Liste arts de la rue

Archives de la liste Aide


[rue] Re: RE: Re: Re: Quand le procès d'un chômeur vire au procès de Pôle emploi


Chronologique Discussions 
  • From: Anna Cottis < >
  • To: Franck Halimi < >
  • Cc: Liste Rue < >
  • Subject: [rue] Re: RE: Re: Re: Quand le procès d'un chômeur vire au procès de Pôle emploi
  • Date: Wed, 23 Nov 2011 08:43:17 +0100

Salut, c'est Anna de Montreuil.

Je travaille de temps en temps pour une compagnie qui fait du théâtre en entreprise. Une des choses qu'on fait c'est, quand il y a une centaine d'employés réunis pour une formation dans leur entreprise, d'intervenir vers le milieu en faisant des saynètes qui restitue d'une manière comique et transposée toutes les préoccupations de la groupe qu'ils ne sont pas en train de dire devant leurs chefs. Le sujets qu'ils ne veulent pas aborder parce qu'ils veulent être des bons employés et ne pas se faire remarquer, mais qui sont là dans leur vie de travail quotidienne. On sait qu'on a touché des angoisses importantes quand les gens rient. Et puis on espère que l'entreprise peut en prendre note et adresser ces problèmes. 

Il y a deux, trois ans, on a travaillé pour Pôle Emploi. Des gens au milieu de l'hierarchie, 10 mois après le début de la fusion forcée entre l'ANPE et l'ASSEDIC.

On n'a jamais eu autant de succès, autant de rires. 

Apparemment, rien n' changé.

Cordialement,

Anna 











On 23 nov. 11, at 07:50, Franck Halimi wrote:

Salut, c'est Franck de Bourgogne.

Merci, Marc, pour ta mise au point coup de poing qui équilibre le débat.

Elle est la bienvenue car il me semble juste que chacun s'exprime à partir de l'endroit où il se situe.

Et je trouve ton intervention d'autant plus appropriée que la réalité que tu dépeins (ta réalité), je la connais bien aussi, dans la mesure où je côtoie des salariés de Pôle Emploi et que je sais les difficultés accrues qui sont les leurs au quotidien (particulièrement depuis cette faute tactique, politique, éthique et professionnelle que fut la fusion mal pensée, mal préparée, mal mise en place, mal expliquée et ô combien inaboutie de l'ANPE et de l'ASSEDIC).

Je sais les incohérences et l'incompétence d'un Charpy télécommandé pour n'être qu'un "gestionnaire froid" du démantèlement d'un service public de première nécessité.

Je sais les angoisses du conseiller qui, depuis la plateforme téléphonique (saloperie déshumanisée et déshumanisante de 3949) se rend compte que son interlocuteur est un intermittent du spectacle auquel il ne sait quoi répondre tant le protocole de 2003 a rendu le traitement de nos métiers aussi compliqué qu'une usine à gaz.

Je sais la tristesse de professionnels qui aimaient leur métier jusqu'à ce qu'une politique incohérente et ravageuse les engloutisse sous une telle masse de travail qu'ils n'ont plus la possibilité de l'exercer dans des conditions humaines.

Je sais la connerie des petits chefs qui ont déplacé des conseillers (devenus experts en traitement de "dossiers intermittents") dans un autre service uniquement au prétexte qu'ils avaient pu nouer des liens avec des intermittents...

Je sais la boule au ventre du conseiller dont c'est le tour d'aller à l'accueil, tout en sachant qu'il va invariablement se faire agresser plusieurs fois dans la journée par des allocataires de plus en plus désespérés, car acculés par la vie qu'on leur impose.

Je sais à quel point la lutte syndicale au sein même de l'entreprise Pôle Emploi est compliquée à mener. En signe de solidarité, j'étais lundi 14 octobre avec tes collègues, sur un piquet de grève devant une agence, et j'ai pu mesurer leur désarroi de ne plus pouvoir travailler dans des conditions décentes.

Oui, je sais tout ça mais, parce que j'ai décidé de m'impliquer dans la défense de mes collègues mal traités par un système qui devient fou, je sais aussi les extrémités auxquelles nous sommes confrontés, juste parce qu'un dossier est bloqué on ne sait trop où pour on ne sait trop quelle raison.

