi pour faire réviser des dossiers en carafe, accompagner des chomeurs radiés de façon abusive, faire débloquer des allocations non versées. «Oui, j'ai régulièrement critiqué le travail de Pôle emploi, reconnaît Laurent. Mais je n'ai pas outragé Pôle emploi, ni sa directrice.» Un peu plus tard, Laurent G. admettra bien avoir prononcé les mots qu'on lui reproche, mais sans viser un agent en particulier.


«Violence institutionnelle»


Premier témoin cité par la défense, Philippe Sabater, le secrétaire général adjoint du SNU, le principal syndicat de Pôle emploi, décrit une«situation intenable», alors que plus de 4,3 millions de Français sont inscrits au chômage. «Ce qui produit la violence des deux côtés du guichet, c'est la violence institutionnelle créée par la fusion» de l'ANPE et des Assedic, une «funeste erreur» selon lui. Il dénonce les suppressions de poste (2000 équivalents temps plein entre 2010 et 2011), la dégradation des conditions de travail, ou encore la décision récente de communiquer uniquement par Internet avec les demandeurs d'emploi.
«Du coup, les radiations administratives ont augmenté», soutient Philippe Sabater. Chaque mois, 60% des 480.000 sorties de Pôle emploi s'expliquent par des «cessations d'inscription pour défaut d'actualisation», des radiations administratives ou des sorties non expliquées. Le climat est de plus en plus tendu. Il y a quelques semaines, un demandeur d'emploi a pris quelques heures en otages deux responsables d'une agence parisienne. Mais selon la CIP, d'autres actes désespérés et pas médiatisés ont été recensés récemment – un demandeur d'emploi aurait ainsi tenté de se taillader les veines dans une agence de Seine-Saint-Denis pour obtenir une ouverture de droits, et un jeune intermittent menacé de se trancher la gorge dans l'agence Vicq d'Azir (une «action coup de poing» qu'il a même filmée).
Christine, responsable de l'accueil à la permanence de la CIP, se présente à la barre. La militante parle des refus de droits jamais motivés, des demandeurs d'emploi livrés à eux-mêmes quant à leurs droits, des queues qui se forment dans les agences pour parler au serveur vocal, le 3949 – car l'accueil des chômeurs est désormais minuté, et les entretiens en face-à-face sont devenus rarissimes, comme nous l'avons raconté dans une précédente enquête. Le juge l'interrompt d'un sourire las et lui lance une phrase qui montre qu'il n'apprend rien : «On suit la situation en lisant la presse...»
Après un troisième témoignage – une autre militante de la CIP –, Laurent G. revient à la barre. «Je ne sache pas que le droit d'exercer un droit à l'accompagnement des demandeurs d'emploi et de critiquer l'accueil qui leur est fait constitue un outrage!» Le jeune procureur se lève. Il ne masque pas sa gêne. «La poursuite du ministère public – qu'il représente pourtant en tant que magistrat du parquet – me semble d'un fondement juridique fragile», dit-il sans ambages. Et pour cause: le délit d'outrage ne s'applique en effet qu'aux personnes physiques (les agents publics), pas aux personnes morales comme Pôle emploi. En quelques mots, le représentant du Parquet vient de remettre en cause toute la procédure. Fait rare, il ne recommande aucune peine, et s'en prend même à Pôle emploi, dont aucun représentant n'a daigné pointer son nez au tribunal.
«Ce n'est pas si fréquent que le Parquet relève que des poursuites ne sont pas bien fondées légalement», se réjouit à la sortie du tribunal Elise Vallois, l'avocate de Laurent G. Pendant sa plaidoirie, l'avocate avait plaidé le «droit de critiquer l'action politique et administrative sans encourir de poursuite pénale». Visiblement, la justice est du même avis qu'elle. A moins d'une grosse surprise, la relaxe semble la plus probable. Jugement le 13 décembre.

-------------------------------





Pour acceder aux archives, a l'aide, a la conversion de mail, a la page de desinscription : http://www.cliclarue.info/#tabs-8
Et pour tout probleme, vous pouvez raler aupres de ">







Archives gérées par MHonArc 2.6.19+.

Top of page