Marc, le ton que tu emploies sur cette liste, les informations que tu fais passer, tout ce que tu organises dans ta région et que je lis avec un immense respect depuis des années, et bien toutes ces belles choses font que j'ai le sentiment de te connaître un petit peu et de t'apprécier beaucoup.

Ton coup de gueule légitime de cette nuit me plait car il est celui d'un homme encore libre dans sa tête (et j'espère encore un peu dans ses actes même si je sais combien il est difficile aujourd'hui d'être un franc-tireur dans le système Pôle Emploi) et il m'incite à redire ici à quel point nous sommes les deux extrémités de la même pelote.

La lutte collective dans laquelle je me suis engagé depuis de trop longues années fait que je suis également régulièrement en relation avec ceux qui décident (au niveau régional, s'entend).

Et, en Bourgogne, nous avons eu la chance d'avoir un directeur régional de Pôle Emploi quelque peu atypique durant ces dernières années. Quand je dis "nous avons eu la chance", je parle pour notre catégorie de métiers car je sais que, en interne, il n'était peut-être pas aussi ouvert qu'il a pu l'être avec nous.

Je parle de lui au passé car il vient de partir (j'espère que nous ne le regretterons pas trop !).

J'en parle parce qu'il avait instauré quelque chose de tout à fait remarquable : deux à trois fois par an, il suscitait des réunions entre tous ses collaborateurs concernés et nous, représentants des intermittents (tant coordination que syndicats), lui-même étant présent.

Et lors de ces réunions, il n'y avait pas de sujet tabou : nous pouvions parler en toute liberté de la connerie de certaines réglementations, des dossiers bloqués des copains, des changements à venir, de la façon dont eux et nous envisagions les différentes questions,...

Bref, c'était vraiment ouvert et agréable de nous sentir ainsi considérés. Il nous disait même un truc qui m'a marqué : "vous, allocataires de Pôle Emploi, êtes nos clients, nous sommes à votre service et nous avons le devoir de vous contenter" (sic !). Elle est pas mal, celle-là, non ?...

Mais, lui-même était dépendant d'une politique nationale qu'il subissait plus qu'il ne l'agréait, la trouvant même parfois opaque, menée en dépit du bon sens, voire carrément débile et non efficiente.

Tout ça pour dire que, même si les hommes sont de bonne volonté, lucides et compétents, le système peut les contraindre à appliquer une politique désincarnée et éloignée des réalités du terrain.

Et tout ça aboutit à revenir à nos moutons : quel est le sens de ce procès intenté par Pôle Emploi au copain de la CIP-IDF ?

Et bien, à mes yeux, il est juste la trace du piège dans lequel nous sommes tombés : on fait tout pour nous diviser et nous opposer, alors que si nous étions ensemble, nous renverserions à la fois les valeurs et les voleurs (ceux qui nous confisquent notre dignité, nos acquis sociaux, une part de notre liberté et un bout de notre âme).

Et maintenant que nous sommes conscients de cette forfaiture, il ne nous reste plus qu'à nous réunir sur une plateforme pour dézinguer ces salopards qui nous auront fait tant de mal.

Mais, pour réunir le plus grand nombre, cette plateforme ne devra pas être trop large, ni embrasser trop de domaines : bref, ce ne pourra pas être le programme d'un parti politique réunissant toutes les questions sociétales au sein d'une réflexion globalisante.

Pour moi, cette plateforme, c'est juste que le plus grand nombre foute un coup de pied au cul des dirigeants actuels en leur hurlant "DEGAGEZ !"

Il sera bien temps alors de construire, pas à pas, une société nouvelle : mais, ceci un autre débat...

Merci, Marc.

Ami calmant.

@+ Franck de B.
----------
"Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple,
le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs."
DÉCLARATION DES DROITS DE L'HOMME ET DU CITOYEN - 1793
Article 35.
------------------------------


Date: Wed, 23 Nov 2011 01:49:01 +0100
From:  ">
To:  ">
CC:  ">
Subject: [rue] Re: Re: Quand le procès d'un chômeur vire au procès de Pôle emploi

Respects et paix à elle.
Merci de ce témoignage émouvant !
Je lui dédie mes prises de position de ce jour...


 
Le 23 novembre 2011 01:00, TONTONBALLONS < "> > a écrit :
Bonjour a toutes et a tous
Je me souviens de Cathy, de l anpe de St Jean de maurienne.  C est elle qui traitait les dossiers " intermittents "   Elle a sortit pas mal de copains dans des dossiers incroyables de complexité elle était super proche des artistes et ne rattait aucun spectacle dans ce bled perdu., elle nous a même nourri lors de notre première residence, ou, comme des gueux, nous cuisinions nos pâtes bolognaises sur le balcon du theatre tout en dormant dans les loges. Elle n était pas, Marc, fainéante et misérable comme les fonctionnaires que tu décris, elle était  au service des allocataires, tout comme certains abonnes de cette liste, qui se battent tous les jours pour nos droits. Et ils sont nombreux dans ce cas.  
Voilà , je voulais juste témoigner qu au pôle emploi, y en a des biens , et je vous souhaite a tous de tomber dessus
Malheureusement, Cathy n est plus de ce monde et les intermittents de Maurienne en parlent encore  des années après son départ  

Good luck et bonne saison d' hiver
Tontonballons   

Envoyé de mon iPhone

Le 23 nov. 2011 à 00:33, marc Prevost < "> > a écrit :

C'est une honte !
Supprimons Pole Emploi, tous ces faignants payés à ne rien faire...
Ces parasites de l'emploi
Ces tiques du spectacle qui sucent le sang des intermittents...
Ils ne font rien qu'à faire exprès de bloquer des dossiers...
Ils adorent faire mal leur travail...
Ils sont vicieux et mal intentionnés...
Tous des méchants !!!!
 
Ce sont eux qui sont bornés à ne pas vouloir voir comment fonctionne la vraie vie...
les contrats pas payés, la manche, le travail dissimulé, la création non financée, Les spectacles sous payés, les off généralisés tout ça c'est leur faute...
 
Et en plus ils en font exprès de se désorganiser en voulant marier une carpe et un lapin...
Allez, vivement que les boites d'intérim nous privatisent tout ça !
Et puis qu'on leur impose un nombre minimal de dossiers à traiter et puis avec obligation de moyens et de résultat qu'on puisse leur mettre encore plus la pression !
Là, ils seront bien obligés d'être efficaces...
 
Va bien falloir qu'ils nous les créent les offres s'ils veulent leur salaire...
De toute manière il faut bien des coupables désignés...
Les chomistes ils ont assez payé... (et puis ils peuvent s'organiser maintenant qu'ils vont être très très nombreux !) à leur tour maintenant...
Comme ça au moins on ne sera pas obligé de tout reflechir à nouveau et chercher à comprendre à qui le crime profite : ça fait mal à la tête !

Ce qu'il y a de bien dans le conflit, c'est que forcément on sait qui est david et qui est goliath, qui sont les cow boys et les indiens, les méchants et les gentils...
 
En revanche, se poser des questions, se mettre de l'autre côté, essayer de comprendre, tisser des liens, se mettre en relation, expliquer c'est tout de suite plus compliqué et qui a le temps maintenant ???
 
Regardez même Pôle Emploi n'a même plus le temps de se défendre, organiser sa défense ou simplement se protéger ou faire valoir son point de vue !
 
Enfin, je dis ça c'est comme si je ne disait rien ! d'autant que devoir de réserve et tout ça tout ça...
 
Ce n'est même pas une critique des militants de la cip idf qui assurent le rôle de médiateur et d'explicitateur qui manque invariablement.
Ce n'est surtout pas une critique contre franck qui nous informe ainsi.
Ce n'est pas une minimisation des problèmes rencontrés par les 'usagers de pole emploi' je les respecte trop au quotidien...
 
Mais qui saura être sufisement synthétique et honnête pour relater la vérité et le vécu de chacun, mettre tout en perspective, expliquer au lieu d'ouvrir les portes de l'enfer et de la damnation réciproque...
 
La solution est a inventer quotidiennement, solidairement, humainement...
Replacer chacun à sa juste place du corps social, permettre à tous de participer, de jouer son rôle, sa partition...
Permettre à l'autre d'être...
D'être un interlocuteur, digne d'écoute, digne de confiance...
Est-ce utopique ???
 
Marc
(Attention, le premier qui m'attaque je le traine devant les tribunaux pour outrage moi ! Surtout s'il m'attaque personnellement !)
Feu !
 
Le 22 novembre 2011 23:02, Franck Halimi < "> "> > a écrit :
Salut, c'est Franck de Bourgogne.

Je vous prie de trouver ci-dessous, pour information, un compte-rendu de l'audience de ce jour au tribunal correctionnel de Paris : un copain de la CIP-IDF comparaissait suite à une plainte de Pôle Emploi.

C'est remarquable...

Voili.

Ami calmant.

@+ Franck de B.
----------
"Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple,
le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs."
DÉCLARATION DES DROITS DE L'HOMME ET DU CITOYEN - 1793
Article 35.
------------------------------

Quand le procès d'un chômeur vire au procès de Pôle emploi
22 NOVEMBRE 2011 | PAR MATHIEU MAGNAUDEIX

Etrange audience ce mardi au tribunal correctionnel de Paris. Un chômeur comparaissait pour "outrage à Pôle emploi". Une première. Le procureur n'a pas masqué son embarras et l'audience a viré au procès de... Pôle emploi!

http://www.mediapart.fr/journal/economie/221111/quand-le-proces-dun-chomeur-vire-au-proces-de-pole-emploi

Au moment de plaider, le procureur est un peu embêté. De toute évidence, il semble considérer que cette affaire n'aurait jamais dû atterrir devant la dixième chambre correctionnel du Tribunal de grande instance de Paris.
C'est pourtant bien ce qui est arrivé. Ce mardi 22 septembre, Laurent G., demandeur d'emploi parisien de 50 ans, était convoqué devant la justice. Le prévenu, militant de la Coordination des intermittents et précaires (CIP) d'Ile-de-France, comparaissait pour «outrage à Pôle emploi». En octobre 2009, lors d'une action de ce collectif de chômeurs, Laurent G. aurait traité les agents de l'agence Pôle emploi de Vicq d'Azir (Xe arrondissement de Paris) d'«incompétents, de fainéants» et de «bons à rien». La directrice de l'agence avait porté plainte contre le militant. Plainte alors jugée recevable par le Parquet, qui a donc envoyé Laurent G. en correctionnelle pour «outrage à Pôle emploi, représenté par sa directrice». En droit pénal, l'outrage envers un agent public peut être puni de 7500 euros d'amende et de six mois de prison ferme.
On connaissait l'outrage à agent de police, l'outrage à magistrat, l'outrage au président de la République. Mais selon les associations de défense de chômeurs, «l'outrage à Pôle emploi» est une grande première. Mardi matin, deux ans après les faits, les amis, une vingtaine de militants et sympathisants de la CIP, étaient donc venus soutenir Laurent G. Mais bien vite, l'audience a viré en procès du service public de l'emploi, dont plusieurs témoins se sont appliqués à démontrer la cruelle incapacité de répondre à sa mission d'accompagnement des chômeurs.
Après une affaire de conduite en état d'ivresse sur les Champs-Elysées vite expédiée, Laurent G. est appelé à la barre. Dans sa déposition devant les policiers, la directrice de Pôle emploi affirme qu'il «vient régulièrement avec un groupe d'intermittents pour se plaindre» du travail de Pôle emploi, et qu'il a créé le 19 octobre 2009 un «sentiment d'insécurité» en traitant les agents de noms d'oiseaux. D'une voix calme, Laurent G. se dit «surpris de comparaître aujourd'hui». La CIP, dit-il, s'invite régulièrement dans les agences de Pôle emploi pour faire réviser des dossiers en carafe, accompagner des chomeurs radiés de façon abusive, faire débloquer des allocations non versées. «Oui, j'ai régulièrement critiqué le travail de Pôle emploi, reconnaît Laurent. Mais je n'ai pas outragé Pôle emploi, ni sa directrice.» Un peu plus tard, Laurent G. admettra bien avoir prononcé les mots qu'on lui reproche, mais sans viser un agent en particulier.

«Violence institutionnelle»

Premier témoin cité par la défense, Philippe Sabater, le secrétaire général adjoint du SNU, le principal syndicat de Pôle emploi, décrit une«situation intenable», alors que plus de 4,3 millions de Français sont inscrits au chômage. «Ce qui produit la violence des deux côtés du guichet, c'est la violence institutionnelle créée par la fusion» de l'ANPE et des Assedic, une «funeste erreur» selon lui. Il dénonce les suppressions de poste (2000 équivalents temps plein entre 2010 et 2011), la dégradation des conditions de travail, ou encore la décision récente de communiquer uniquement par Internet avec les demandeurs d'emploi.
«Du coup, les radiations administratives ont augmenté», soutient Philippe Sabater. Chaque mois, 60% des 480.000 sorties de Pôle emploi s'expliquent par des «cessations d'inscription pour défaut d'actualisation», des radiations administratives ou des sorties non expliquées. Le climat est de plus en plus tendu. Il y a quelques semaines, un demandeur d'emploi a pris quelques heures en otages deux responsables d'une agence parisienne. Mais selon la CIP, d'autres actes désespérés et pas médiatisés ont été recensés récemment – un demandeur d'emploi aurait ainsi tenté de se taillader les veines dans une agence de Seine-Saint-Denis pour obtenir une ouverture de droits, et un jeune intermittent menacé de se trancher la gorge dans l'agence Vicq d'Azir (une «action coup de poing» qu'il a même filmée).
Christine, responsable de l'accueil à la permanence de la CIP, se présente à la barre. La militante parle des refus de droits jamais motivés, des demandeurs d'emploi livrés à eux-mêmes quant à leurs droits, des queues qui se forment dans les agences pour parler au serveur vocal, le 3949 – car l'accueil des chômeurs est désormais minuté, et les entretiens en face-à-face sont devenus rarissimes, comme nous l'avons raconté dans une précédente enquête. Le juge l'interrompt d'un sourire las et lui lance une phrase qui montre qu'il n'apprend rien : «On suit la situation en lisant la presse...»
Après un troisième témoignage – une autre militante de la CIP –, Laurent G. revient à la barre. «Je ne sache pas que le droit d'exercer un droit à l'accompagnement des demandeurs d'emploi et de critiquer l'accueil qui leur est fait constitue un outrage!» Le jeune procureur se lève. Il ne masque pas sa gêne. «La poursuite du ministère public – qu'il représente pourtant en tant que magistrat du parquet – me semble d'un fondement juridique fragile», dit-il sans ambages. Et pour cause: le délit d'outrage ne s'applique en effet qu'aux personnes physiques (les agents publics), pas aux personnes morales comme Pôle emploi. En quelques mots, le représentant du Parquet vient de remettre en cause toute la procédure. Fait rare, il ne recommande aucune peine, et s'en prend même à Pôle emploi, dont aucun représentant n'a daigné pointer son nez au tribunal.
«Ce n'est pas si fréquent que le Parquet relève que des poursuites ne sont pas bien fondées légalement», se réjouit à la sortie du tribunal Elise Vallois, l'avocate de Laurent G. Pendant sa plaidoirie, l'avocate avait plaidé le «droit de critiquer l'action politique et administrative sans encourir de poursuite pénale». Visiblement, la justice est du même avis qu'elle. A moins d'une grosse surprise, la relaxe semble la plus probable. Jugement le 13 décembre.
-------------------------------




Pour acceder aux archives, a l'aide, a la conversion de mail, a la page de desinscription : http://www.cliclarue.info/#tabs-8
Et pour tout probleme, vous pouvez raler aupres de  "> ">






Pour acceder aux archives, a l'aide, a la conversion de mail, a la page de desinscription : http://www.cliclarue.info/#tabs-8
Et pour tout probleme, vous pouvez raler aupres de  "> ">





Pour acceder aux archives, a l'aide, a la conversion de mail, a la page de desinscription : http://www.cliclarue.info/#tabs-8
Et pour tout probleme, vous pouvez raler aupres de  ">






Archives gérées par MHonArc 2.6.19+.

Top of page